Chapitre VI - Une victoire amère

137 22 6
                                    


– ... avez-vous examiné le journal ? Il dégage une magie noire d'une puissance inouïe. Sans parler du nom qu'il porte...

Dans les brumes de l'inconscience, Draco reconnut la voix du professeur Snape, Dumbledore lui répondit :

– Celui de Voldemort, lorsqu'il était élève à Poudlard, oui. Quant à la magie noire qu'il dégage, il s'avère que ce journal a servi comme Horcruxe. C'est une terrible nouvelle, mais qui explique comment il a réussi à échapper à la mort. Cela signifie également qu'il sera impossible de le vaincre tant que tous les Horcruxes qu'il a créés seront en place.

– Et Draco aurait réussi à en détruire un ?

– Le venin du Basilic est l'une des rares substances suffisamment destructrices pour pouvoir venir à bout d'un Horcruxe. Il a eu beaucoup de chance d'en réchapper. À présent, la question est de savoir comment ce journal est entré en sa possession.

– C'est la seconde fois qu'il se trouve dans une situation où ne nous l'attendons pas. Lucius étant l'un des partisans du Seigneur des Ténèbres, je doute qu'il soit impliqué dans la conduite de Draco. Encore moins qu'il l'approuve... Il serait sans doute plus prudent de ne pas...

L'image du Basilic, de sa gueule pleine de crocs fondant sur lui frappa Draco. Il se redressa d'un coup et toute la pièce se mit à tourner autour de lui, lui donnant l'impression de se trouver au centre dans un manège infernal, coincé sur un canapé noir. Quand les vagues se calmèrent, il reconnut les appartements du professeur Snape. Près de lui une table de nuit blanche – qui jurait avec la décoration sombre de la pièce – débordait de fioles vides.

Draco croisa le regard indéchiffrable du professeur Snape, puis celui, perçant, de Dumbledore. Même le phénix au plumage flamboyant perché sur son épaule semblait l'observer.

– Comment te sens-tu, Draco ? demanda Dumbledore d'un ton apaisant.

– La Chambre...

– A été refermée, et le Basilic qui s'y trouvait ne fera plus de mal à personne. Ce que nous aimerions comprendre, c'est comment tu as réussi à en découvrir l'entrée alors que nombre de sorciers plus expérimentés ont fouillé ce château à travers les siècles, sans le moindre résultat.

Draco baissa le regard vers le journal transpercé que Dumbledore tenait à la main. Que pouvait-il raconter sans accabler son père de soupçons ? Il se tourna vers le professeur Snape en quête de soutien, mais celui-ci conservait une expression neutre.

– Dans ce cahier... dit-il finalement en reprenant son ton traînant. Il y avait une sorte de souvenir. Il me disait quoi faire, mais pas pourquoi. Quand je suis descendu dans la Chambre, ce qui l'animait s'est matérialisé sous la forme d'un élève mais... il ressemblait plus à une sorte de fantôme...

Draco s'interrompit. Pour expliquer comment il avait survécu, il faudrait dévoiler le Glyphe qui décorait son avant-bras, leur révéler son seul atout pour surclasser Potter. Et ça, c'était hors de question. Même si ce fichu Glyphe l'avait précipité droit vers sa mort, il l'avait quand même sauvé ensuite.

– Le fantôme disait que je serai bientôt mort et que mon énergie vitale lui permettrait de revivre. J'ai essayé de détruire le cahier, puisque c'est de là qu'il venait, et ce fantôme a appelé son Basilic. C'était stupide vu que finalement, c'est le serpent qui a détruit le cahier en essayant de me mordre, mentit Draco en posant une main prudente sur la blessure de son épaule.

Sa chemise tachée de sang était toujours largement déchirée, mais en dessous sa peau était intacte.

– Après, je suis revenu ici et...

À double tranchantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant