11- Un rayon de bonheur

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11/12/2018

Aujourd'hui, j'ai eu la visite de ma mère et de ma grand-mère. Elles sont restées environ 3 heures et nous avons beaucoup discuté. Je leur ai parlé de ma vie ici, de mes habitudes et mes relations avec les autres patientes.

Je pense qu'elles étaient rassurées de voir que tout allait bien pour moi et que je suis bien entourée.

Malheureusement, j'ai toujours cette impression de pouvoir sortir définitivement à la fin de la semaine, ce sentiment qui me réconforte et qui me leurre en me disant que j'en ai fini avec la maladie.

Cependant, grâce à mes discutions avec les autres filles, je me rend compte que c'est faux. Je suis encore loin de m'en être sortie mais je suis sur la bonne voie. Petit à petit, je me rapproche de la sortie mais le chemin va être long pour moi.

Je garde espoir de retrouver ma vie d'avant, celle où j'étais bien et où l'anorexie n'était qu'un mot sans précédent. Maintenant, elle me désigne et me définit car elle fait partie de ma vie. Je ne veux cependant pas qu'elle DEVIENNE ma vie mais elle en prend déjà un moment.

"On a qu'une vie". Je ne sais pas qui a dit cette phrase mais je me rend compte de son importance, de sa signification maintenant. Il a raison, l'auteur de cette phrase, c'est juste dommage que je la comprenne seulement quand je suis au fond...

Je me rends également compte de la chance que j'avais d'aller en cours, de pouvoir me déplacer, manger, faire ce qui me plaisait. Pourquoi on se rend compte de ce que l'on a quand on en ai privé ?

Je suis loin d'être une philosophe mais j'espère te faire réfléchir et que tu comprennes la chance que tu as de pouvoir faire ce qu'il te plaît.

Juste le fait de sortir me manque... J'ai envie de faire des balades, de me promener ou d'aller faire des courses... Mais je sais que ce n'est pas possible pour le moment...

Une fille du service va partir, ce vendredi. Je suis heureuse pour elle car elle a réussi à s'en sortir et j'espère que ce sera la dernière hospitalisation qu'elle vivra. Elle me redonne espoir car ça ne faisait que 3 mois qu'elle était là et elle était arrivée dans un état pire que le mien.

Je suis rentrée début décembre et j'aimerai sortir en janvier. Je sais que ça ne sera pas possible mais je ne veux pas rester ici aussi longtemps. Je peux dire février maximum mais c'est déjà trop selon moi.

J'imagine tout ce que je pourrais faire une fois sortie, la nouvelle vie que j'aurai et les changements qui se feront en moi.

Je ne prends pas cette hospitalisation comme une punition mais comme un moyen de recommencer, de rejouer une partie.

Et il ne faut pas que je perde ce jeu.

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