Chapitre XIX - Procès et Préfets

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Le dîner fut servi plus tard qu'à l'accoutumée, ce soir-là, dû au nombre record d'invités qui s'étaient attardés au manoir. L'œil magique de Maugrey restait inlassablement vissé sur Draco qui détestait ça, la jeune femme aux cheveux roses, Tonks, amusait Granger et la gamine Weasley en modifiant son visage, Lupin discutait avec Black, Kingsley avec Arthur et Molly Weasley, et Mondingus (l'espèce de voleur malpropre qui faisait tant râler Kreattur) complotait avec les jumeaux. La seule présence qui rassurait Draco autant qu'elle le préoccupait était celle du professeur Snape, en face de lui. Voldemort l'avait appelé, la situation devait être grave pour qu'il s'attarde.

De plus, il ne touchait pas à son assiette, il se contentait d'attendre. Et Draco n'aimait pas ça. Il attendait... oui mais, quoi ? Pourquoi autant de membres de l'Ordre étaient restés ? Quand les assiettes furent vidées, la mère Weasley envoya ses fils et sa fille au lit et invita Potter et Granger à faire de même. Mais quand Draco voulut se lever, Kingsley posa une main sur son épaule et lui fit signe de rester à sa place.

Potter capta ce geste et se rassit lentement. Wisily et Granger s'arrêtèrent en voyant que leur ami ne les suivait pas. Draco se tourna vers le professeur Snape mais ce fut Maugrey Fol Œil qui prit la parole :

– Vous trois, dit-il aux Gryffondors, vous pouvez y aller.

– Et Malfoy ? demanda Potter sans bouger. Qu'est-ce qui se passe ? C'est parce qu'il est venu me chercher ?

– Non, et cela ne vous concerne pas, répliqua aussitôt la mère Weasley. Ce sont les affaires de l'Ordre du Phénix.

– Au contraire, je pense que Harry a le droit de savoir, dit Black. Après tout, Draco et lui sont à Poudlard ensemble et dans la même année. Nous l'avons suffisamment tenu à l'écart.

– Pour une fois, je suis d'accord avec le cabot, dit le professeur Snape d'un ton bas.

Cette phrase semblait lui infliger une douleur presque physique.

Draco tapota le bois de la table, impatient et nerveux. Donc tout ce petit manège le visait bel et bien. Tout ce bazar ne pouvait pas être juste parce qu'il était allé chercher Potter ? Non, il devait y avoir autre chose... Est-ce que le professeur Snape avait parlé ? Il écarta cette possibilité, s'il avait décidé de révéler son secret, il l'aurait averti au lieu de le mettre devant le fait accompli.

Pendant qu'il réfléchissait, Granger et le Wisily avaient réussi à convaincre les membres de l'Ordre de rester avec Potter et s'étaient rassis à leurs places. Mécontente, la mère Weasley foudroyait du regard quiconque osait croiser le sien, mais toute l'attention se portait à présent sur Maugrey.

– Maintenant que nous en avons fini avec les futilités, peut-être pouvons-nous passer aux sujets réellement importants, grogna-t-il avant de s'adresser à Draco. Montre-nous ton avant-bras, mon garçon.

– Et pourquoi ça ? répliqua-t-il sèchement sans bouger d'un millimètre.

Il jeta un regard vers le professeur Snape au moment où celui-ci se levait pour faire face à Maugrey.

– Qu'est-ce que ça signifie ? lança-t-il d'un ton menaçant. Vous le soupçonnez de quoi au juste ? De cacher la Marque des Ténèbres ?

– Oui, répondit la mère Weasley avec défi. J'ai remarqué qu'il cachait son bras à son arrivée ici, et je ne suis pas la seule. Nous savons aussi qu'il espionne les réunions de l'Ordre, la seule preuve de plus qu'il nous faudrait, c'est qu'il montre sa Marque.

Draco ouvrit la bouche mais le professeur Snape le fit taire d'un regard.

– Je vous rappelle que Dumbledore lui a accordé sa confiance, fit le maître des potions. Je suppose donc qu'il n'est pas au courant de cette petite... réunion.

À double tranchantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant