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Il a direct froncé les sourcils à ma vue, il avait envie de parler mais il n’arrivait pas, sa gorge devait surement être trop sèche, je suis revenue vers lui et lui ai tendu un verre d’eau, il avait du mal à le porter car il tremblait beaucoup, je tremblais aussi mais alors lui c’était limite la maladie de parkinson, je l’ai donc aidé à boire et j’ai frôlé sa main.. Il a à nouveau raclé sa gorge…


Moha : t’es.. t’es venue ?


Wowww sa voix était toute cassée, très grave et toute faible, à tel point que tout mon corps en a frissonné, j’ai relevé la tête (et oui j’avais encore et à nouveau baissé mon regard face à lui…) et son regard était noir de fou, il m’a fait limite peur…


Moi : je.. j’voulais juste voir comment tu allais, je.. j’m’en vais


Je me suis retournée d’un coup et là j’étais comme tétanisée, ma main n’arrivait pas à ouvrir la porte, j’avais un mal de cœur, waouuuu indescriptible, il palpitait mais un truc de fou : l’horreur totale !

Je voulais reprendre le contrôle de ma main mais je n’y arrivais pas, je ne savais pas ce que j’avais, mais j’étais limite paralysée !

Et sans que je m’y attende, j’ai explosé en larmes, j’arrivais plus rien à contenir, ça coulait tout seul, de grosses larmes, j’arrivais même plus à bouger tellement je pleurait…

J’avais compris que c’était la dernière fois que je le verrai maintenant qu’il était réveillé je n’aurais plus cette chance de pouvoir le voir en douce lorsqu’il dort…

Mon corps tressaillait à force de pleurer et même si j’évitais de pleurer fort mes épaules qui se secouaient me trahissaient, j’aurai voulu me retourner et lui dire en pleine figure tout ce que je pense, mais c’était impossible, j’arrivais pas à le regarder dans les yeux, c’est son regard si noir qui m’a paralysé, je le sais, il avait tellement de haine envers moi et je ne comprenais pas pourquoi tant de haine alors que je n’avais rien fait de si grave…

Sah j’en pouvais plus ma main tenait la poignée de la porte très fermement comme pour m’empêcher de tomber car ouai, j’étais tellement mal que j’étais à la limite de tourner de l’œil… 

J’ai fermé les yeux, comme pour empêcher mes larmes de couler mais c’était peine perdue, je vous jure que j’ai jamais autant pleuré de ma vie à part quand on m’a séparé de Nadir.

Je revoyais le « film de ma vie » comme si j’allais y rester, comme si c’était la dernière chose que je voulais garder en tête avant de mourir… Je revois tout le monde et en particulier Moha, il porte comme une auréole au dessus de la tête et sah cette vue m’a fait flipper, j’ai ouvert les yeux d’un coup et je me suis retournée…

Ouf… il était là, bien en vie, ce n’était pas un ange mais un cauchemar… Et la seule chose que je sais c’est que désormais tout est clair dans ma tête… Ce « cauchemar » a été très révélateur pour moi…

Il se raclait la gorge, encore et encore, et j’aurais voulu partir plutôt que de l’entendre se racler la gorge encore une fois et me regarder de cette façon mais quelque chose m’en empêchait : son regard… cette attraction que mes yeux ont pour les siens…

Je me parlais à moi-même « diya déconne pas, retourne toi, arrêtes de lui faire face tu fais pitié, il veut plus de toi, pourquoi t’essaie de lui faire pitié comme ça, tourne toi bordel », au bout de quelques minutes de monologue, j’ai enfin réussi à me retourner et j’allais ouvrir la porte quand Moha prit la parole…


Moha : Nadiya…
Moi : o.. ou..oui ?
Moha : retourne toi haychik
Moi : n..non
Moha : me force pas à me lever pour te retourner
Moi (me retournant et tentant de contenir mes larmes même si elles coulaient toutes seules) : qu..qu..quoi ?
Moha : vient on recommence tout à zéro ?
Moi : co..comment, quoi ?
Moha : arrête de pleurer, je supporte plus
Moi : pardon…
Moha : Diya.. (me prenant la main) j’ai envie de tout recommencer à zéro avec toi, qu’on efface tout le mal que je t’ai fais et que, voilà…
Moi : voilà ?
Moha (il fronçait les sourcils encore plus) : hm… j’fais encore le canard mais mahlich, je ferai le canard avec toi toute ma vie si t’accepte de partager le reste de ta vie avec moi, wAllah je ferai de toi la plus heureuse et j’ferai plus jamais couler tes larmes, je t’avais dit que tu pourrais pas me mettre à l’amende mais c’est bon je déclare forfait, j’suis tombé à tes pieds et tu peux même marcher sur mon cœur, j’te laisserai faire… 
Moi : mais.. mais Moha… t’as dit enfin t’avais dit que tu voulais plus de moi du tout, je … je comprends pas !
Moha : Diya, j’ai vu la mort… et j’ose pas imaginer le reste de ma vie sans toi !


Waaaaaa si j’avais pu j’aurai sauté au plafond, j’avais le cœur qui faisait boum boum boum boum tout vite dans ma poitrine, il allait limite en sortir geh ! J’avais trop peur qu’il l’entende mais mahlich, au pire mon cœur bat pour lui et s’il l’avait entendu j’aurai assumé, enfin je crois, non, j’en suis sur, il vient de me dire un truc de fou et de faire le canard de fou avec moi, je veux bien être une cane avec lui.

Mes larmes ont directement arrêtées de couler, s’entendre dire ça c’est juste magique, c’est réparateur, c’est comme un gros pansement qu’il vient de mettre sur mon cœur, et un grand mouchoir qu’il vient de mettre sous chacun de mes yeux et deux grosses pinces de part et d’autre de mon visage parce que maintenant je souriais et on voyait toutes mes dents mais sah j’en avais rien à faire, à ce moment là, je me repassais en boucle ce qu’il venait de me dire 


« Diya, j’ai vu la mort et j’ose pas imaginer le reste de ma vie sans toi »


Il est temps que je cesse de vouloir tout garder pour moi, j’ai eu une chance : celle de garder l’homme que j’aime près de moi, je ne l’aurai pas deux fois, alors il faut que je la saisisse et vite.

Il faut que je prenne sur moi pour mettre ma fierté et tout ce qui m’empêche d’être heureuse avec lui de côté car il m’a prouvé maintes et maintes fois que quand on aime on n’a ni fierté, ni rancœur, et qu’on ne compte pas les choses faites pour l’être aimé. Il a donné plus que ce qu’il n’a reçu, enfin je crois, alors je compte bien lui donner tout ce que jusqu’ici il était hors de question que je lui donne : amour, confiance et promesse d’une vie meilleure à mes côtés, et ce, les yeux fermés, sans prêter attention au reste du monde car désormais je veux que ça soit lui et moi, ensemble, contre tout le monde s’il le faut…

Je voulais le serrer dans mes bras mais je ne savais pas si je pouvais, alors il m’a fait le geste de venir dans ses bras et de m’allonger à côté de lui et c’est ce que j’ai fais.

Je caressais son torse doucement pendant que mon souffle était encore lourd à cause d’avoir trop pleuré, il me tenait fermement d’une main derrière mon dos et avec l’autre main il essuyé chacune de mes larmes à chaque fois qu’une coulait, il me faisait des bisous sur le front pour faire passer ma peine.

Au bout de quelques minutes comme ça…


Moha : t’en pense quoi ?
Moi : de quoi ?
Moha (en souriant) : arrête de rêver Diya, et donne moi une réponse…
Moi : j’ai pas envie de tout effacer Moha… nos prises de tête tout ça.. Je suis passée au dessus depuis bien longtemps, si j’suis là aujourd’hui c’est à cause de ça, toutes nos embrouilles, tous nos fou rires, j’efface rien, je garde tout, j’ai tout aimé Moha
Moha : et moi, tu m’aimes ?
Moi : oui, je t’aime
Moha : t’es sur de toi ?
Moi : Moha.. le pire pour moi c’est de te voir ici et … putain j’ai failli te perdre, t’aurais pu mourir, al Hamdoulilah toutes mes prières ont été entendues, je priais Rabbi de ne pas te laisser partir parce que je ne pouvais pas concevoir d’être avec un autre homme que toi… 
Moha : alors pourquoi t’es partie quand je t’ai demandé de me laisser ?
Moi : parce que je t’aime Moha, et que je veux que ton bonheur et je pensais qu’il était sans moi, et j’ai essayé…
Moha : t’as essayé quoi ?
Moi : de t’oublier, mais j’ai fais comme un cauchemar avant où dedans tu ressemblais à un ange, sah j’ai vu ma vie défiler j’ai cru que t’étais plus de ce monde et tu vois Moha, tu m’as dit que je verrai par les actes du mektoub, et j’ai réalisé, et je ne peux qu’y croire, je sais que c’est toi, cette maladie tout ça, c’était la volonté d’Allah, pour que je comprenne, enfin.. que toi et moi on doit être deux…
Moha : alors t’acceptes d’être ma femme ?
Moi : bien sur Moha
Moha : t’es sah ?
Moi : sah de chez sah, j’veux pas passer une seule seconde sans toi, même si mon frère est pas la, mahlich il me pardonneras le jour ou on se reverra car il me retrouvera heureuse


Pour lui faire comprendre que j’étais sérieuse, j’ai levé ma tête et je l’ai embrassé, oui, moi, oui oui vous ne rêvez pas, je l’ai embrassé, de ma propre initiative !

J’en crevais d’envie et à voir sa réaction, lui aussi, il passait ses mains partout sur mon dos, mon visage, mes cheveux, il kiffait jouait avec et là il recommençait, tout comme avant, comme si tout cet épisode de haine entre nous deux n’avait jamais existé.

Sah je pensais pas que rencontrer l’amour de sa vie c’était aussi évident, c’est le premier mec que j’ai rencontré dans ce quartier, comme par hasard, le premier avec qui j’ai rigolé et passé du temps, le premier en qui j’ai eu confiance, le premier qui m’a fait pleuré, qui m’a fait sourire et même souffrir, et je prie Ya Rabbi que ce soit le premier en tout mais le dernier en tout surtout.

Je veux que ça soit lui l’homme de ma vie, le père de mes enfants et le modèle de mes fils, je veux que ce soit de lui que mes enfants parlent les yeux brillants, je veux que ce soit lui qui dors chaque soir à mes côtés et se réveil en m’embrassant sur le front, je veux que ca soit lui qui efface de ma vie mes chagrins et qui m’aide encore et encore à avancer, je veux que ce soit lui celui devant qui je dirais Oui à la mairie mais par dessus tout je veux que ça soit lui qui demande ma main devant Allah et je veux que ce soit à ses côtés qu’un Imam récitera Al Fatiha.

Je veux, oui, pour la première fois de ma vie je sais ce que je veux encore plus que d’être celle que je suis : je le veux lui et je veux être sa femme, porter son nom de famille et inchaAllah lui donner une descendance, je veux avoir le paradis de ses enfants sous mes pieds, je suis prête à endurer toutes les douleurs au monde et à porter tout le poids du monde sur mes épaules juste pour l’avoir à mes côtés…

Tout est clair maintenant : c’était lui, c’est lui et ça restera lui, je l’aime éperdument et ce, depuis le début…

On s’est embrassé pendant de longues minutes, enfin, je pense, j’avais plus la notion du temps, j’étais juste heureuse et perdue dans mes pensées tah la loveuse et c’est tout ce qui m’importait.

J’ai fini par sortir de la pièce, à contre cœur j’vous le jure, j’étais mal de laisser mon futur mari dans cette pièce toute blanche, tout seul et dans un sale état, il me souriait de toutes ses dents, mêmes ses yeux me souriaient.

J’ai refermé la porte et les docteurs étaient là, ils ont dit qu’il n’aurait pas beaucoup de convalescence étant donné qu’il a supporté l’opération et que son état était stable, du coup il n’aurait que très peu de séquelles : légères absences, possibles sensation de fourmillement dans les extrémités des membres, etc… mais qu’avec le temps, les séquelles disparaitraient mais qu’il lui fallait quand même revenir d’ici 6 mois pour vérifier que les métastases (cancer) n’étaient pas revenues.

En entendant ça, j’étais refaite, non seulement je venais de me rendre compte quel était l’homme que j’aimais réellement par dessus tout, je venais d’avoir une demande en mariage que j’avais accepté, ce qui voulait dire que j’allais me marier, et j’apprenais en même temps que mon futur mari s’en était sorti haut la main !

Vous savez, je n’ai pas eu la demande en mariage dont toutes les Princesses rêvent, style belle robe, beau chignon, famille et devant elle son Prince qui se met à genoux et lui demande sa main, mais j’ai eu encore mieux que ce que j’espérais, même si j’avais un chignon de merde, un pull long mickey et un legging avec des ugg et que j’avais pleuré donc que j’avais les yeux gonflés. 

Sah, j’aurais pas pu rêver mieux comme demande car elle m’a laissé sans voix et m’a coupé le souffle, et c’était avant tout ça que je voulais ressentir…


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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant