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3-Premier jour

03/12/2018

Nous sommes le lundi 03 décembre, je viens de rentrer à l'hôpital, ce sera un jour qui sera inscrit dans ma mémoire.

Je n'ai pas trop angoissée dans la journée mais plus appréhendée. J'avais l'impression d'être dans une bulle, comme si je ne réalisait pas le fait que j'allais rentrer à l'hôpital. J'ai dit au revoir à mon frère et ma sur sans qu'on réalise réellement que je ne rentrerais pas le soir.

Le trajet m'a paru très rapide, trop même, et mes parents ont essayé de me changer les idées en me disant que j'allais faire des rencontres, que c'était la seule et bonne décision, mais j'étais comme shootée.

C'est une sensation que j'ai beaucoup ressenti ces derniers temps et je ne sais plus comment je me sens. Je suis comme lessivée, imperméable à la situation. Peut être trop dépassée ?

Une fois arrivée à la clinique, on nous a pris en charge et montré ma chambre. Elle est très spacieuse, trop grande même, et je me retrouve toute seule C'est très bizarre car j'ai l'habitude d'être entourée par les bruits de ma famille et là, seul le silence m'accompagne.

Après m'être installée, avoir rempli les papiers etc... Le personnel médical est venu se présenter et nous a expliqué le déroulement du programme.

Chaque semaine, j'aurai rendez-vous avec une psychologue, une diététicienne, un médecin etc... Je pourrai avoir des activités, des sorties mais seulement quand j'irais mieux.

Je ne pourrais pas rentrer le premier weekend car c'est trop tôt mais les autres seront possible si je ne fais pas de malaise ou autre. Les visites sont autorisées et mes parents m'ont pris un accès au wifi même si c'est payant.

Je ne les remercierais jamais assez pour tout ce qu'ils font pour moi et je leurs en suis reconnaissante à vie. La situation est difficile pour tout le monde et c'est très dur pour eux de me laisser dans cet univers médical.

Quand ils sont partit, je me suis sentie perdue et totalement livrée à moi-même, je ne sais pas ce que je dois faire... J'avais l'impression d'être étrangère, pas à ma place, seule et abandonnée. Je n'osais pas me déplacer dans ma chambre, comme si elle ne m'appartenait pas.

J'ai décidé de me prendre en photo et de me regarder, pour la première fois depuis 2-3 mois.

J'ai vu les dégâts qu'a laissé la maladie sur moi et j'ai trouvé ça horrible. Je ne ressemble plus à la fille musclée et tonique que j'étais avant. J'ai vu un tas d'os et de veines dans le miroir... Cette vision me donne envie de changer mais je sais que ça ne sera pas facile pour autant.

Ce soir, lors du repas, j'étais seule et j'ai essayé de faire des efforts, pour montrer que je me sentait capable mais je n'arrive pas à savoir si ce que je fais est bien ou pas. Résultat, je n'ai rien manger, enfin, plus comparé à ce que je mangeais chez moi

C'est très compliqué car je n'ai pas envie de me sentir mal si je vais trop vite mais j'ai envie de sortir d'ici le plus rapidement possible. Ma famille me manque déjà et j'ai envie de retourner à ma vie normale, celle où je passais les soirées-télé dans les bras de ma mère, où je faisais ce que je voulais...

Mais pour ça, il faut que je remonte la pente, il ne faut pas que je me laisse abattre. J'ai cette boule dans la gorge qui m'empêche d'avaler et c'est dur mentalement de faire des efforts.... Si je n'y arrive pas pour moi, il faut que j'y arrive pour mes parents au moins, pour ma famille et mes amis.

Je veux qu'on m'aide à surmonter cette épreuve car je n'y arriverai pas toute seule, c'est trop dur et je m'en rend compte. L'hôpital est la solution mais j'ai du mal à me laisser faire. "Lâchez prise".

Cette première nuit s'annonce compliquée...

Demain est un autre jour comme on dit.