En direction du lac, là où le professeur Snape s'était éloigné, une vive lumière blanche s'éleva, étincelante, lointaine, repoussant les Détraqueurs qui l'encerclaient. Lorsqu'elle s'évanouit, les Détraqueurs étaient loin et la fine sensation de froid qui enveloppait Draco se dissipa.
Le professeur Snape revint peu après, faisant léviter les corps inconscients de Potter, Granger et... Black. Un instant, Draco crut que les Gryffondors avaient échoué, mais avec leur insistance à ne pas se faire repérer, il comprit qu'il ne s'agissait pas du Potter et de la Granger du futur.
– Au passage... dit quand même Draco en désignant Black. Ce n'est pas un criminel, il n'a pas livré les Potter et il n'a pas non plus tué Pettigrow. Pettigrow est vivant et il vient de s'enfuir.
Le professeur Snape l'étudia sans laisser paraître de confusion. Draco se doutait à quel point cette information devait lui sembler sortie de nulle part, pourtant le maître des potions semblait réfléchir sérieusement à la possibilité qu'il venait d'entendre. La seule émotion qu'il trahit fut le profond dégoût que lui inspirait Black et Draco se demanda s'il n'allait pas simplement l'ignorer, juste pour pouvoir livrer l'évadé aux Détraqueurs.
– As-tu des preuves de ce que tu avances ? dit-il enfin.
– J'ai vu Pettigrow, juste avant que le loup-garou me saute à la gorge. Je peux vous le décrire, je ne mens pas.
Au début, il crut que le pli qui barrait le front du professeur Snape était causé par son aversion pour Black, qu'il aurait préféré continuer à le croire coupable. Mais il comprit rapidement que la raison était tout autre :
– Ce n'est pas Black qui importe, Draco. Tu dois garder pour toi ce que tu viens de me dire : que tu prétendes avoir vu un revenant ne suffira pas pour l'innocenter, et si par chance, le ministère décidait de te croire, tu subirais une enquête approfondie. Est-ce réellement ce que tu veux ?
Ce que signifiaient ces mots était clair : il ne pouvait témoigner ouvertement contre Pettigrow, un partisan du Seigneur des Ténèbres, sans que l'affaire remonte aux oreilles de son père. C'était trop de risques juste pour libérer Sirius Black dont il se fichait comme de la pluie. Le professeur Snape avait dû suivre le fil de ses pensées, car il approuva d'un signe de tête et reprit :
– Pour ce qui est de... Black...
Il se donna encore quelques secondes de réflexion.
– Tu vas m'attendre chez le Directeur, ordonna-t-il finalement, mais soit prudent. Le Ministre de la Magie est probablement encore à Poudlard et il donnera immédiatement l'alerte si jamais il apprend que Black a été capturé. Le mot de passe est Crapauds à la menthe. Vas-y.
Sans poser de question, Draco s'éloigna en direction du château pendant que le professeur Snape faisait léviter le Weasley qui rejoignit les trois autres corps flottant dans les airs. Il monta les étages jusqu'au bureau de Dumbledore et donna le mot de passe ridicule à la gargouille. Lorsqu'il cogna le heurtoir de cuivre en forme de griffon contre la porte, une voix l'invita à entrer.
Le directeur n'était pas seul, Cornelius Fudge, le Ministre de la Magie était avec lui.
– Draco, dit Dumbledore en se levant de son fauteuil, imité par Fudge. Entre, entre. Je crois que nous en avions terminé, n'est-ce pas Cornelius ?
– Oui... oui, grommela celui-ci en remettant son chapeau melon. Bonne soirée, Dumbledore.
Il accorda un bref signe de tête à Draco puis quitta le bureau.
– Un bonbon au... commença Dumbledore.
– Non, répliqua sèchement Draco, avant de se reprendre : non... merci. Le professeur Snape m'a demandé de venir ici.
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À double tranchant
AdventureDraco Malfoy qui vole les exploits de Harry Potter, mais qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? __ Histoire terminée, merci de l'avoir suivie ^o^/