Ca faisait déjà quelques jours qu’on était là et le mariage de Karim, c’était ce soir, j’avais piqué une robe à Tissem, elle était bustier, longue et juste d’un rose sublime, j’avais longuement coiffé mes cheveux très longs et ondulés auxquels j’avais simplement mis une petite fleur rose sur le côté.
Le mariage s’est bien déroulé et j’ai pu également y faire la connaissance de Nouria, la femme de Karim, 19 ans, la tête sur les épaules, elle était sublime et avec Karim, elle formait un couple des plus magnifiques, MashaAllah !
Mohamed et moi ne parlions pas, ou alors qu’en présence de Khalti, pour ne pas qu’elle se rende compte que lui et moi étions en froid alors qu’il ne c’était « rien passé ».
Elle se doutait de quelque chose mais je tenais correctement mon rôle, c’était plutôt Mohamed qui aurait du se reprocher son comportement. Il me parlait mal même en sa présence, les autres fois il m’ignorait, enfin, on s’ignorait plutôt, mais devant Khalti je faisais des efforts auxquels il ne répondait que sèchement et parfois même en m’insultant par derrière.
Khalti avait du mal à comprendre son comportement, moi de même, il voulait laisser faire le mektoub, j’en étais d’accord, mais alors pourquoi autant de haine envers moi ? pourquoi autant d’insulte ? cela ne faisait que m’éloigner de lui, on dit souvent que le cœur a ses raisons que la raison ignore, et c’est vrai, dans ma tête je me demandais pourquoi mon cœur avait flanché face à ce pauvre garçon…
Je rallumais mon téléphone de temps en temps histoire de voir si j’avais reçu des nouvelles de l’assistante sociale qui m’aidait à retrouver mon frère, chaque fois que je le rallumais, chaque fois j’avais cette même déception : celle de ne pas avoir de nouvelles. C’était frustrant.
J’avais bien bronzé, même plus que bien, cependant j’avais encore du niveau pour rattraper les filles qui se doraient la pilule depuis quelques semaines déjà, leur corps avait l’habitude du soleil, le mien avait plutôt l’habitude de rester enfermé tout l’été et de n’avoir le droit que de produire de la mélanine que quelques fois.
Quand j’étais petite, on allait souvent à la plage, avant que ma mère ne nous quitte, je sais pas pourquoi je continue à l’appeler « ma mère », peut être parce que mon paradis se trouve sous ses pieds, j’ai mal au cœur de dire ça mais j’suis forcée de l’aimer mais en même temps je la haie de tout mon être.
Elle a tué l’enfant qui vivait en moi, elle a tué l’adolescente qui vivait en moi et tout ça sans scrupule, sans se retourner, sans chercher même des années après à nous retrouver. Je ne connais pas vraiment la raison de son départ et ça m’a bouffé pendant trop longtemps, au début je pensais que c’était par ma faute, car j’étais surement trop mauvaise pour qu’elle ne m’aime, puis au fil des années ma peine s’est transformée en rancœur pour terminer en haine… Un jour je vous parlerais de « ma mère » plus amplement…
Bref, un soir, je me suis posée sur le stah (toit) histoire de fumer une cigarette avec Sou, chez elle. Quand elle a eu fini, elle m’a indiqué partir prendre sa douche et qu’elle me rejoindrait une fois après avoir terminé et que je pourrais, à mon tour, me rafraichir.
Il faisait bon, et c’était agréable de pouvoir contempler la ville et ses innombrables toits décorés avec un si beau paysage. J’ai senti une main me caresser le cou, je me suis alors retournée… Il était là, derrière moi, le regard rempli de haine et d’amour à la fois, c’était… bizarre…
Il avait bronzé depuis ces quelques jours où je ne l’avais pas vu, il était tout simplement… BEAU. Il avait encore sa main dans mon cou et son autre main tenait une cigarette, j’avais baissé la tête, par habitude quand j’étais face à lui et que Khalti n’était pas là.
J’apercevais qu’il laissé sa cigarette se consumer seule, sans en consommer la moindre taf, je ne peux vous dire à quoi il était occupé, mais il n’était certainement pas occupé à me parler ni à fumer sa cigarette, cette situation me mettait mal à l’aise, j’avais l’impression d’être dominé et je n’aimais pas du tout cette sensation, pour l’interrompre j’ai fini par jeter ma cigarette d’un geste très violent, il fit de même, surement sorti de son « état léthargique » par mon mouvement brusque pour la jeter par dessus le toit…
Je me suis échappée de son emprise car sa main sur mon cou me gênait vraiment, je ne comprenais plus son attitude, devant les autres il parlait de moi comme si je n’étais pas dans la pièce, en me dénigrant, ou alors ne me calculait pas du tout, et là, seul à seul, il se permet de me toucher… J’ai relevé la tête, très légèrement, et je m’apprêtais à partir quand…
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Non je rigole … Je continue !
Moha : Diya… euh… t’étais… t’étais resplendissante au mariage de Karim..
Moi : hm.. Merci moha…
Moha : on arrête de faire les gamins ?
Moi : les gamins ?
Moha : ouai.. tu vois ce que je veux dire..
Moi : pas vraiment ? je respecte ton choix c’est tout !
Moha : arrête Diya haychik… Pas te parler, ça me tue..
Moi : on dirait pas pourtant, tu rempli trop bien ton rôle, tu fais vraiment comme si j’existais plus du tout !
Moha : je sais pas sur quel pied danser avec toi Diya, c’est pour ça.. Tu vois ce quelque chose que t’as au fond de toi… pour moi… ?
Moi : oui ?
Moha : ben.. j’en veux… mais…
Moi : mais ?!
Moha : on va faire les choses bien Diya, j’veux pas de haram ou j’sais pas quoi entre nous.. j’te respecte trop…
Moi : et ?
Moha : faut que tu me fasses confiance, et je sais que c’est difficile pour toi, pourtant j’aimerai trop sauter les étapes mais tu m’laisse pas les sauter, ça me rend fou c’est pour ça que j’ai du mal avec toi, mais tu me feras confiance et je sais que ça sera le jour où tu sauras que je pourrais pas te lâcher… quand tu comprendras que j’ai plus envie de te quitter…
Moi : tu.. tu crois que ça va changer les choses ?
Moha : je suis sur Diya… j’ai parlé avec un imam, et avec des hommes pieux de ma famille, et c’est ça qu’ils m’ont conseillé, ils m’ont dit qu’une relation qui commence dans le haram ça peut pas être bien… que… le fait que j’arrive pas avec toi c’est parce que le sheitan est entre nous… mais tu m’obsède, et ils m’ont dit que c’était ça, c’était le mektoub…
Moi : Moha…
Moha : épouse moi Diya, mon mektoub c’est toi, c’est toi la moitié de mon dîne, j’le sais… il te faut peut être un peu de temps pour t’en rendre compte mais wAllah je serai patient… J’ai compris Diya et j’suis prêt à attendre que toi aussi tu comprennes.. mais faut que t’essaie de comprendre et que t’acceptes ton mektoub surtout…
Il est reparti sans me laisser le temps de répondre, et moi j’étais toute chamboulée.. Souad est revenue et j’ai pu enfin aller me rafraîchir les idées, et j’en avais bien besoin.. La nuit ne m’a pas vraiment porté conseil car je n’avais pas eu à lire entre les lignes, il m’avait demandé de l’épouser et ce par des mots on ne peut plus clairs…
Le lendemain, en me levant, toute la famille était réunie chez Sou (d’après ce que j’avais pu comprendre, ils faisaient ça une fois par semaine, une semaine chez l’une famille, l’autre semaine chez l’autre famille..)
Quand soudain…
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