Chapitre XXVI - L'autre futur

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Cela faisait plus d'une heure qu'ils attendaient dans les confortables fauteuils de la Salle sur Demande. Draco se sentait engourdi sans avoir la moindre envie de s'endormir, le regard perdu dans le vide, des souvenirs repassaient sans cesse. Il revoyait un de ses premiers Noëls, sa mère qui lui tendait un paquet cadeau.

Une exclamation lointaine lui parvint.

Impossible de se rappeler ce que cachait le papier cadeau doré, mais ça n'avait pas d'importance. C'était elle qui le lui avait offert, c'était ça l'essentiel.

– ... Malfoy ?

Il tourna ses yeux gris vers Weasley. Vu le silence qui régnait, la conversation autour du Conte des trois frères avait dû s'interrompre depuis un petit moment et ce n'était pas la première fois que Weasley l'appelait.

– Au ministère, dit Granger d'un ton prudent, tu as parlé de tes visions et de... d'un autre futur. Qu'est-ce que ça signifie ?

Draco laissa s'écouler quelques secondes. Le sujet était complexe et il n'était pas sûr d'avoir la foi de l'expliquer. D'un autre côté, il ne voulait pas non plus retomber dans ses souvenirs empoisonnés.

– C'est une sorte de réalité alternative. Une réalité où je ne suis jamais descendu par la trappe du couloir interdit. Vous trois, vous êtes toujours au centre des visions, je n'y suis jamais.

Weasley fronça les sourcils.

– Qu'est-ce qu'il y a de différent ?

– Par exemple, si je n'étais pas descendu par la trappe pour affronter Quirrell, vous auriez gagné la coupe de fin d'année.

– Eh, c'est vrai, s'exclama Weasley. Les Serpentards nous sont passés devant au dernier moment, à cause de toi.

– Avec tous les points que vous avait rajoutés le vieux fou par favoritisme, je n'ai fait que rétablir la juste place de Serpentard.

– C'est vrai que nous partions derniers, sourit Granger. Ce n'était pas très juste pour les autres maisons. Il y a d'autres différences ?

Draco se remémora les visions, plus vives dans sa mémoire que ses propres souvenirs.

– En seconde année, Potter aurait dû découvrir la Chambre des Secrets et combattre le Basilic. Pas moi. (Il s'assombrit.) Sans ça, les Serpentards ne m'auraient jamais considéré comme un traître. Voldemort non plus. Ma mère serait vivante et heureuse avec mon père.

– Et tu serais toujours un sale petit prétentieux arrogant, fit sagement remarquer Weasley.

– Sans oublier que tu m'as sauvé la vie contre Voldemort, dans le cimetière, ajouta gravement Potter.

Draco eut un rire sans joie.

– Non. Tu t'en serais sorti sans moi.

– Il doit y avoir une raison pour que ça te soit arrivé, dit Granger. Quelque chose que personne d'autre que toi ne puisse faire ?

– Le but de ce Glyphe, c'est d'écraser Voldemort. Mais je pensais laisser ça au célèbre Harry Potter. Moi, je n'ai pas de prophétie commune avec lui ni votre connexion télépathique bizarre, je ne fais pas le poids.

– Tu parles, marmonna Potter en jetant un coup d'œil à la carte du maraudeur.

Il se redressa soudain et la tourna vers eux en indiquant le bureau le Dumbledore. Le nom du directeur y était réapparu. Cela ne pouvait signifier qu'une chose, la bataille au ministère était terminée.

– Dobby, appela Draco en serrant le poing sur son accoudoir.

Maintenant, il regrettait de l'avoir envoyé au combat. S'il ne revenait pas, il aurait perdu un allié de plus. Tout ça parce qu'il lui en avait voulu d'avoir suivi d'autres ordres que les siens – les derniers ordres que sa mère lui avait donnés.

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