Chapitre 19

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BREATH

Zach regarde la silhouette de la jeune fille pousser les portes massives de l'hôtel parisien quatre étoiles

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Zach regarde la silhouette de la jeune fille pousser les portes massives de l'hôtel parisien quatre étoiles. C'est comme si une force étrangère la poussait vers l'extérieur, vers ce taxi dans lequel elle s'engouffre en toute hâte. Et loin de lui. Sans savoir pourquoi, il ressent un pincement au cœur en voyant disparaître au coin de la rue la Mercedes blanche, emportant avec elle Mya et sa robe. D'habitude, il aurait ressenti un soulagement malsain en la sachant ailleurs que dans les pattes de Neil ou d'Enzo. Mais c'est un tout autre sentiment qui l'étreint subitement. Il a horreur de ne pas savoir où elle se rend dans cette petite et mignonne robe bleue ou plutôt, il ne sait pas à qui elle va rendre visite.

Les deux derniers jours passés chez lui ont paru comme un calvaire pour le jeune homme. Déjà, sa petite sœur lavait évité comme la peste, de peur de subir une nouvelle réprimande sur l'incident du déjeuner, et les autres filles de la maison essayaient de tout faire pour qu'il se sente à l'aise. Il avait été chouchouté sans aucune raison apparente. Juste pour essayer d'avoir ses bonnes grâces et éviter toute dispute dans la maison. Et Zach avait horreur de ça. Il avait juste l'impression qu'on l'enfermait dans de fausses bonnes intentions, qu'on le soudoyait et qu'on le craignait. Il ne veut pas se faire craindre par sa famille, juste qu'elle le respecte pour ce qu'il est et qu'on lui laisse la place qui lui convient : celle de chef de famille, puisqu'il est le seul homme. Une place qu'il a prise jeune, pensant que c'était son devoir de soulager les charges présentes sur les épaules de sa mère. Alors, durant ces jours étouffants, Zach a pensé à Mya.

Car au fond, la jeune fille doit être la seule à ne pas avoir peur de lui. Elle le regarde toujours avec une certaine expression dans le regard qu'il avait toujours prise pour de l'adoration maladive. Mais en l'observant ce matin à l'aéroport, il a compris qu'il n'y a jamais eu d'adoration dans le vert de ses iris. De la compassion surement. Et une énorme touche de curiosité. Mais aucunement de l'adoration. Le regard que la brune pose sur lui est différent de ceux qu'elle a pour les autres membres de groupe et au vu de son attitude exemplaire, il peut bien le comprendre. Dans la salle d'attente réservée aux VIP, autrement dit, à ceux qui avaient l'argent nécessaire, il avait regardé avec plus d'attention Mya. Il a toujours pensé que ce n'était qu'une enfants. Après tout, elle est encore lycéenne et ses vêtements réguliers – surtout le sweat hideux au thème Walt Disney qu'elle portait- lui donnent une silhouette grossie qui ne la met pas très bien en valeur. Il comprend pourquoi Neil la considère comme sa petite sœur. Elle paraît si fragile, sans aucune défense. Pourtant, avec l'intervention de Louise dans le dressing de la brune mais surtout, après leurs nombreuses discussions houleuses, il a vite compris qu'elle était d'une maturité assez impressionnante et qu'elle a la langue bien pendue. A cette pensée, le chanteur sourit et s'engouffre dans l'ascenseur.

Il s'adosse au miroir du fond alors qu'un groupe de costards cravates entre à sa suite. Tout de même, Mya avait l'air mal en point dans le taxi. Pâle comme jamais, presque aussi translucide que lors de sa bronchite. Il la revoie traverser l'aéroport Charles De Gaulle, entraînée par Neil. Elle avait l'air absente, perdue. Elle était fantomatique à en faire peur et sa petite blague dans la voiture ne l'avait absolument pas déridée ou fait revenir au présent.

Papillon (ou Comment Apprendre À Aimer) -- Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant