Chapitre 34

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QUAND LA PEUR FRAPPE

QUAND LA PEUR FRAPPE

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La jeune femme ne traine pas plus longtemps. Elle ramasse son livre, les salue rapidement d'un signe de tête et quitte la pièce. Alors qu'elle se dirige vers l'ascenseur pour rejoindre sa chambre et celle de Zach, les précédentes pensées des garçons font des ricochets dans les méandres de son cerveau.

Elle a encore maigri... On peut même voir ses os maintenant...
Elle n'est pas anorexique pour autant mais.... Elle mange à sa faim ?
Zach doit la fatiguer... Sans mauvais jeux de mots !
Ces cernes... Il faut vraiment qu'elle prenne ses distances, qu'elle rentre pour se reposer. Ou elle va finir par disparaitre.

La peur frappe en plein coeur la médium. Ce n'est pas possible. Elle n'a pas l'air aussi misérable qu'ils le disent ! Elle a l'air mince parce qu'elle porte tout le temps des sweats bien trop grand pour elle, c'est pour ça qu'elle flotte dedans !

Elle appuie frénétiquement sur le bouton de l'ascenseur, arrêtant de l'appeler que quand il s'ouvre devant elle. Alors que la cabine monte pendant ce qui lui semble être une éternité, elle piétine sur place et sitôt arriver à son étage, elle s'élance dans les couloirs, ne se souciant peu des regards interloqués des autres clients de l'hôtel lorsqu'elle les doubles en courant. Elle rentre en trombe dans sa chambre, claquant la porte derrière elle.

Zach, assis en tailleur sur leur lit, relève la tête de son clavier et la regarde avec étonnement mais elle le dépasse s'en même ralentir et envoie valser la porte de la salle de bain. Elle s'enferme dans la pièce et se laisse tomber le long du mur.

Elle reste un instant perdue comme ça, assise en silence, la tête entre ses cuisses, à récupérer son souffle mais aussi à mettre de l'ordre dans son esprit. Au bout de quelques minutes, elle finit par se relever et se dirige à pas hésitant vers l'évier. Là, elle fixe un moment son reflet dans le miroir, ne se regardant pas rapidement pour fixer ses cheveux mais prêtant attention à chaque partie de son visage.

Sa main droite vient, tremblante, toucher ses lèvres desséchées comme si elles avaient été brûlées par le froids alors que son index gauche passe et repasse sur ses cernes violettes. Elle ferme les yeux de douleur. Effectivement, avec ses cheveux archi-secs rassemblés comme de la paille dans une vulgaire queue de cheval et ce visage de zombi, elle comprend un peu mieux l'inquiétude des uns et des autres. Elle a besoin de dormir et son corps le montre. Mais pourquoi dire qu'elle frôle l'anorexie ? Elle inspire un bon coup et finit par retirer rapidement son T-shirt, sachant que plus elle attend, plus elle s'inquiètera et se fera des films dramatiques alors qu'au fond, il n'y a rien.

Mais l'image que lui renvoie la glace est bien loin de celle qu'elle se faisait d'elle. Mya écarquille les yeux. Ce n'est pas possible. Avec inquiétude, elle se débarrasse de son jean et recule de plusieurs pas, afin de se voir entièrement dans le miroir. Là, en sous-vêtements, elle prend conscience de l'urgence. Une larme solitaire roule le long de sa joue, larme qu'elle se dépêche de balayer.

Papillon (ou Comment Apprendre À Aimer) -- Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant