16- Le retour

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16/12/2018

Voilà, je suis de retour dans cette putain de chambre d'hôpital, seule...

J'ai envie de pleurer et je commence à désespérer.... Malgré le soutient de mes amies que j'ai vu aujourd'hui, c'est compliqué car je ne me comprends plus moi même.

Les avoir revu rend le retour très dur car je me rend compte de la chance qu'elles ont d'aller en cours et de pouvoir vivre comme elles le souhaitent. Dire que j'ai était comme elles, tout ça me semble tellement loin.

Mes parents me mettent la pression pour que je mange et j'ai eu le droit à des blagues sur l'anorexie tout le weekend. Ils ne comprennent pas ce que je veux dire mais je sais qu'ils sont dépassés par la situation et ne savent plus comment gérer la situation.

Seulement, j'ai vraiment besoin de leurs soutiens et j'attends un peu qu'ils viennent me chercher pour me ramener à la maison.

Je sais qu'ils ne le feront pas car c'est pour mon bien mais c'est comme si ils me trahissaient et j'ai une boule à la gorge, je suis livrée seule, face à moi-même, ma pire ennemie.

La semaine va se passer avec la même routine et je ne veux pas de ça. En plus, cette situation me bloque et j'ai du mal à manger. Je sais que si je continue comme ça, je vais perdre et je serais encore plus dans la merde mais c'est très dur.

Demain j'ai la pesée et j'ai extrêmement peur car, si j'ai perdu, ils peuvent me refuser le fait de partir pour les fêtes de fin d'année et je devrais les passer ici.

Si cette situation arrive, je ne pourrais pas le supporter et je ne pourrais plus manger du tout.

C'est un cercle très vicieux et je n'ai pas envie de m'enfermer là dedans.

Je ne peux même pas en parler à ma mère car elle me dira d'appeler les infirmiers pour leurs en parler mais je ne veux pas...

La dernière fois, une infirmière est venue et on a discuté. Ça m'a fait du bien et elle m'a dit que c'était leur boulot de nous aider à aller mieux.

Je ne veux pas aller les voir ce soir car je n'ai pas envie qu'ils m'interdisent les permissions.

Je sais que ce soir, et même ce weekend, je n'ai pas assez mangé mais j'en était incapable et c'est dur comme situation.

Je ne sais plus comment réagir et je me laisse faire ou je ne fait rien du tout. Je ne peux pas m'en sortir comme ça mais cette situation m'épuise vraiment.

Je veux être capable de remanger "normalement" ou, tout simplement, sans crainte. Mais je me rends compte que je suis encore loin d'y arriver et j'ai besoin d'en parler.

Malheureusement, ma psy part bientôt en vacance et je serais sans aide durant 2 semaines. Demain, je pense avoir un rendez-vous avec mon docteur et je vaos lui en parler car je ne pourrais pas passer la semaine comme ça.

Cette maladie est vraiment une bactérie, un virus qui te bouffe mentalement et lentement. Je me sens mourir petit à petit et je suis incapable de faire quoi que ce soit pour me sauver.

"Mange", c'est un mot facile à dire et tellement difficile à faire...

Cette boule dans la gorge ne veut pas me quitter, comme les larmes qui ne veulent pas couler. Je n'ai pas été capable de parler à ma mère avant de partir et elle m'a juste demandé d'être en forme pour les prochaines fois.

Je n'ai pu lui dire qu'à l'intérieur, je mourrais à petit feu.

Je ne peux pas décevoir mes amies, elles content trop sur moi pour ça. Je les remercies tout les jours d'être là pour moi malgré le fait qu'elles aient du mal à me comprendre.

Je ne peux pas leurs en vouloir, je ne comprends moi-même pas cette situation.

Aujourd'hui, je n'ai pas réussi à manger mais demain est un autre jour. Il faut que je m'en sorte, que je m'en ressaisisse. J'ai besoin d'aide extérieur et j'espère voir mon docteur demain pour en discuter avec elle car les jours suivants me paraissent impossibles à traverser.

Elle a actuellement ma vie entre ses mains.

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