Chapitre 4

67 9 30
                                    

SOUS LES PROJECTEURS

SOUS LES PROJECTEURS

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Des bruits, des flashs, des cris. Mya marche près de Neil, étourdie par l'effervescence qui explose autour d'elle. Des filles accourent, l'encerclent, les encerclent. Des bras se tendent, des mains l'effleurent, des doigts la griffent. Ses jambes faiblissent, sa tête ne suit plus, son ventre gronde. La médium se laisse porter par la foule, agrippant avec force le bras du blond qui fend les yeux près d'elle, ayant peur d'être emportée par la foule si elle s'éloigne de lui. De peur de disparaitre, de peur de tomber aussi. La jeune fille regarde droit devant elle, fixe ce car bleu abysse qui lui semble soudainement être un endroit sûr, un refuge ; elle mort vivement sa lèvre tremblante. Elle suffoque, étouffe, s'asphyxie. Plongée au milieu des fans en délire et des journalistes, elle manque cruellement d'air. Sa tête tourne un peu plus à chaque pas, ses jambes ralentissent involontairement et le bus, pourtant si proche, semble s'éloigner. Ses oreilles bourdonnent, sa crâne va exploser. Et alors qu'elle se sent partir en arrière, elle apprécie le silence qui la happe et la berce.

— Posez la-là

— Doucement les gars !

— Fermez la porte !

— On fait quoi pour la réveiller ?

— Du sel ! Faut lui faire respirer du sel ou de l'alcool, non ?

— Lui humidifier les lèvres et les paupières, Enzo !

— Enfin, Neil... Il y a plus simple. On lui fout une claque.

— Zach !

— Bah quoi, Louise ?

Une odeur forte et l'eau qui coule en fond tire la médium de sa brume. Mya grogne lorsque la lumière filtrée par les fenêtres du bus l'accueille un peu trop vivement à son gout. Six paires d'yeux la regardent avec appréhension alors qu'elle se redresse sur la banquette de la pièce commune, une main soutenant sa tête.

— Ça va Mya ?

Louise se penche au dessus de son amie, à la fois inquiète et soulagée. La brune acquiesce doucement, hagarde. Elle regarde rapidement autour d'elle et laisse s'échapper un soupire de soulagement lorsqu'elle voit la ville défiler par la fenêtre. Elle est sur la route, dans le bus, loin de la foule. En sécurité. Jamais elle n'aurait associé ce sentiment avec le car.

Qu'est-ce qu'elle a ?

Que s'est-il passé ?

Pourtant, elle a bien mangé ce matin... Pourquoi s'est-elle évanouie ?

Mon dieu elle m'a foutue une de ces frousses ! J'espère qu'elle n'a rien.

Faut qu'elle arrête la musique et qu'elle pense à une carrière d'actrice, c'te fille. Elle m'a bien eu...

Papillon (ou Comment Apprendre À Aimer) -- Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant