Chapitre 19

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Louis:

Lundi 8 Octobre 2018:

            Je ne sais pas décrire mon état émotionnel après cette fin de semaine. J'ai vu le Dr Magnin deux fois. Mardi et vendredi. Je ne pensais pas que je me libérerais autant. Je lui ai parlé de tout ce qui me passais par la tête. Bien sûr, ce n'est pas en deux séances que je vais aller mieux mais c'est un début. Le premier entretient m'a secoué mais le deuxième, m'a vraiment fait craquer. Noah m'a rejoint à la maison après son entraînement, j'ai passé une heure à pleurer dans ses bras, sans pouvoir parler. Avec le Docteur, nous avons commencé à remuer beaucoup de chose, lors du deuxième rendez-vous. Et je me sens encore brassé, avec un mal de tête qui ne m'a pas quitté depuis deux jours. Je n'ai encore pas raconté mes séances à Noah. Pour le moment je les garde pour moi.

            Malgré la semaine qui vient de s'écouler, les gens nous regardent encore comme des parias. L'annonce de notre couple, n'est toujours pas digérée. J'en ai entendu des vertes et des pas murs sur Noah et moi. J'ai même eu droit à des questions sur notre vie intime et sexuelle. Alors que nous n'avons pas encore passé le cap. Aaron a d'ailleurs entendu quelqu'un me poser une question plus que déplacée, savoir qui était « en dessous ». Le meilleur ami de mon copain, a fait passé l'envie à ce gars de recommencer ces questions indiscrètes.

            Je me sens coupable. J'ai menti à Noah pour pouvoir me retrouver seul, entre midi et deux. J'avais vraiment besoin d'être au calme, avec mes pensées. Alors je me suis isolé dans ma salle de journalisme. J'ai prétexté un article à rédiger et rendre au plus tard après les cours. Sinon Noah aurait voulu venir avec moi. Une chose que je n'avouerais pas à mon copain, c'est cette sensation d'être fixé, dès que nous sommes tous les deux. À croire que certaines personnes ne veulent pas louper un seul de nos gestes. Nous sommes devenus l'attraction principale. J'ai un peu du mal à supporter tout ça et j'ai peur de blesser Noah, si je lui en fait part.

            Je me prends la tête entre les mains et soupire. J'ai l'impression de replonger doucement dans ma dépression et je suis terrifié. Je sais que c'est dû à mes séances chez la psychiatre. Elle m'avait prévenu que je risquais de ne pas me sentir bien dans les jours à venir. Et oui, je ne me sens vraiment pas bien moralement et physiquement. Je retombe petit à petit. Cette nuit, j'ai du lutter pour ne pas aller faire un footing. Je ne voulais pas trahir, encore plus, Noah en y allant. Alors pour contrôler cette envie, j'ai refumé. Combler une addiction par une autre. J'ai envie de pleurer mais je me retiens. Je lutte depuis ce matin.

            Je sursaute en entendant la porte s'ouvrir. Mon coeur bat la chamade. Sur le planning, il n'y avait aucun élève inscrit pour la pause aujourd'hui. J'étais sûr de pouvoir être seul. Je commence à trembler d'appréhension, les pas se reprochent. Je fronce les sourcils en voyant apparaitre une fille blonde, chaussée sur des talons hauts, un jeans et un tee-shirt moulant. Je la reconnais. Elle n'arrête pas de me fusiller du regard lorsqu'elle me voit. Cette fois, je tremble de peur.

-  Louis c'est ça ? me demande-t-elle sans préambule.

-  Oui...et toi... tu es ? je rétorque après m'être raclé la gorge et je me maudis de bégayer devant elle, surtout devant sa moue narquoise.

            Elle parait surprise de ma question, son expression de visage me le montre bien. Je sais parfaitement qui elle est. Tout le monde la connais dans le lycée. Je ne comprends pas ce que me veut la fille la plus populaire de l'école.

-  Brittany, me répond-t-elle en s'approchant.

            Elle me regarde de haut et me parle dédaigneusement. Je ne vois pas pourquoi elle utilise ce ton avec moi. On ne se connait pas. On ne s'est jamais parlé. Alors je me contente de la fixé, après tout c'est elle qui est venue jusqu'à moi. Je ne vais pas lui faire la conversation. D'ailleurs je trouve que son prénom va parfaitement bien avec son allure de pétasse. Elle s'assoit à côté de moi, le dos droit, les jambes croisées, un coude posé sur son genoux et sa main qui soutient sa tête.

Je serai là   {BxB}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant