Chapitre 25

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Louis:

Vendredi 19 Octobre 2018:

            Nous sommes officiellement en vacances depuis hier. Exceptionnellement, aujourd'hui, je ne vais pas à ma séance avec ma psy. Non, cette après-midi, je prends l'avion avec Noah. Mon petit-copain m'emmène à Edimbourg pour le week-end. Nous revenons lundi matin.

            Je ne sais pas d'où lui est venu une idée pareille. Il m'a annoncé, mardi matin en arrivant au lycée, que nous partions. Il avait déjà tout prévu, acheté les billets d'avion, réservé une chambre d'hôtel. Alors bien sûr je n'ai pas pu dire non et je ne le souhaitais pas.

            Je tourne la tête vers mon petit-ami, il a un sourire collé au visage depuis qu'il est venu me chercher, tout à l'heure. Il nous conduit jusqu'à l'aéroport. Mes parents n'ont émis aucune contre-indications pour que je parte. Il faut dire que je leur ai juste envoyé un sms pour les prévenir. Mon père a signé l'autorisation pour voyager seul. 

-  Ça va ? me demande Noah en croisant mon regard.

-  Oui, je lui répond sincèrement. J'ai hâte d'arriver.

-  Moi aussi, réplique-t-il ému.

            Noah attrape ma main et entrecroise nos doigts pour la poser sur sa cuise. Ça me fait mal au coeur de partir loin de la maison, loin d'Hugo. Mais c'est un autre pas en avant, je dois apprendre à m'éloigner. Pour aller mieux. Je commence doucement à accepter ce que voulaient me dire Noah et ma psy.

            J'ai l'impression que mon petit-ami attend beaucoup de ce week-end. Je ne veux pas le décevoir et ça me stresse énormément. Je n'avais jamais fait ce genre de chose avant. Avec Matt, notre relation n'était pas comme ça. Aussi malheureux soit-il, nous nous intéressions pas assez à l'autre pour cela. Noah rend tout différent. Parce que notre couple est sincère et que nous tenons l'un à l'autre.

            Partir va renforcer encore plus notre lien. Nous allons tous les deux pouvoir décrocher le temps de quelques jours. Je sais que le coach lui en fait baver depuis samedi dernier, à cause de moi. Noah n'a rien voulut me dire mais j'ai questionné Aaron et c'est lui qui m'a avoué le calvaire que mon copain vit. Quant à moi, je ne serais pas là pour voir ma mère replonger, et la regarder faire, impuissant.

            Mercredi, quand je suis rentré du lycée, maman était là. Allongée dans son lit, un verre d'eau et une plaquette d'anti-dépresseur, posés sur sa table de nuit. Papa m'a expliqué qu'elle avait une « petite rechute » et qu'elle devait se reposer. Il m'a aussi avoué que la discutions que nous avions eu tous les trois, la dernière fois, était dû au fait que maman était shootée aux médicaments. C'est pour cela qu'elle avait l'air aussi sereine. Elle ressentait les effets. Le problème c'est qu'elle a cru qu'elle allait mieux, donc elle a arrêté de prendre son traitement. Du coup, les effets se sont dissipés après quelques jours.

            C'était trop beau pour être vrai.

-  Ne pense pas à ça, me souffle Noah ce qui me fait sursauter.

-  Hum ?

-  Ta main est devenue moite, signe que tu stresse et je sais que c'est en rapport avec ta mère, m'explique-t-il.

-  Tu lis dans les pensées maintenant ? je le questionne suspicieux.

-  Non, rigole-t-il. Mais je commence à te connaitre. Et tu as regardé dans la direction de la chambre de tes parents avant de partir.

            Je sers ma prise sur ses doigts. J'ai déjà expliqué à Noah ce qu'il se passe avec ma mère. Et puis pour ce week-end, nous nous sommes mis d'accord: nous laissons tout derrière nous. Mes parents, le foot, tout ce qui pourrait nuire à l'ambiance.

Je serai là   {BxB}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant