Chapitre XXX - Serpentard

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Dis-moi, Draco, sais-tu comment la baguette de sureau s'est transmise au cours des siècles ?

Un vertige, plus violent, le saisit.

Par le sang, acheva Voldemort.

Sa voix se changea en sifflements. Son serpent se redressa et la gueule acérée fusa vers lui. Draco n'eut que le temps d'entendre les cris de son père et du professeur Snape alors que les crocs se refermaient autour de son cou.

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– C'est le moment ? demanda Potter lorsque Draco entra dans la Salle sur Demande, accompagné par Dobby qui tenait la cape d'invisibilité et la baguette d'aubépine.

La discussion des Gryffondors s'était interrompue à son entrée. Tous les trois se tenaient debout, entre les gros fauteuils.

– Le professeur Snape est parti pour le manoir Malfoy, dit Draco en sortant la baguette de sureau. Mais il reste un détail à régler avant qu'on le rejoigne.

Il fit tourner le bois sombre entre ses doigts. Dans l'autre réalité, c'était le changement de maître qui avait sauvé Potter. La baguette avait refusé de le blesser. Il suffisait que Potter le désarme...

Un « crac ! » lui fit relever les yeux. Un transplanage ? Les gros yeux verts de Dobby lui renvoyèrent son regard, l'elfe n'avait pas bougé. Il se tourna vers les Gryffondors qui murmuraient entre eux.

– Qu'est-ce que vous fichez ?

– Rien, dit Weasley en contournant les fauteuils pour le rejoindre. Rien. Tu disais ? Un détail ? Quel détail ?

Draco plissa les yeux.

Quand il ordonna à Potter de le désarmer, celui-ci obéit sans discuter. Il contempla la baguette de Dumbledore avec curiosité avant de la lui rendre. Puis il croisa les bras.

– Maintenant, Malfoy, tu vas nous expliquer ton plan.

– Tu n'as pas besoin de savoir.

– C'est vrai. Toi, par contre, tu as besoin que je coopère, répliqua Potter. Alors je t'écoute.

Dommage, un instant Draco avait cru qu'il s'en sortirait sans histoire.

– C'est simple Potter. Tu m'accompagnes au manoir, je détruis le serpent, Voldemort te tue, ça le prive de son dernier Horcruxe, Dobby ou Snape l'achève et tout le monde rentre chez soi.

– Comment comptes-tu détruire le serpent ? demanda Granger. Il est certainement protégé et je doute que Voldemort te laisse l'approcher. Il se méfiera de toi.

– Au contraire, il y a de grandes chances qu'il me l'envoie de lui-même. Dans mes visions, j'ai remarqué que Voldemort aimait bien charger son serpent de la sale besogne. Et soyons réalistes, entre moi et Potter, il préférera s'occuper de Potter.

Les trois Gryffondors échangèrent un regard.

– Ça ne répond pas à la question Malfoy, comment tu tueras le serpent ?

Draco les affronta tour à tour sans trouver de faille. Aucun ne céderait.

Très bien.

Il se débarrassa de sa cape et récupéra la fiole cachée dans le revers – la fiole contenant le poison concocté à partir du venin du Basilic – puis un poignard argenté.

– Le plan, dit-il enfin, avec un sourire agacé, c'est que ce serpent sera détruit au contact de mon sang.

Il recula vers la cheminée pour que les flammes éclairent son avant-bras. La pointe du poignard traça une ligne rouge sur sa peau pâle, au-dessus du Glyphe. Granger fut la première à additionner deux et deux.

À double tranchantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant