Chapitre IV - Le journal de Jedusor

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Dans la salle commune des Serpentards, Draco observait Crabbe et Goyle avec suspicion. Les deux avaient un comportement plus que bizarre. Déjà, ils mettaient un temps à rire à ses blagues – un temps beaucoup plus long que d'habitude, ce qui n'était pas rien – et en plus de ça, leurs expressions clochaient. On aurait dit que ses insultes envers les Sang-de-Bourbe, Dumbledore et Potter les énervaient !

Soudain, Crabbe se leva en prétextant un mal de ventre, les mains plaquées contre ses cheveux. Goyle bondit aussitôt sur ses pieds et se précipita derrière lui vers la sortie de la salle commune. Draco leva les yeux au ciel, agacé. À leur retour, ces deux-là lui devraient de sérieuses explications...

À peine une heure plus tard, Crabbe et Goyle étaient de retour, complètement groggy.

– Où étiez-vous ? dit Draco d'un ton traînant en refermant La Gazette du sorcier qu'il lisait.

Les deux grommelèrent des réponses incompréhensibles à base de gâteaux volants et de cheveux arrachés.

Draco s'inquiéta presque de leur santé mentale. Presque. Parce que bon, cette bizarrerie était loin d'être la première. Avec un soupir agacé, il rouvrit son magazine.

Les vacances de noël s'achevèrent sous un épais manteau de neige. Une semaine à peine s'était écoulée lorsque son Glyphe le brûla à nouveau. C'était le soir et la salle commune était à nouveau bondée. Il discutait au coin du feu avec Pansy, Blaise, Crabbe et Goyle. Loin de se calmer, la brûlure se fit plus vive. Draco perdit le fil de la conversation, frottant mécaniquement son avant-bras.

– Draco ? minauda Pansy.

Un léger vertige le saisit. Draco se leva d'un bond et s'éloigna en direction des dortoirs sans un mot pour ses amis. Il reconnaissait cette sensation ; le Glyphe lui envoyait une vision. Il dut lutter pour garder l'esprit clair jusqu'en bas des marches. Il avait à peine franchi la porte du dortoir qu'un flash le saisit.

Potter et Weasley dans des toilettes inondées, parlant à un fantôme de fille aux lunettes aussi rondes que celles du survivant. Dans l'eau gisait un cahier noir aux pages imbibées et Potter s'agenouillait pour ramasser.

Appuyé contre son lit à baldaquin, Draco mit quelques secondes à se reprendre. Il n'avait plus qu'une idée en tête. Il tâtonna à la recherche de sa baguette magique et se concentra sur le cahier.

Accio cahier !

Le temps passa mais rien. Perplexe, Draco fronça les sourcils en fixant sa baguette. C'était un sort avancé, mais il le maîtrisait. Depuis qu'il l'avait appris, il s'en servait régulièrement pour... disons emprunter divers objets aux Serpentards. Et pas qu'à eux, d'ailleurs. En revanche il regrettait de ne pas avoir le droit de l'utiliser chez lui. Mais bon, de toute façon, chez lui il y avait Dobby, et Dobby s'occupait de lui rapporter ce qu'il voulait sans broncher.

Accio cahier ! insista-t-il.

Il attendit, l'oreille tendue. Mais toujours rien.

Pourquoi ce sortilège ne fonctionnait pas ?! Il grinça des dents et se redressa contre le baldaquin en se remémorant sa vision. Ce fantôme lui disait quelque chose... il s'agissait de Mimi Geignarde, une fille qui portait bien son nom. Si le cahier était avec elle, il savait où le trouver.

Draco se hâta hors du dortoir et traversa la salle commune sans prêter attention à Crabbe, Goyle, Pansy et Blaise – qui lui demanda où il se rendait avec stupéfaction.

Les cachots étaient plus froids que le reste du château, contrastant avec le hall d'entrée illuminé mais vide. Draco monta les marches de marbre quatre à quatre, il devait mettre la main sur ce cahier avant Potter. C'était celui que son père avait donnée à la gamine Weasley.

À double tranchantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant