Tome 2 de Papillon
Non seulement obligée de vivre recluse chez elle, coupée de tout contact extérieur, Mya perd la seule constante dans sa vie : son père. Tout ça, parce qu'elle était trop obnibulée par une vision et le personnage que cette dernièr...
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Mya n'aime pas le 13. Le nombre en lui même la fait frissonner et ce, depuis la mort de son père. 13 mars, 24 heures d'enfer. 24 heures qu'elle hait au plus profond de son cœur. Ce chiffre qui lui rappelle si bien qu'elle est orpheline de père et de mère. Déjà, la combinaison de ces deux chiffres n'inaugure rien de bon. Mais Mya n'est pas superstitieuse... Pourquoi le serait – elle ? Avec sa clairvoyance, elle a accès à tellement d'information sur le passé, présent, futur qu'elle ne veut pas encombrer sa vision des choses de croyances, justifiées ou non.
Pourtant ce mercredi 13 mars, quand elle rejoint sa chambre d'hôtel, elle a un mauvais pressentiment. Zach. Ça ne peut concerner que Zach. Lui et Enzo sont les seuls à être allés en boite de nuit malgré le départ matinal pour Cork prévu le lendemain. La jeune médium frissonne, ressentant de petites décharges dans son dos. Elle n'aurait pas dû aller dans la chambre du chanteur ce matin. Fouiller ses affaires pour trouver des indices sur la personne qu'il est, des ondes lui permettant d'en savoir un peu plus, lui semblait être une bonne idée au départ... Maintenant, elle se sent comme reliée à lui. Toute la journée elle a eu des frissons, des spasmes de chaleur dans le cou, les bras,... Elle doit à tout pris trouver un moyen pour couper ce contact le plus rapidement possible si elle veut avoir une nuit tranquille. Sans préambule, Mya se déshabille et passe rapidement dans la salle de bain. Elle se rue sous l'eau chaude comme si il y est question de vie ou de mort et frotte avec vigueur un savon contre sa peau. Elle se récure avec force, tentant d'enlever tout fragment de Zach d'elle. Elle met toute sa volonté dans ce savon au lilas pour qu'il la désinfecte. Ce n'est que quand la mousse blanche est remplacée par des plaques rougeâtres sur ses bras qu'elle se résout à sortir et à se glisser dans son lit.
Mais ce n'est pas un sommeil sans son ni image qui la happe, sitôt sa tête posée sur l'oreiller. Pour la première fois depuis presque un mois, Mya rêve. Enfin, rêver reste un grand mot. Malgré ses yeux clos, Mya ne dort pas. Elle pourrait tendre ses bras, allumer la lumière, se lever et en être parfaitement consciente. Mais elle ne préfère pas le faire. Si ses visions ont décidé de montrer une nouvelle fois le bout de leur nez, c'est qu'il doit y avoir une raison derrière tout ça. Alors, elle reste allongée dans le noir, les cheveux mouillés étalés sur le matelas, ses pensées rivées sur cette inconnue, blonde, à la tenue vulgaire qui observe un homme en train de boire, dos à elle à une certaine distance. Mya ne comprend pas bien en quoi tout ceci à un rapport avec Zach mais elle attend. Avec les années, elle a finit par comprendre que toutes ces images finissent pas s'éclairer... ou bien sombrer dans l'oubli. Elle entend alors des bruits de talons et l'image se précise, comme si l'inconnue avançait.
— C'est mauvais pour le moral de boire tout seul à un bar.
La cible de la blonde se retourne et Mya hoquette, ouvrant ses yeux sous le coup de la surprise. Zach. Saoul et en pleine introspection. L'image se floute et une pluie de journaux s'accumulent devant elle, accompagnés de photos et de gros titres criant au scandale dans toutes les langes : « Louise et Zach réellement fiancés ? », « L'ange de Victoria Secret, pas si honnête », « Zach en couple ? », « Une nouvelle blonde au bras du chanteur des Stupids ! », « Que croire avec de telles photos ? » ?, « Adieu Zouie ! ». Et des clichés du chanteur en train de se faire bécoter voire butiner la bouche par cette blonde qu'elle a vu au début. Un violent frisson la parcourt, frisson ampli de haine, de souffrance, de colère mais aussi d'indifférence et de victoire. Elle se lève d'un bon et titube jusqu'à la salle de bain où elle recrache tout son dîner, la tête dans la cuvette.
