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- Sou, tu devineras jamais ce qui vient de se passer, vient haychik ou j’sens que j’vais péter un câble… -

Toc.. Toc.. Toc..

Moi : Sou ? mais pourquoi t’es venue avec Khalid ?
Sou : wAllah j’ai cru il s’était passé un truc de fou j’me suis levée en panique je voulais sortir et Khalid voulait pas me laisser sortir seule zerma il m’a dit « je t’accompagne en cas tu vas voir un mec en soum soum j’te démonte » !
Moi : c’est bon Khalid tu vois bien qu’elle est chez moi !
Khalid : t’y as quoi ? pourquoi tes yeux ils sont tous rouges ? 
Moi : y a rien, laisse moi juste avec Sou, j’ai pas trop envie de parler…
Khalid : d’en parler devant moi hein ?
Moi : hm…
Khalid : ok ça va je m’en vais…


Je pensais qu’il allait partir, tranquillement, malheureusement, c’était sans compter cette fichue poubelle qui était restée dans l’entrée et qui débordait de draps…


Khalid : c’est quoi ces draps dans la poubelle ?
Moi : … hm.. rien !


J’ai pâlie, j’ai même bafouillé quand j’ai dit ça, j’suis devenue rouge tomate et les larmes ont à nouveau inondé mes yeux, je tremblais, quand Khalid m’a vu comme ça, il est devenu fou :


Khalid : ME DIT MEME PAS QU’IL T’AS FAIT CA !
Moi : …
Khalid : PARLE DIYA LA CON DE TOI ! PUTAIN DIYA PAS A TOI PAS CA
Moi : non…tranquille
Khalid : COMMENT CA TRANQUILLE ? PUTAIN PARLE DIYA DEPECHE TOI AVANT .. 
Moi : pas à moi, c’est pas à moi qu’il a fait ça !
Sou : hein ?
Khalid : comment ça pas à toi, parle ta race !
Moi : j’suis rentrée et… il était au lit avec une autre fille putain je les ai vu faire hechek dans mon lit putain mais pourquoi il me fait ça ?
Sou : t’es sérieuse ? mais comment il est rentré ?
Khalid : t’y es sérieuse Diya ? Sou, par la fenêtre, pose pas des questions aussi bêtes quand t’en connais la réponse !
Moi : j’suis sérieuse, j’les ai trouvé, là, dans mon lit, elle était.. elle était su..sur lui, putain tfou j’vais vomir, faut que j’aille me doucher j’me sens sale, trop sale c’est.. il m’a sali sans même me toucher..


Khalid et Souad ont rangé mon appartement qui était sans dessus dessous pendant que je me douchais, Khalid m’a même descendu mon matelas, il était hors de questions que je dorme à nouveau dessus, même si les draps étaient partis à la poubelle, j’en gardais une vision d’horreur. 

WAllah sous la douche je faisais que de pleurer, j’avais le cœur qui se détachait de ma poitrine, quelle douleur quand j’y repense j’ai encore le cœur qui se serre… je voulais pas pleurer mais j’arrivais pas à ne pas pleurer, j’avais le cœur fendu en deux, l’une partie me disait de ne pas pleurer et de me ressaisir, l’autre me disait de pleurer et de me laisser mourir… 

En entendant la porte d’entrée claquer, j’ai entrouvert la porte de la salle de bain :


Moi : Sou ? Khalid il est partit ?
Sou : ouai, il est rentré dormir, moi j’dors ici
Moi : merci…
Sou : c’est normal, t’inquiète… tu vas sortir de la salle de bain ou rester caché la bas ?
Moi : j’aimerai bien rester cacher mais… j’arrive…


J’me suis posée au salon, j’étais en peignoir et j’avais toujours pas arrêté de pleurer, Souad me prenait dans ses bras et me disait que ça irait, j’aurais tellement voulu qu’elle ait raison, ouai, tellement, mais ce trou béant que j’avais dans ma poitrine, comment pouvais-je faire comme s’il n’existait pas pour aller de l’avant ? J’avais l’impression que chacune de mes larmes brulaient ma peau, comme si j’étais lassée d’avoir trop pleuré pour ce garçon, comme si j’étais lassée d’avoir tout donné et d’avoir aussi tout perdu, je fumais, cigarette sur cigarette en ayant l’impression de fumer de l’air, je pleurais tellement que je n’arrivais plus à parler, il fallait que je racle ma gorge avant de prononcer ne serait-ce qu’un mot.

Encore une fois, par sa faute, j’étais sur les genoux, à demi-morte car il avait passé mon cœur à la guillotine…

Je reprenais mes esprits sans tout à fait les reprendre, vous savez, une partie de votre esprit est là et peut tenir une conversation tandis que l’autre est loin et vous empêche de tenir une conversation censée, quand vous parlez mais qu’au fond vous êtes loin, j’en étais à ce stade là…


Moi : y a Mehdi.. qui .. enfin il veut me khtob
Sou : sérieux ?
Moi : oui
Sou : waaaa chauuuuud !
Moi : pff m’en parle pas, j’sais pas quoi faire
Sou : tu l’aimes ?


Me voilà à nouveau dans mes pensées, sa question avait permis à la partie de mon esprit qui l’écoutait encore de s’en aller, et des tas de questions fusaient dans ma tête, l’aimais-je ? Mohamed ? Mehdi ? un ami ? un frère ? un frère de remplacement ? 

Sah, ce que m’avais dit Mehdi m’avait totalement déboussolée, je ne pensais pas mais je ne pensais pas non plus qu’en rentrant chez moi Moha serait au lit avec une autre, les dernières heures que je viens de vivre ont été comme un coup de sifflet pour une grande bataille : celle de mes pensées.

D’un côté je pensais aux bienfaits de Moha dans ma vie, de l’autre à ceux de Mehdi dans la mienne, je pensais aussi à ma présence dans leur vie, Moha je savais ce que je représentais alors que pour Mehdi je n’étais sur de rien.

J’étais sur une autoroute à trois voies, je savais pertinemment que tôt ou tard je devrais quitter la voix du milieu pour rejoindre celle de gauche ou celle de droite.

Au tout début tout était clair, je n’avais que celle de gauche, celle de Mohamed autrement dit celle de mon cœur, mais je n’avais pas pris en compte qu’au cours de mon trajet, il pourrait y avoir des travaux et des déviations.

Ainsi, après avoir emprunté une zone pleine de travaux, j’ai du emprunter une déviation, suite à quoi je me suis retrouvée sur la bonne route mais avec une deuxième possibilité : celle de prendre celle de droite, autrement dit celle de Mehdi, celle de la raison…



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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant