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Je ne sais pas vraiment ce qui me poussait à parler avec elle, peut être le fait qu’elle soit gentille, oui c’est ça, juste gentille sans artifice, c’était pas du cinéma, c’était pas non plus tellement poussé que ça ne pouvait qu’être faux, elle était imbue de elle même et son visage me rendait sereine, il était doux, et même sa façon de parler même en colère, j’avais deviné tout de suite que c’est une fille qui ne ment pas, qui n’est pas rancunière et qui est naïve de part sa facilité à excuser, mais qui surtout ne se laisse pas faire.

J’étais reposée, le fait d’enfin parler avec quelqu’un de tout ça, une fille surtout, me libérait l’esprit, elle avait reposé sa tête sur sa serviette mais tout en me regardant, comme si elle savait que je n’étais plus à des années lumières de tout déballer, mais plus qu’à une seule fraction de lui avouer ma vérité…

Cette vérité qui me transcende encore aujourd’hui, cette vérité si affreuse et blessante qu’il m’en faudra du courage pour lui dire, et c’est comme si elle l’avait ressenti, elle m’a souri comme si le drame que j’allais lui raconter n’en était pas un, elle a posé sa main sur la mienne et je me suis sentie prête…

Moi : ma cicatrice là… elle vient d’un homme qui me servait de père
Souad : chauuuud…
Moi : eh ouai… un soir, il est rentré…
Souad : m’en parle pas si tu veux pas hein…
Moi : faut ça sorte un jour, mais même Moha le sait pas, alors … 
Souad : t’inquiète, je dirais rien wAllahi


Dois-je vous le dire à vous également, ce qui s’est passé ce soir là, et qui a changé toute ma vie, dois-je vous raconté ce qui s’est passé pour que j’en sois traumatisée à vie ? 

Surement, surement que ça m’aiderait à passer un cap comme ça m’a aidé de le dire à Souad, en lui racontant j’ai compris que je ne devais pas en avoir honte, que ce n’était pas de ma faute et que je n’aurais rien pu faire de plus que ce que j’avais réussi à faire.

Alors… Je vais vous le dire, peut être que plus je parle de ce qui m’est arrivé… moins j’en garderais ce souvenir de dégout envers moi et ce souvenir amer…

(Je m’excuse d’avance pour les propos qui seront tenus).

« Un soir… il est rentré plus tôt que prévu, complètement saoul. Il ? c’est mon père. Il avait picolé, je pourrais pas te dire quoi mais il puait même loin de moi, je venais de terminer de faire à manger et mon frère était en bas du bloc à trainer.

Avec cet homme on ne parlait plus depuis longtemps, c’était des coups pour tout recouverts par des hurlements, je savais qu’il était fou, je savais de quoi il était capable, mais ce soir là, j’ai découvert l’envers du décors, j’ai découvert l’autre personne qui l’habitait…

J’étais de dos à lui, il est venu et à commencé à me tirer les cheveux, d’abord d’une violence inouïe puis d’un coup d’une douceur extrême, pareil pour les coups qu’il donnait à mon visage qui se transformaient en caresses, j’avais mal vraiment, mais il me regardait avec des yeux.. J’en ai encore des frissons aujourd’hui.

Il me disait que je ressemblais à ma mère, l’unique amour de sa vie, il a commencé à me toucher et à me regarder… mais pas d’une façon comme un père à sa fille, même si ce père frappe sa fille…

C’était bizarre… J’ai voulu hurler mais mon corps avait appris à m’en empêcher car quand je prenais des coups je devais les prendre la bouche ouverte sans qu’aucun son ne sorte, j’avais peur, tellement peur que mes yeux auraient pu sortir de leur orbite.


Il a mis sa main sur ma bouche et m’a chuchoté à l’oreille « chut laisse toi faire tout ira bien » et c’est là que j’ai compris, j’ai essayé de me débattre, de hurler et de sortir de l’emprise de ses bras mais c’était impossible, je me sentais prise au piège, je cherchais à droite et à gauche du regard ce qui pourrait m’aider et… il a compris que je ne me laisserai pas faire au moment ou j’ai saisi le couteau qui était sur le plan de travail a côté de moi.

J’ai mis un coup dans ses parties et j’ai couru m’enfermer dans la salle de bain, j’avais pas mon téléphone bien sur, c’était le cadet de mes soucis au moment où j’ai couru pour aller le plus loin possible de lui, j’avais juste ce couteau entre les mains, je récitais la profession de foi tout en l’accompagnant de quelques sourates, je priais pour que mon frère rentre lui aussi plus tôt aujourd’hui mais en quelques coups seulement il a réussi à défoncer la porte et j’me suis retrouvée face à mon géniteur…

Il m’a attrapé si fort par le cou que j’me suis rapidement évanouie je crois, mais je sentais malgré mon inconscience partielle la force de chacun des coups que je prenais, il avait ma tête entre ses mains et la tenais par les cheveux, il la frappait fort contre le cadran de la baignoire, j’ai rouvert les yeux, il y avait du sang, partout, beaucoup de sang !

J’ai tenté de saisir le couteau, fallait que ça finisse, si je n’arrivais pas à l’atteindre, j’arriverais à m’atteindre moi, il était hors de question qu’il me tue de cette façon là, hors de question qu’il me prenne cette chose là alors qu’il m’avait déjà tout pris, j’essayais en vain de l’atteindre quand… Il dit un truc qui … pfff… « Nadiya, quand une mère abandonne son foyer, c’est sa fille qui doit reprendre son rôle, et puisque ta mère n’est plus là pour tenir son rôle obligatoire de femme, ce qui est écrit dans le Coran, alors c’est toi qui la remplacera ».

Je réussi à attraper le couteau mais malheureusement pas à frapper avec, ni pour l’atteindre lui, ni pour m’atteindre moi-même, il a rigolé, d’un rire que jamais je n’oublierais et il m’a trainé jusqu’à la chambre par les cheveux, me laissant le couteau entre les mains, tellement j’étais faible je n’étais pas un danger pour lui.

Il m’avait déjà tout pris, sauf ça, à croire que tous les coups, les insultes, ça ne suffisait plus, pourtant il savait qu’il m’avait bousillé, il le savait, il m’avait tué déjà la première fois qu’il a levé la main sur moi, alors imagine toi combien de fois il m’a tué, mais non, c’était pas assez pour lui, fallait qu’il m’hôte toute étincelle de vie… Il a commencé à me déshabiller et j’ai fini en sous vêtement devant lui, il me regardait perversement tout en touchant chaque centimètre carré de ma peau, moi, ma dernière arme c’était de lui cracher dessus, de la salive mélangée à du sang… 

Il allait m’enlever mes sous vêtements et j’ai été prise de je ne sais quel souffle de vie et j’ai commencé à hurler, de toute mes forces, j’me suis cassée les cordes vocales, et je le frappais, de ma petite force je le frappais, des pluies de coups sur son corps qui me surplombais… 

« Puisque tu veux pas te taire Diya, je vais te faire taire, mais tu vas quand même m’aider à me vider les couilles » 

Là, j’ai sentie une violente douleur, j’ai hurlé encore plus fort, et j’ai senti quelque chose s’ouvrir en moi et quelque chose de très chaud couler sur mon ventre, les larmes coulaient à flot et je suffoquais, l’air venait de plus en plus dur à sentir et respirer devenait un calvaire, j’avais des fourmies dans tout le corps, je remerciais Allah de m’avoir permis de ne pas ressentir toutes ces caresses que je le voyais exécuter, je remerciais Allah d’avoir réussi à me déconnecter de mon corps qui allait être souillé de la pire des façons, je le remerciais, je chahadais, c’est tout ce que je me souviens. J’étais comme hypnotisée à ce moment là.

J’suis sortie de ma torpeur quand je l’ai senti s’enlever d’au dessus de moi et derrière lui j’ai pu apercevoir mon frère, j’me suis sentie tellement soulagée que j’ai commencer à rigoler puis là trou noir, je me suis réveillée quelques jours après, dans mon lit, avec une cette cicatrice et ma voisine de pallier qui est médecin à côté de moi.

Elle me souriait gentiment, elle avait l’habitude de nous soigner, mais même après ça elle n’a jamais levé le petit doigt pour nous même si elle savait qu’on était maltraités.. Je lui en veux tu vois, le fait qu’elle m’ait sauvé la vie cette fois là n’a fait que d’empirer mon cas…»


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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant