Chapitre XXV - Depuis tout ce temps...

110 21 3
                                    

Le lendemain, il apprit que Dumbledore s'était porté responsable de leurs agissements et avait quitté Poudlard. Pour Draco, cela signifiait une fin temporaire des séances de vision forcée. Pour les membres de l'A.D., qu'ils avaient échappé de peu au renvoi. Ils écopèrent tout de même d'une retenue où les fameuses plumes d'Ombrage reprirent du service et Draco se félicita de ne pas avoir signé cette liste.

Les BUSE qui approchaient accaparaient déjà tout son temps libre, alors perdre des heures à charcuter sa propre main avec une plume ensorcelée, tout ça sous le sourire exécrable d'Ombrage, très peu pour lui.

Même les cours se changeaient peu à peu en révisions des sujets les plus susceptibles de tomber aux examens. En dehors du temps que Draco réservait aux potions, il concentra ses efforts sur les sortilèges et l'épreuve de défense contre les forces du Mal. L'intérêt de la Botanique lui paraissait également plus claire. Suivre les instructions de fabrication d'une potion était une chose, connaître en profondeur les ingrédients qui la composaient, où et comment les récolter et leurs effets en était une autre. Il était certain que le professeur Snape maîtrisait aussi cet aspect.

– Où est ce maudit livre de sortilège ? grogna Crabbe.

Cela faisait dix bonnes minutes qu'il retournait le dortoir sans réussir à mettre la main sur son manuel. Blaise finit par passer la tête par la porte.

– Qu'est-ce que tu attends Crabbe ? dit-il d'un ton agacé.

– Je ne trouve pas mon manuel, répliqua-t-il.

Alors qu'il s'apprêtait à regarder sous le lit de Goyle, là où se trouvait le livre, Draco le déplaça d'un discret coup de baguette. Un petit Wingardium Leviosa et Crabbe tournait en bourrique pour une bonne heure. En croisant le regard de Blaise, Draco sut que celui-ci avait compris son petit manège.

Il haussa les sourcils, attendant une réaction, mais Blaise roula des yeux et ressortit du dortoir.

Juste avant que la porte se referme, Draco l'entendit lancer : « N'attendez pas Crabbe, il en a pour la soirée ». Avec un sourire en coin, Draco replongea dans De la confection des potions tout en gardant un œil sur le manuel de sortilèges pour s'assurer qu'il resterait hors de portée de Crabbe.

Il faisait ça pour son bien ; après tout les BUSE commençaient le lendemain matin, et il est connu que réviser à la dernière minute est une mauvaise idée.

La toute dernière épreuve des BUSE promettait d'être la plus ennuyeuse. Histoire de la magie. Autrement dit, un long questionnaire sur les monologues fatigants du professeur Binns. Pourtant cet examen fut le plus singulier, et pas à cause des questions sur la communauté des mages du Liechtenstein, plutôt parce que, alors que les ultimes minutes s'écoulaient sous le grattement des plumes, Potter se mit à crier.

Tous les candidats cessèrent de composer, d'abord muets de stupeur. Potter bascula de sa chaise. Son cri s'interrompit brutalement lorsqu'il heurta le sol, une main plaquée contre sa cicatrice.

– Du calme, du calme ! lança l'examinateur, un vieux sorcier du nom de Manchebank, en levant les mains dans l'espoir de faire taire les murmures. L'épreuve n'est pas terminée, retournez à vos questionnaires.

Mais personne n'obéit. Le professeur Manchebank vint aider Potter à se relever, mais celui-ci s'éloigna de lui. Il tourna sur lui-même à la recherche de quelqu'un et s'arrêta sur Draco, pâle et tremblant. Draco fronça les sourcils. Qu'est-ce que ça signifiait ?

L'autre examinateur accompagna Potter dans le hall tandis que Manchebank forçait le silence dans la Grande Salle. Lentement, le grattement des plumes reprit, mais la concentration générale semblait avoir laissé place à une agitation souterraine. Potter ne revint pas.

À double tranchantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant