Sou voulait m’accompagner, mais je lui ai dit que je ne préférais pas, je devais être seule à affronter ça et je ne voulais pas que Khalti en veuille à qui que ce soit d’autre à part moi.
Sur la route, j’angoissais, c’était affreux, je ne savais pas comment lui dire ni comment elle le prendrais ni à vrai dire si j’allais réellement y aller.
Sah fallait vraiment que je me jette à l’eau et pour moi qui déteste nager là où j’ai pas pieds, ça allait être du domaine de l’impossible car là, j’avais clairement pas pieds du tout.
Je me suis lancée à corps perdu dans les escaliers, histoire de ralentir mon arrivée au 6ème, lorsque j’ai toqué à la porte, j’ai regretté mais c’était trop tard, je me mordais la lèvre d’en bras car je m’en voulais, je n’étais pas prête du tout à affronter ça toute seule … A mon plus grand malheur, c’est Khalti qui a ouvert la porte…
Moi : Salam aleykoum Khalti
Khalti : aleykoum salam benti, assieds toi, j’allais faire du thé
Moi : ils sont pas la les autres ?
Khalti : si, les garçons jouent à la play avec Ryad et les filles maquillent Anissa, tu sais il fait pas beau dehors et …
Moi : je vais les appeler
Khalti : qu’est-ce qu’il y a benti ?
Elle a direct sentie que quelque chose n’allait pas car elle s’est assise en me disant ça, tout en prenant un air grave et en se tenant le cœur de sa main droite, comme si elle avait également senti que plus rien n’irait à partir de ce jour là. A ce moment là j’ai baissé la tête et j’ai poursuivi ma quête, il fallait que je le dise à tout le monde et en même temps car je ne pourrais pas le dire deux fois.
On es tous revenus au salon, je les ai fait asseoir, ils me regardaient d’un air que jamais je n’oublierais, ils avaient l’air heureux, ils pensaient surement à autre chose, en les voyant, Khalti commença à sourire également…
Moi : en fait…
Khalti : ne me dit pas que…. YOUYOUYOUYOUUUUU
Moi : Khalti, chut… c’est pas du tout ça, voilà, avant de commencer, si y a une personne à qui en vouloir c’est à moi, et surtout pas à Moha, il y est pour rien dans tout ça, c’est moi qui n’est pas voulu vous dire la vérité…
Nouredine : de quoi tu parles là ?
Moi : laisse moi finir haychik si tu me coupes wAllah que j’arriverai pas à vous le dire…
Tissem : vas y…
Sa voix tremblait déjà, comme si elle avait senti qu’il était ou qu’il arrivait quelque chose à son frère, c’était affreux, ma voix s’est mise à trembler, mes mains n’en parlons pas…
Moi : Moha… il est pas parti en formation… en fait… il est à l’hôpital depuis tout ce temps… et actuellement il est dans le coma, mais c’est un coma médicamenteux, pour lui éviter de souffrir…
Khalti : ahhhh mon fils mon fils wouldiiii (en larme)
Moi (prenant Khalti dans mes bras) : il est malade, et c’est la maladie qui l’a fait changer comme ça… il a une tumeur au cerveau… et doit se la faire enlever dans 3 jours inchaAllah
Nouredine s’est levé, il a frappé dans le mur à tel point qu’il a fait un trou, Djibril a suivi et a fait de même, Samia, Lamia et Tissem se sont regardées, m’ont poussé et ont pris leur mère dans leurs bras.. Tissem s’est retournée, les yeux embués en me demandant d’aller voir si Nouredine allait bien…
J’suis arrivée dans la chambre et j’ai vu Djibril, jouant à la play, comme si son cœur avait refusé d’accepter la nouvelle que je venais de lâcher, Nouredine se tapait dessus, il se tenait la tête, j’ai voulu le prendre dans mes bras mais il m’a poussé, j’ai fait un vol plané et je me suis fracassée contre l’armoire, ce qui a fait un grand bruit, Djibril a levé les yeux et j’ai pu voir à ce moment là qu’il avait les yeux tous rouges, il me regardait et essayais de me sourire mais il n’arrivait pas, c’était au dessus de ses forces.
Je me suis relevée, le dos en souffrance et j’ai recommencé ce que j’avais entrepris de faire : prendre Nouredine dans mes bras.
Nouredine c’est le genre de mec qui parle à personne et surtout pas aux filles, qui reste en retrait et avec qui j’ai le moins parlé depuis que j’ai rencontré cette famille, c’est le plus réservé et de ce fait le plus colérique ou le plus énervé…
Moi : Nouredine…
Nour : casses toi Diya, j’ai envie de te tuer, pourquoi, pourquoi t’as rien dit hein ? ça fait presque 1 mois qu’il est là bas tout seul sans sa famille !
Djibril : t’es con Nouredine, tu crois vraiment que c’est elle qui voulait rien dire ? hmar tu connais pas encore ton frère zeubi ? j’suis sur il sait même pas qu’elle est venue nous le dire !
Moi : non, il sait pas…
Djibril : il va te tuer…
Nour : pourquoi Diya ?
J’ai enfin réussi à le prendre dans mes bras, il s’est laissé faire curieusement, c’était louche, j’avais Djibril à ma droite, Nour à ma gauche et j’avais un bras derrière chacun d’eux et eux pareil
Moi : il est venu me voir, un soir après que .. hassoul, il m’a dit qu’il pensait être malade, qu’il croyait devenir fou… au début je l’ai pas cru tu vois mais je l’ai trainé chez le docteur, déjà là c’était galère, mais alors quand ils l’ont hospitalisé et qu’ils lui ont dit, après pleins de tests, qu’il avait une tumeur au cerveau, il m’a demandé de rien vous dire, il m’a dit « j’suis un rajel, mêle pas ma famille à ça, ça la détruirait ». Il voulait que je promette, et j’ai promis même si je pouvais pas concevoir que sa vie risque de s’arrêter et que vous n’ayez pas pu le voir une dernière fois, il aurait subi tout seul si j’avais pas accepté de l’aider et de ne pas vous le dire…
Djibril : il va mourir ?
Moi : sans te mentir, y a des chances ouai, mais je suis confiante, le traitement qu’ils lui donnent commence à fonctionner un peu, il a moins de sautes d’humeur et d’absences, et il est fort, j’ai confiance en son cœur de lion…
Nour : faut pas qu’il nous laisse… Yemma… elle supporterait pas
Moi : il voulait pas vous inquiéter, il m’a dit « imagine j’ai rien, c’est juste le sheitan qui m’a embrassé, imagine j’ai rien et je les inquiète ? » il est pas bien, j’te mens pas, vous allez être choqué, le traitement est lourd il a perdu du poids et tout mais hamdoulilah il est fort il s’en sortira j’ai confiance et faut que vous ayez vous aussi confiance en lui…
Nour : et si il y reste ?
Moi : alors il partira en martyr, il a pas peur de la tombe et on sera la pour l’y accompagner, il a pas peur, alors vous aussi n’ayez pas peur
Djibril : il restera des trucs après l’opération ? zeubi j’sais ap comment on dit ça
Nour : des séquelles, abruti
Moi : y a des risques, les docteurs ont dit qu’il peut très bien se rétablir comme très mal se rétablir et que faudra qu’il soit soutenu et surtout qu’on perde jamais patience car il devra réapprendre des tas de choses…
En vrai, quand je leur parlais, j’essayais moi aussi de me convaincre que tout irait bien, qu’il était assez fort pour supporter l’opération malgré son coma et qu’il nous reviendrait comme avant, que plus jamais il n’y aurait de problème et qu’il s’en sortirait sans séquelles.
J’avais du mal à parler, moi aussi j’avais les larmes aux yeux, c’est Nour qui me les a essuyées…
Nour : Diya, haychik nous lâche pas maintenant, t’es solide comme un roc même si t’en ai pas persuadée, t’as des coroness de ouf et c’est ce que ma mère et mes sœurs ont besoin, je sais que jamais elles s’appuieront sur nous parce qu’elles auront la pudeur de le faire alors j’te le demande comme un frère demande à sa sœur, les lâches pas
Moi : et vous ?
Djibril : on a des épaules larges et puis un homme sa pleure pas (il souriait tant bien que mal)
Moi : d’accord, je m’engage à pas vous lâcher, vous aussi, vous savez où me trouver, ça facilite la chose, on es pas frère et sœur de sang, y a moins de pudeur entre nous…
Nour : ça suffit pas Diya…
Moi : comment ça ?
Nour : ton engagement, moi ce que je veux, c’est pas une parole, c’est une promesse
Moi : j’te le promets…
Je venais de lui promettre quelque chose, moi qui avait jamais connu ça, qui avait jamais promis quoi que ce soit à qui que ce soit, c’était fait, avec Moha je connaissais toutes mes premières fois, je souriais sans le savoir…
Djibril : à quoi tu penses pour sourire comme ça ?
Moi : rien, j’pense à ton frère c’est tout, je dois aller le raser avant que vous alliez le voir (en riant)
Nour : il.. il le fait plus ?
Moi : il est dans le coma…
Nouredine m’a pris dans ses bras, puis Djibril aussi, ils m’ont tous les deux déposé un bisou sur le front et j’ai quitté la pièce encore sous le choc de cette marque d’affection de leur part, je suis retournée au salon, elles pleuraient toutes…
Tissem : Diya, il va mourir ? ne nous mens plus haychik
Samia : j’te fais plus confiance de toute façon
Lamia : tu.. tu voulais nous détruire ?
Moi : jamais, ne pensez pas ça, c’est…
Khalti : elle respecte juste ce que Mohamed lui a dit de faire
Tissem : il t’a demandé de pas nous le dire ?
Moi : il sait même pas que j’suis là…
Lamia : cheh, quand il le saura il va te démonter, c’est tout ce que tu mérites
Khalti : skout bent haram !
Moi : pas grave Khalti, pas grave, s’il me démonte comme tu dis, j’assumerai, l’essentiel pour moi c’est que vous le sachiez et que vous puissiez être là pour lui
Tissem : t’as pas répondu, il va mourir ?
Moi : il va se faire opérer Tissem, on verra ce que le Tout Puissant décidera pour lui, il est fort inchaAllah il s’en sortira et sans séquelles, mais c’est une opération risquée et c’est possible qu’il garde des traces, les docteurs conseillent d’être patients pendant sa convalescence et de l’aider un maximum car il sera peut être comme un petit enfant qui doit tout réapprendre…
Lamia : saha, dégage maintenant, on veut rester entre famille
Khalti : awili bent haram t’as pas honte ?
Tissem : ferme ta gueule un peu Lamia tfou tu sais jamais te taire et respecter les gens t’es ignoble avec elle
Moi : chut Tissem, c’est pas grave wAllah c’est pas grave, je comprends
C’est tout ce que j’ai dit, j’ai pris ma veste et je suis partie, j’étais plus la bienvenue et je l’ai compris, même si ça venait pas de tout le monde, d’une personne ça suffisait amplement.
Je suis retournée auprès de Moha, et à ma grande surprise il l’avait réveillé de son coma afin de le préparer à son opération et lui permettre de reprendre des forces.
J’ai un peu parlé avec lui, il avait du mal mais j’ai pris le temps de le laver et de le raser avant de lui annoncer que je l’avais dit à sa famille..
Tissem me pressait par message en me disant qu’ils étaient déjà en route…
Moi : Moha, tu vas m’en vouloir je le sais, mais je sais qu’avec le temps tu comprendras pourquoi j’ai fait ça et surtout j’espère que tu me pardonneras …
Moha : tu leur as dit ?
Moi : j’étais obligée tu comprends, t’as ..
Moha : TA GUEULE PUTAIN POURQUOI TU LEUR AS DIT JE T’AVAIS DEMANDE DE PAS LEUR DIRE PUTAIN MAIS DIYA POURQUOI TU FAIS TOUJOURS TA FORTE TETE RESPECTE UN PEU ZEUBI
Moi : c’est justement parce que je te respecte et que je les respecte que j’ai fait ça, libre à toi de m’en vouloir et je comprends parfaitement, mais t’auras besoin de nous tous, je te suffirait plus et j’le sais
Moha : DEGAGE, SORS DE CETTE CHAMBRE ET NE REVIENS MEME PLUS ICI J’AI PAS BESOIN D’EUX, J’AI PAS BESOIN DE TOI ZEUBI J’AI BESOIN DE PERSONNE, SI J’AVAIS LA FORCE CROIS MOI QUE JE T’AURAIS NIQUER, JE T’AURAIS FAIT TRES MAL ALORS SORS D’ICI NADIYA ET NE REVIENS MEME PLUS T’ENTENDS ?
Il me poussait avec le peu de force qu’il avait, et je ne voulais pas qu’il s’énerve encore plus il devait garder le calme, alors j’ai baissé la tête et j’ai rangé ses affaires qui trainaient, il me regardait méprisamment, j’allais sortir quand il m’a lancé :
Moha : Diya, je vais te parler calmement, parce que te crier dessus ça marche pas, faut que ça rentre dans ton crâne, ne reviens plus, je veux plus de ton aide, j’te remercie pour tout ce que t’as fait jusque là, mais ma famille va prendre le relai puisque tu sais pas tenir ta langue, quand tu passeras cette porte, ne tentes même pas un jour de la repasser, laisse ma famille s’occuper de moi et ne reviens pas, laisse nous tranquille, je veux plus de toi dans ma vie, t’es morte pour moi, je veux plus jamais avoir à te croiser
J’ai encore une fois baissé la tête et j’ai passé la porte, je l’ai refermé, derrière se trouvait toute sa famille, comme s’ils appréhendaient de rentrer dans la chambre…
Tissem : il sait qu’on est là ?
Moi : j’viens de lui dire
Tissem : il a réagit comment ?
Moi : bien, ça va t’inquiète pas, il vous attend, il a hâte
Ils ont ouverts la porte et se sont rués sur lui, moi je regardais ce beau spectacle avec amertume, il ne voulait plus de moi et il fallait que je m’y fasse.. La colère avait peut être parlé, il changera peut être d’avis tôt ou tard, mais en attendant, il fallait que je m’y fasse.
Tissem m’ayant vu ne pas rentrer avec eux est revenue vers moi…
Tissem : pourquoi tu viens pas ?
Moi (en souriant) : je vous le laisse, profitez de lui
Tissem : il t’en veux ?
Moha nous a regardé discuté à travers la porte et a interrompu Tissem :
Moha : Tissem, viens ici, laisse la partir, et toi (en me pointant du doigt), oubli pas ce que je t’ai dit
Tissem : il t’as dit quoi (en se retournant vers moi)
Moha : rien d’important, hassoul, vient ici petite sœur, vient me serrer dans tes bras je t’ai pas manqué ou quoi ?
Il souriait, du plus profond de son cœur, c’était déconcertant, blessant même dirais-je, j’ai une fois de plus baissé la tête et Tissem m’a serré la main en me regardant tristement, comme si elle avait compris.
J’ai refermé la porte, j’ai fais quelques pas et au bout du couloir je me suis effondrée sur une chaise et j’ai commencé à pleurer, je pouvais plus contenir tout ça pour moi, je crois que c’était devenu ma seule force : pleurer à m’en vider les yeux afin de pouvoir reprendre le dessus.
Karim et Nouria sont arrivés à leur tour, Nouria m’a prise dans ses bras…
Nouria : pleure pas ma chérie il va s’en sortir, soit forte pour lui haychik te laisse pas aller maintenant c’est pas le moment
Karim : allez ma sœur, soit fière comme tu l’es toujours, garde la tête haute il va s’en sortir, c’est une piqure mon frère, il peut pas partir comme ça !
Moi : je sais, je pleurais pas pour ça, j’ai confiance en lui je sais qu’il s’en sortira…
Nouria : il veut plus te voir c’est ça ?
Moi : oui, je l’ai trahie en vous le disant
Nouria : passe au dessus de ça, la colère est parfois plus grande que les paroles, je sais qu’il te reviendra, laisse le dans son coin
Moi : j’peux pas, j’ai trop mal au cœur, j’peux pas le laisser comme ça malade et ne rien faire, je peux pas Nouria, mais j’ai pas le choix tu comprends, il m’a dit de sortir de sa vie, j’vais le faire, faut qu’il se rétablisse !
Je lui ai fais un bisou et j’suis partie, quand je roulais jusqu’à chez moi, je pleurais, sah les gens ont du me prendre pour une psychopathe, je pleurais mais genre très bruyamment, j’arrivais pas à me retenir, j’avais un trou dans le cœur c’était juste affreux.
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