9-Une sensation bizarre

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09/12/2018

Je ne comprends pas cette sensation... Ce sentiment réconfortant, qui me leurre et me dit que je vais bien, que tout va mieux.

Mes parents sont venus aujourd'hui et je leur ai fait part de mes sentiments. Ils m'ont expliqués, ou plutôt rappelé, pourquoi je suis ici. J'ai du mal avec ça, j'ai envie de partir malgré le fait que je sois bien accueilli ici. Je ne veux pas développer des habitudes qui pourront me couper du monde extérieur et m'empêcher de sortir de ce train de vie. Quand ils sont partis, j'ai voulu qu'ils m'emmènent avec eux mais je sais que ce n'est pas possible...

J'ai beaucoup discuter avec les autres filles du service. Elles sont très gentilles et ont beaucoup d'auto-dérision sur la maladie. Elles m'ont également données des conseils pour que je parte au plus vite mais j'ai peur de m'engouffrer dans cette vie vicieuse...

Ce soir, je me suis sentie mal d'avoir mangé... Je déteste cette sensation et j'ai envie de pleurer car je sais que je suis loin d'avoir fini avec cette putain de maladie...

Je veux en finir avec tout ses médicaments, ses compléments alimentaires et le regard des autres sur moi... J'aimerai tellement revenir à ma vie d'avant et j'ai tellement peur de rester ici des mois et des mois... J'ai l'impression que rien n'avance, que tout stagne, comme si j'étais en salle d'attente. Je sais que ce n'est que le début mais c'est dur de me dire que ce n'est que le commencement d'un long combat contre la maladie. Je ne vais pas m'en sortir comme ça, je le sais et c'est dur. J'angoisse sur le chemin qui me reste à parcourir, c'est l'inconnu.

Demain, j'ai rendez-vous avec un gastro-entérologue et j'ai peur qu'elle memmène de mauvaises nouvelles comme des troues dans l'estomac ou autre...

Cette semaine s'annonce difficile car je m'attends à avoir repris du poids, à pouvoir sortir ce weekend, à pouvoir retourner en cours et en finir avec les compléments alimentaires.... Utopie !

Pourtant, quand je me regarde dans la glace, je me rends compte que je suis loin de m'en être sortie et j'ai peur de ne jamais y arriver.

Je résiste au fait d'appeler ma mère, de lui dire de venir me chercher car j'ai peur de tout ça. J'ai envie de lui promettre que je vais remanger et m'en sortir mais je sais que les quantités qu'on me donne ici sont insuffisantes comparés aux autres, je le vois notamment le soir où même les autres filles mangent plus que moi... Pourtant, je n'arrive pas à faire plus d'effort et ça me tue...

Toujours les mêmes questions sans réponse, les mêmes appels à l'aide silencieux...

J'ai juste envie de dire; "Pitié, laissez-moi."

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