Les mois qui suivirent et quelques jours de plus

La dolce vita

Les jours qui suivirent portaient en eux le goût du bonheur et de la vie facile. Entre Scott et Alex, tout était différent et pourtant rien, vraiment, n'avait changé. Leur complicité s'épanouissait, se transformait en quelque chose d'encore plus fort. Quelque chose qui faisait de leurs forces individuelles, une nouvelle puissance qui les transcendait et les étonnait davantage chaque jour.

Le fort caractère d'Alex et la sérénité rassurante de Scott, semblaient s'articuler parfaitement, comme un puzzle improbable, où toutes les pièces seraient interchangeables à l'infini. Et la compétition artistique, ou la jalousie qui avait pu naitre parfois entre eux, devenait aujourd'hui un moteur de création, affranchi de toutes limites.

Mais ce qu'il y avait de plus étonnant encore dans l'alchimie de leur relation, c'est la simplicité selon laquelle la vie quotidienne se déroulait. Les premières semaines furent littéralement merveilleuses. Une redécouverte de la vie qui les conduisit tous les deux, vers des terres encore inexplorées, où l'amour prenait une place de plus en plus importance chaque jour.

Alex ne quitta pas définitivement, son petit studio de Brooklyn, mais elle apporta chez Scott, tout ce dont elle avait besoin au quotidien. Il y avait évidemment, son NIKON dont elle ne se séparait jamais, son ordinateur portable, quelques affaires de toilette, sa brosse a dent, des strings, des soutiens-gorges, un jean ou deux, trois pulls, et une dizaine de T-Shirts. Quant au sèche-cheveux, elle utilisait celui de Scott, afin de ne pas trop l'envahir.

Le dimanche, Alex détestait rester à la maison. Elle avait besoin de sortir, de voir du monde, de profiter de la nature et du soleil. C'était toujours l'occasion de découvrir quelque chose de nouveau et peut-être faire de belles photos. Scott, lui, restait plus volontiers avec ses toiles et ses pinceaux, mais il savait bien que le grand air avait des propriétés bénéfiques qui chassaient ses idées noires.

Une serviette nouée sur ses cheveux mouillés, une autre autour de sa poitrine, allongée sur le transat de la terrasse, elle alluma une autre cigarette pour finir son mug de café encore chaud.

- On va à Central Parc cet aprem ? cria-elle à la cantonade.

- J'allais te le proposer.

- Tu crois qu'on verra des écureuils ?

Après avoir traversé le parc sous les allées ombragées, Scott proposa de louer une barque pour faire une balade sur The Lake. C'était beau, calme, romantique et chiant à mourir. Ca se passait toujours comme ça et l'ennui laissait toujours la place à des jeux idiots qui les amusaient d'autant plus, qu'ils leurs rappelaient l'insouciance de l'enfance.

Cette fois là, au beau milieu du lac, Scott commença par mettre la main dans l'eau pour voir si elle était froide. Alex demanda si elle était bonne et il l'aspergea de quelques gouttes.

- Hey ! Fais gaffe à mon NIKON ! s'écria Alex, avant de répliquer de plus belle. Elle enfonça la main dans l'eau à son tour et envoya une bonne giclée au visage de Scott.

- Ah... tu le prends comme ça ! dit-il d'un ton vengeur. Toi... tu vas me le payer !

Et le jeu dégénéra en une tempête aquatique, dont nul ne finit vainqueur. Trempés de la tête aux pieds, ils éclatèrent de rire et s'embrassèrent amoureusement.

Les sorties à Central Park se succédèrent au rythme des dimanches et des envies. Il y eu ce tour de calèche mémorable qui finit sous une pluie battante et la visite du zoo. Alex adorait les animaux et le zoo de Central Park présentait une grande variété d'espèces qui faisait la joie des enfants de toute la ville. Il y avait des panthères, des tigres et des girafes, mais aussi des ours polaires, des phoques et bien évidemment, ses célèbres pingouins. Emerveillée par tant de beauté et au grand désespoir de Scott, elle voulu visiter absolument tous les enclos. Pourtant, le regard triste de tous ces animaux prisonniers, lui fit tant de peine, qu'elle ne voulu plus jamais y retourner.