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Je voulais faire tout ça par amour, même si pour moi cela voudrait dire lui tenir la main dans ses derniers souffles, de voir ses paupières se fermer pour la dernière fois, sentir son corps se refroidir dans mes bras et sentir son âme partir, j’étais prête à piétiner mon cœur pour que ses derniers jours soient les plus beaux…

J’étais au plus bas, toujours assise sur cette chaise dans ce maudit couloir, j’ai relevé la tête et je me suis rendue compte que je côtoyais le pire endroit du monde et que c’était normal que je craque.

Je suis retournée dans la chambre, Moha dormait paisiblement, je suis restée à côté de lui jusqu’à ce qu’il se réveille, quelques petites minutes avant la fin des visites, je lui ai embrassé la joue, et lui le front, je suis restée longuement la tête enfouie dans son cou avant de lui déposer un baiser sur ses lèvres.

C’est haram, mais je ne voulais pas regretter. Car rien n’est pire que le regret, je me repentirais, mais je ne pourrais jamais cesser de regretter.

Imaginez ? Si demain, en venant le voir j’apprenais que c’était terminé, qu’il était partit et que mes lèvres ne pourraient plus jamais toucher les siennes, je m’en serai voulu de ne pas l’avoir embrassé une dernière fois et je ne m’en serai surement pas remise.

Rien que cette pensée me rendait complètement folle et je ne sais pas si ça se dit, mais ma peine me rendait totalement hystérique. Je suis rentrée, en abandonnant mon cœur à ses côtés.

Vrr.. Vrr.. Vrr...

5h du sbah. J’ouvre difficilement les yeux et attrape mon téléphone en tâtonnant, « appel privé », je décroche ou je décroche pas, mahlich, je pose mon téléphone et tente de me rendormir. Ca doit faire une heure seulement que je dors et j’en peux plus. En fermant l’œil, j’ai soudain comme un coup d’éclair au cœur « MERDE ET SI C’ETAIT L’HOPITAL LA CON DE TOI ! ».

Par chance, mon téléphone s’est remis de suite à sonner avec insistance, insister veut dire urgent, urgent veut dire décrocher, même en masqué.

Moi : allo ?

… : Bonjour, Mademoiselle Nadia ******* ?

Moi : oui c’est moi-même

… : Docteur CHABEA, Excusez moi de vous déranger de bon matin mais il faudrait que vous veniez de toute urgence à l’hôpital pour Monsieur Mohamed ******* 

Moi : il se passe quoi ?

… : il faudrait que vous veniez, demander à me parler, d’accord ?

Moi : euh oui oui j’a.. j’arrive

… : soyez prudente sur la route, restez concentrée, je vous attends

Là encore, je ne sais comment vous expliquer ce qu’il se passait dans ma poitrine, mon cœur ne battait plus il tambourinait ! Mes yeux ne pleuraient plus, c’était des océans de larmes, je fis au plus vite et resta en pyjama en enfilant un gilet. 

- Sou, urgence hôpital, pas le temps de t’appeler –

La route, même si je n’habitais pas loin, me semblait durer une centaine de kilomètres, je redoubler d’attention car je n’étais pas du tout en état de conduire. 

En arrivant à l’hôpital, je ne savais même pas où aller, je me rendis dans le service où Moha se trouvait jusque là, et un homme me fit signe de la tête au bout du couloir, il se dirigeait vers moi d’un pas qui ne me rassurait pas du tout, je marchais doucement, comme pour retarder l’échéance…

Dr (me tendant la main) : Bonjour Mademoiselle

Moi : Bonjour Docteur

Dr : je vais y aller franco car vous n’êtes pas là pour parler du beau temps, Monsieur a fait un malaise cérébral cette nuit

Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant