En un rien de temps j'ai élargit mon réseau. Je connaissais beaucoup de monde dans différents programmes d'études. Les gens étaient vraiment sociables dans cette école, toujours ouverts mais parfois aussi un peu trop insistant. Vous comprendrez pourquoi.
L'examen du premier semestre était maintenant terminé. Ils avaient dejà affiché les cours qu'on aurait à prendre au semestre 2. J'y ai jeté un coup d'oeil et là, je vois dans la liste "mandarin". Je n'avais jamais entendu ce mot du coup j'ai demandé à une amie qui m'a dit qu'apparemment, c'était un cours de chinois. J'étais là : Whaaaaat ? Comment on est supposé apprendre le chinois ?
Dans la liste, il y avait d'autres cours bizarres comme l'histoire de la pensée économique et politique contemporaine, anthropologie, management de soi et intelligence émotionnelle. Supeeeer ! Je pensais qu'après le bac je n'aurai plus à prendre des cours d'histoire mais en fait non. De toute façon, se plaindre ne servait à rien, il s'agissait là de cours obligatoires. Il y avait quand même un cours par lequel j'étais intéressée : statistiques descriptives.
En classe, petit à petit j'ai commencé à parler avec tout le monde. Ils étaient tous géniaux mais celui avec qui j'étais tout le temps, eh bien c'est Oumar le nigérien. Il m'amusait beaucoup, on discutait de tout et de rien, parfois je l'aidais à comprendre certains cours. De temps en temps je traînais avec d'autres personnes aussi comme Anto, Tata, Shannon, Tina, Carole, Aïda, Moaz, Béatrice, Samad, Hamissou, Yassine, Vanessa etc...
Au début en venant à IAM, je ne pensais pas me faire autant d'amis. Dans ma tête, je n'étais là que pour une année donc ce n'était pas nécessaire de me faire des amis mais, avec le temps je me suis attachée à chacun d'entre eux et aujourd'hui nous sommes toujours en contact. C'est vrai à la base je suis quelqu'un de timide mais une fois que j'apprends à te connaître, je te parle naturellement, parfois je te parle comme si on se connaissait depuis longtemps.
Je vais à présent vous parler un peu de ce que je pensais de cette école en tant que nouvelle étudiante. L'Institut Africain de Management était une école sophistiquée, il y faisait bon vivre avec tout le confort possible afin que les étudiants s'y plaisent. Climatisation des salles de cours (comme je l'ai précisé avant, les surveillants gardaient la télécommande avec eux), enregistrement des empreintes digitales, des toilettes avec de la musique relaxante, des espaces aérés pour étudier, un terrain de basket, une infirmerie, une table de ping pong, un billard etc...
Cependant, ça n'a pas toujours été rose. A partir du second semestre j'en ai vu de toutes les couleurs. Parfois, on était censé avoir cours du coup je me faisais déposé par ma mère. Il fallait attendre vingt minutes ou même plus, avant qu'un surveillant s'amène pour nous faire savoir qu'en fait, le professeur ne pourra pas venir. C'était embêtant pour quelqu'un qui, comme moi se faisait déposer. Je devais toujours appeler maman pour qu'elle reviennes, du coup je me retrouvais à attendre, encore et encore.
C'est d'ailleurs à travers ça que j'ai commencé à tisser des liens avec le vigile. Le vieil homme était tellement gentil. Il m'offrait une chaise pour que je puisses m'asseoir et attendre, on papotait parfois pour faire passer le temps.
Au semestre 2, le programme était un peu plus léger. Nous avions 8 modules au total. C'est pendant cette période que Moaz et moi sommes devenus amis. Nous étions depuis le début dans la même classe mais on ne se parlait pas vraiment. Aujourd'hui, je suis incapable de vous dire comme ça s'est passé mais voilà nous sommes devenus amis. On passait des heures à discuter après les cours car il restait pour me tenir compagnie. C'était très agréable.
Et comme je m'en sortais plutôt bien en maths, je lui donnais parfois rendez-vous à l'école pour une séance de travail et il m'apportait des biscuits. J'étais incapable de les terminer toute seule. Honnêtement, c'est une très belle personne.
Concernant le cours de mandarin, j'étais anxieuse. Je me demandais comment j'allais faire pour survivre. Au départ, j'ai cru que le cours serait dispensé par des africains mais en fait non. Ils ont fait les choses en grand. Qui d'autre qu'une chinoise serait mieux qualifié pour enseigner cette langue ?
Notre professeur de mandarin était une jeune chinoise. Dans la salle avec nous, il y avait les étudiants en communication. La salle était pleine à craquer, on ne pouvait rien entendre ni comprendre, surtout que le cours était dispensé exclusivement en anglais. Je me suis dit à cet instant : "Ah là, ça ne va pas être évident du tout avec ce bruit". C'était l'horreur avec les bavardages et tout le tralala.
Par la suite, je penses qu'elle aussi a fini par se rendre compte qu'à cette allure nous ne serions pas en mesure d'apprendre grand chose. Raison pour laquelle nous avons été séparé en deux groupe (un mélange de BBA et de Communication). Une autre chinoise vint, elles allaient chacun prendre un groupe. Moi, j'étais dans la classe de la nouvelle enseignante. Elle était gentille mais un peu plus stricte que l'autre. Elle interrogeait tout le monde pour être sûre qu'on évoluait ensemble.
Au début, elle nous enseignait les bases pour la prononciation car il y avait plusieurs accents sur les mots et chaque accent avait une particularité au niveau de la tonalité. Par exemple : bào = journal/newspaper, xièxie = merci, zàijiàn = aurevoir, shù = un arbre, rén = une personne, yuèliàng = la lune, et aussi Wo sing Li = je m'appelle Li, Li Xiansheng hao = Bonjour, Monsieur Li, Wo shi Taiwan rén, ni na ? = je suis taïwanaise et toi ? ...
Comme vous avez dû le constater, à la base je n'étais pas du tout enthousiaste à l'idée d'apprendre le chinois mais au fur et à mesure que l'on avançait, je me rendait compte qu'en fait, c'était une langue très intéressante. J'avais du plaisir à apprendre jusqu'à ce qu'on commence à AUSSI apprendre les caractères chinois, vous savez, ces sortes de dessin qui en fait ont un sens. Eh oui !
A la fin de chaque cours, elle nous donnait une feuille sur laquelle il y avait quelques caractères ainsi que des cases vides dans lesquelles on devait reproduire chaque caractère plusieurs fois, histoire de les mémoriser. Chaque étudiant devait lui remettre la feuille complétée et lorsque le travail était bien fait, on avait droit à des bonus. En fin de compte, je suis tombée amoureuse du cours. La jeune dame enseignait bien et j'apprenais vite à tel point que j'obtenais tous les points pendant les tests. Oui, 20/20 ! C'est parce que non seulement j'aimais cette langue mais aussi je révisais souvent avec Moaz ou Oumar jusqu'à ce que l'on vienne me chercher. Je me souviens que Vanessa et moi une fois nous avons eu 20 et l'enseignante nous a offert une pochette dans laquelle on pouvait mettre une carte d'identité ou une carte bancaire et un carte postale de Taiwan. Les autres ils étaient jaloux.
Le module tendait petit à petit vers sa fin. Je ne voulais pas que ça finisses. Le tout dernier cours de mandarin était relax. Nous avons regardé un film en mandarin, sous titré en anglais et à la fin c'était la séance photo. Tout le monde voulait prendre une photo souvenir avec elle. Pour ce module, nous n'avons pas eu à attendre la session d'examen pour passer l'épreuve de mandarin, nous l'avons fait juste après le dernier cours ce qui veut dire qu'au total au lieu de composer 8 matières à l'examen, eh bien c'était plutôt 7.
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L'Histoire d'une Burkinabé
AbenteuerCette histoire parle de ce par quoi je suis passée depuis mon plus jeune âge jusqu'à présent. Être l'aînée n'a pas toujours été facile et dans la vie il y a toujours des surprises. Je parle de mes études, de ma relation avec ma famille et de bien d'...