Partie 46

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Nous avons eu du mal à se rencontrer. Il y a eu beaucoup d'appels entre papa et maman, maman et le monsieur, papa et le monsieur mais, après 30min d'attente, il arriva. Enfin ! C'était un gentil monsieur, très aimable. Il aida mon père à porter ma valise. Sans plus tarder, on entra dans la cours de l'aéroport où il y avait des gens qui emballaient les bagages de film plastique, des vendeurs de cadenas et de cartes de recharges, etc. Le monsieur donna le badge à mon père, on le remercia et il s'en alla.

Papa m'a demandé si je voulais faire emballer mes bagages mais je lui ai dit que je préférais prendre des cadenas pour chacune de mes valises. Il m'en acheta donc 2. Ensuite, on passa la porte d'entrée de l'aéroport, vous savez, les portes qui s'ouvrent toutes seules. Là, il y avait du monde, des gens qui patientaient tranquillement. Peut-être qu'ils étaient venus chercher des personnes qui allaient bientôt atterrir ou bien ils étaient eux même sur le point de voyager. 

Mon père me demanda si j'avais assez de crédit sur mon téléphone pour les contacter une fois arrivée à Paris et je lui répondis que non. On se dirigea donc vers le point de vente, et il demanda à ce qu'on me mettes 10.000F d'unités. C'était la première fois que j'avais autant de crédit sur mon téléphone. Après ça, on alla enregistrer mes bagages mais pour y parvenir, on devait passer une porte à laquelle il y avait des hommes de tenues. Je devais leur donner une fiche que j'avais eu à remplir bien avant de quitter la maison, c'est pour tout ceux qui sortent ou entrent au Burkina. Sur cette fiche ils demandent en général le nom, prénom, motif de voyage, durée du séjour, nationalité etc. C'est là que mon père présenta son badge afin qu'on le laisse passer. A partir de ce moment, une dame nous accompagna mon père et moi.

Elle nous dirigea vers le comptoir d'enregistrement "Air France". Là-bas, ils ont pesé chacune de mes valises ainsi que mon sac à dos et m'ont remis ma carte d'embarquement. La dame nous annonça que le vol aurait un retard alors on avait le choix entre sortir et se dégourdir un peu les jambes jusqu'à ce que l'heure approche OU passer les douanes et contrôles de sécurité pour aller attendre dans la salle d'embarquement mais dans ce cas, je serais toute seule vu que mon père n'était pas autorisé à y aller. Je décida de sortir un peu avec mon père et revenir plus tard. On alla alors patienter à l'accueil avec le monde qu'il y avait mais, à un moment il faisait tellement chaud que l'on décida de sortir. Nous étions à présent dans la cours, arrêtés en train de parler de tout et de rien. 

Il me parla un peu de Paris vu qu'il y avait été auparavant, des transports en commun, de l'aéroport Roissy - Charles De Gaulle etc. Il m'avait donné de l'argent pour qu'Agathe et moi on puisses prendre un taxi jusqu'à chez Mme Aulen à Vincennes afin d'éviter de souffrir avec mes valises dans les transports en commun.

Je me sentais bien, je n'étais pas triste mais je ne savais pas dans quoi je m'embarquais. J'allais avoir beaucoup de choses à apprendre en France, m'adapter et tout le reste mais, je n'avais pas peur de me débrouiller toute seule, c'était ce pour quoi je voulais partir au départ. C'est surtout ma famille qui allait énormément me manquer.

L'heure de départ approchait. On entra à nouveau et on se dirigea vers de petites cabines dans lesquelles il y avait des personnes (des douaniers ou policiers, je n'ai jamais su faire la différence) qui prenaient les passeports de chaque voyageur pour y déposer un tampon indiquant la date de sortie du territoire burkinabé et qui enregistraient les données biométriques de chaque voyageur. Il y avait une queue assez longue, j'attendais mon tour avec papa. C'était trop bien de l'avoir tout près sinon, ça n'aurait pas du tout été évident pour moi.

Je venais de faire enregistrer mes données biométriques et, sur mon passeport il y avait mon tout premier tampon. Il fallait à présent faire la queue pour les contrôles de sécurité afin d'accéder à la salle d'embarquement. Là encore, nous avons du attendre un moment. Plus on se rapprochait de la salle, plus je commençais à être triste car mon père allait devoir s'en aller. Je ne l'avais pas réalisé mais, ma famille allait énormément me manquer. J'allais vivre loin d'eux, toute seule.

Voilà, c'était enfin mon tour. Vite fait, je fis la bise à mon père, il me souhaita bonne chance et me laissa avancer. Là, deux hommes m'ont demandé de déposer mon sac dans un bac, de vider mes poches et d'ôter tous les objets métalliques que j'avais sur moi avant de passer à travers le portique de sécurité. Papa attendait de loin que je passe avant de s'en aller. C'était bon, la machine n'a pas sonné donc je pouvais récupérer mes affaires et avancer. J'étais à présent livrée à moi-même. Je pensais que c'était terminé mais, j'avais une chose de plus à faire avant d'accéder à la salle d'embarquement. Un monsieur me demanda le nom de la compagnie aérienne avec laquelle je voyageais. J'ai répondu Air France et, il m'indiqua le chemin à prendre.

Il y avait là une jeune dame gentille et souriante. Elle me demanda de déposer mon sac sur la table et elle commença à le fouiller. Elle discuta avec moi tout en faisant son travail. Elle me demanda où je partais, si c'était pour les études ou autre chose. Ensuite, elle me fis savoir qu'elle avait sa sœur à Paris et, que cette dernière y vivais. Elles ne s'étaient pas vues depuis longtemps. C'était plutôt bien de discuter un moment, ça a fait passé le temps. 

Elle me rendit mon sac, m'invita à aller attendre dans la salle d'embarquement et me souhaita bon voyage. Enfin, j'allais pouvoir m'asseoir un peu après toutes ces formalités. Il y avait pas mal de monde dans la salle. J'ai cherché un coin calme pour me poser et, pour faire passer le temps, j'ai sorti mon téléphone et me suis mise à le tripoter. Ma connexion internet était très lente donc je la désactivais à chaque fois que je finissais de répondre aux gens qui m'avaient écrit sur WhatsApp. Aucun de mes amis ne savait que je partais, je ne l'avais dit à personne du coup je parlais avec eux comme d'habitude, comme si de rien n'était. 

Maman m'envoya un texto pour me demander si j'avais fini avec les formalités et j'ai répondu que oui. Elle m'informa qu'il y'avait un tonton qui lui aussi voyageait avec Air France en direction de Paris. Elle me donna son numéro, le rappela pour lui expliquer à peu près à quoi je ressemblais et quels vêtements j'avais sur moi. A un moment, on nous invita à nous approcher de la sortie car le bus venait d'arriver pour nous amener jusqu'à l'avion. Rapidement, il se forma une queue.

Le bus était déjà plein, le chauffeur alla déposer les passagers près de l'avion et revint pour prendre d'autres personnes. Avant de passer la porte de sortie, il fallait donner à une dame ma carte d'embarquement pour qu'elle la scanne et en déchire un bout. Voilà, je pouvais enfin partir. 









L'Histoire d'une BurkinabéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant