Chapitre 4 : Faire demi-tour

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Londres, Angleterre

Lala

Après cette révélation tout était allé très vite, ma mère et Amanda s'étaient précipitées à l'étage, le majordome avait commencé à passer des coups de fil à je ne savais qui. Il était d'ailleurs sorti de la maison. Et moi, j'étais restée plantée au milieu du salon, encore sous le choc. Si je récapitulais bien ce qu'il venait de se passer, ma mère était la meilleure amie de l'ex-mannequin Amanda Perry Blackwell, femme de Garry Blackwell le descendant de la plus grande lignée de vampire du monde. Et nous allions vivre chez eux ? Il était peut-être six heures du matin, mais j'avais besoin d'un verre. Mais cela n'allait pas se faire, car je ne buvais pas d'alcool. De l'eau, aller faire l'affaire.

— Lala ? Tu ne montes pas faire tes valises ?

La tête blonde de ma mère apparut au-dessus des escaliers et je l'incitai à descendre pour qu'on discute. Confuse, elle perdit son sourire et descendit les mains dans les poches de son peignoir. L'expression qu'elle avait me fit penser à Devon, quand on l'appelait pour lui faire la morale. C'était presque ça.

— On peut discuter rapidement de ce qu'il se passe ?

— Je ne vois pas de quoi tu veux parler, on a trouvé une solution à notre problème de logement. Que veux-tu de plus ?

— Oui, c'est génial, mais ce n'est pas un peu précipité. Tu viens juste de retrouver cette femme et...

— Ce n'est pas juste une femme comme les autres, m'interrompit-elle. C'est ma meilleure amie.

— À qui tu n'as pas parlé depuis combien de temps ?

Elle me lança un regard mauvais, mais je haussai les épaules parce que je savais que je marquais un point.

— On s'est perdus de vue pendant dix-huit ans, mais l'histoire est... Compliquée. Enfin, je suis sûre d'une chose c'est de l'importance et de la sincérité de cette femme comme tu dis, à mon égard. Je lui fais confiance et je suis prête à lui confier ma famille, le temps qu'on trouve un nouveau chez nous. Nous devons prendre un nouveau départ, après tout ça, Lala. Peut-être que perdre cette maison est une bonne chose, car ça comble la dette. Amanda a tenté de la payer pour qu'on garde la maison, mais les créanciers n'ont rien voulu savoir. C'est une famille de la communauté non-magique et ils n'aiment pas trop les vampires. Et apparemment, ils ont déjà un acheteur sur le coup. La bonne chose, c'est que nous n'aurons plus jamais à avoir à faire à eux.

Je l'écoutais faire son monologue pour me convaincre et ça marchai très bien, même si le doute planait encore, je me disais que sur ce coup-là, on avait eu de la chance, peut-être qu'une occasion comme celle-ci ne se représentera pas.

— À moins que tu préfères aller dormir chez ta tante Anna ou Astra ?

À l'entente de ces noms, un sourire crispé déforma ma mâchoire. Les cousines de ma mère étaient incroyables dans le mauvais sens du terme. Elles étaient peut-être de notre famille, mais n'avaient jamais rien fait pour nous aider, surtout quand mon père nous avait laissés. Elles faisaient partie de la pire espèce, c'étaient des femmes arrogantes et hypocrites. Elles avaient toujours très mal traité ma mère, et je choisirais de dormir dans un motel miteux plutôt que chez elles.

— Va pour le palace des Blackwell. C'est le meilleur choix pour nous.

— Absolument, attends que les jumeaux entendent ça. Bon, je remonte, je suis sûre qu'Amanda s'est mise à fouiller ma chambre.

Elle n'attendait pas que je réponde et remonta aussitôt à l'étage, j'avais l'impression que ces deux-là agissaient comme des adolescentes. C'était à la fois adorable et perturbant.

The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant