2-Une veille angoissante

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02/12/2018

Nous sommes la dernière soirée que je passe avec ma famille car demain je rentre à l'hôpital

J'ai l'impression d'écrire le début d'une histoire alors que c'est la réalité, MA réalité... Je suis un peu perdue à vrai dire...

Pour commencer, il faudrait que j'explique comment j'en suis arrivée là mais je ne sais pas moi même. Je ne voulais pas perdre de poids, juste enlever cette sensation de "trop plein" que j'avais à chaque repas.

Une sensation qui me détruisait de l'intérieur et qui me donnait l'impression de ne pas contrôler ce que je mangeais. Je pensais que je n'arrivais pas à m'arrêter et que je faisais beaucoup d'écart en mangeant des choses sans s'avoir dire stop.

Pourtant, j'étais bien loin de la réalité car je mangeais "normalement", raisonnablement et même pas assez pour mes parents. Seulement, pour moi, c'était une perte de contrôle à chaque repas, une impression de ne pas pouvoir stopper cette faim et ne pas réussir à me freiner.

Pour remédier à ce problème, j'ai arrêté de manger quand je ne ressentais pas la sensation de faim et cette dernière a commencé à disparaître, laissant place petit à petit à la maladie... Et voilà comment j'en suis arrivée là, 10 kilos en moins de trois mois...

Je suis passée par plusieurs phases avant d'en arriver à l'hospitalisation.

Des moments où j'allais dans ma chambre pour me calmer, où j'angoissais pour chaque repas, où je me sentais mal à chaque bouchées etc... Des moments horribles qui me semble loin maintenant Aussi loin que la sensation de faim.

Je me rendais chez le médecin chaque semaine pour voir mon poids baissé, ma mère détourner les yeux à la vue de mon corps squelettique. Tout les lundi signifiaient "pesée" et avec ça, son lot d'angoisse.

Aujourd'hui, je ne ressens plus rien et je ne fais plus d'effort pour mes repas. J'ai du mal à manger chaque bouchées, voir chaque gorgée, et je ne fais plus attention au bruit provenant de mon ventre... Si ma mère ne me donne rien ou ne me pousse pas à prendre quelque choses, je ne le fais pas car je ne m'en sens pas capable...

Par exemple, au moment où j'écris, j'ai cette sensation de malaise qui me vient mais je ne vais pas chercher à manger pour autant, je sais qu'une fois levée, elle aura disparu.

Cette situation me détruit de l'intérieur et je voudrais pleurer toutes les larmes de mon corps à cause de mes conneries...

Demain, l'entrée à l'hôpital sera dur mais ça sera également un soulagement, je pense. Je vais me laisser aller, me laisser prendre en charge par les médecins. Je ne peux pas dire que je m'en sortirai à coup sûr mais j'espère pouvoir redevenir la fille que j'étais, la souriante et sportive qui faisait des blagues...

J'ai peur mais je veux changer.

J'ai oublié de préciser, je suis la définition exacte du mot "paradoxe".

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