Chapitre XXI - La Grande Inquisitrice

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En arrivant en cours de défense contre les forces du Mal, Draco sortit son exemplaire de Théorie des stratégies de défense magique par Wilbert Eskivdur. Puis, le professeur Ombrage leur expliqua dans le plus grand des calmes qu'ils n'auraient droit à aucun entraînement pratique durant ses cours. Ce qui signifiait que lors de leur examen des BUSE, ils lanceraient les sorts demandés pour la première fois... alors c'était ça, le professeur choisi par le Ministère de la Magie ?

– Étudier et maîtriser la théorie sera amplement suffisant pour réussir, se justifia le professeur Ombrage lorsque Parvati Patil osa soulever cette grosse incohérence.

– Et à quoi servira la théorie dans le monde réel ?

– Qu'avez-vous donc à craindre du monde réel, Mr Potter ? répliqua le professeur Ombrage de son horrible voix mielleuse. Qui aurait l'idée de s'attaquer à des enfants tels que vous ?

– Oh, je ne sais pas... peut-être... Voldemort ?

Il y eut des haut-le-corps et des hoquets de surprise à travers la salle à l'entente de ce nom, mais Draco, tout comme le professeur Ombrage, resta de marbre. Elle plissa ses gros yeux de crapaud, fixant Potter avec une lueur sinistre, mais paradoxalement satisfaite.

– Bien. Dix points de moins pour Gryffondor. Je vais également en profiter pour nous mettre tous d'accord ; les rumeurs concernant le retour d'un certain mage noir sont évidemment des mensonges.

Draco sut alors que la présence du professeur Ombrage à Poudlard avait pour but de soutenir les efforts du Ministère pour étouffer le retour de Voldemort, et ce, directement auprès des futurs sorciers et sorcières. Ce que Potter ne sembla pas comprendre.

– Ce ne sont PAS des mensonges ! s'exclama-t-il, à cran. Je l'ai vu, je me suis battu contre lui !

– Vous aurez une retenue, Mr Potter, répliqua le professeur Ombrage.

Pendant qu'elle rabâchait que le retour de Voldemort était pur mensonge, Draco pesa le pour et le contre d'intervenir. Apparemment toujours aussi incapable de contenir sa colère, Potter ramena le meurtre de Diggory sur le tapis et réussit à excéder le professeur Ombrage au point qu'elle le fiche dehors. La porte claqua derrière lui et Draco décida de se manifester, d'un ton plus calme et bien plus narquois que celui de Potter :

– Donc, vous remettez en doute la parole de deux témoins qui affirment avoir vu Voldemort tuer Cedric Diggory ? Dans ce cas, pourquoi ne pas nous écouter sous Veritaserum ? Le professeur Snape en confectionnerait sans difficulté, si cela peut vous convaincre.

Le professeur Ombrage eut presque un sourire.

– Eh bien Mr Malfoy, vous tiendrez compagnie à Mr Potter durant ses retenues, dit-elle en griffonnant un mot sur un morceau de parchemin. Allez porter ceci au professeur Snape.

Draco leva les yeux au ciel. Mauvaise décision. Lorsqu'il referma la porte de la salle derrière lui, le parchemin enroulé à la main, il vit la silhouette de Potter se retourner à l'autre bout du couloir.

– Un seul commentaire et je te découpe une seconde cicatrice, Potter, l'avertit-il en le rejoignant.

Potter le dévisagea en oubliant la colère qu'il nourrissait contre le professeur Ombrage.

– Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il alors que Draco défaisait le sceau.

– Je me renseigne, dit-il en lissant le parchemin que le professeur Ombrage destinait au professeur Snape.

Elle y expliquait dans un style pompeux qu'il avait pris le parti de Potter pour affirmer des absurdités comme le retour de Voldemort et qu'il était inadmissible de chercher à semer le doute et la peur dans l'esprit des autres élèves. Elle ajoutait à la fin qu'il se verrait infliger une retenue chaque soir de la semaine à compter du lendemain.

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