Chapitre 2 : Alice Taylor

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Londres, Angleterre

Jonathan

Je passai finalement le pas de la porte, après cette longue soirée. S'il n'y avait pas eu cette fille, Lala, j'aurais dû utiliser ma vitesse vampirique pour rentrer. Mais habitant de l'autre côté de Londres, il était hors de question que je me déplace aussi loin.

Cette fille, il y avait quelque chose en elle qui m'avait perturbé, outre son visage que je trouvais étrangement magnifique, c'était son air faussement enjoué qui m'avait le plus marqué. Elle portait un voile, j'en étais certain. De plus, son visage me semblait d'une part, familier, et d'autre part j'avais l'impression de la cerner alors que je ne la connaissais même pas. Elle avait été bien imprudente de me conduire sans me connaître, j'aurais pu être un vampire hors de contrôle ou un humain tueur en série. En tout cas, il y avait bien une chose qui la caractérisait, c'était la naïveté, et j'ai quelque peu horreur des personnes dans son genre.

Tandis qu'une employée m'aidait à me débarrasser de mon manteau, ma mère est apparue dans le hall comme une fleur, un bouquet de roses blanches à la main.

— Oh, John, on ne t'attendait plus, dit ma mère.

— Si tu avais répondu à ton téléphone, tu aurais su où j'étais, ripostai-je un peu sur les nerfs.

Le fait de n'avoir reçu aucune réponse des deux personnes sur qui je comptais le plus m'avait un tantinet irrité sur le moment.

— Tu t'es perdu ? s'étonna-t-elle.

— Non. J'ai crevé un pneu, enfin peu importe.

— Oh, mon ange, dit-elle avant de me faire une accolade de laquelle je me défis très vite.

Je la contournai et la dépassai sous son regard vexé, et me rendis dans la pièce à vivre. Je retrouvai ma petite sœur qui discutait avec Henry, le majordome.

— Jeune monsieur Blackwell, la route a été bonne ?

— Non, répondis-je sèchement. Pourquoi personne n'a répondu à mon appel ?

— Quand l'avez-vous passé ?

— Il y'a peut-être une heure.

— Mademoiselle Raphaëlla était en ligne, elle aurait dû transférer l'appel.

Je vis le petit monstre qui me servait de sœur s'éclipser lentement du salon pensant que je ne l'avais pas vu.

— Reviens ici !

La morveuse s'exécuta et revint sur ses pas. Je m'approchai d'elle, un regard sévère déformant mes traits.

— À cause de toi, j'ai dû rentrer dans une voiture qui était au bord de l'agonie, expliquai-je.

— Désolé John, mais l'important c'est que tu es là et que tu vas bien, non ?

— Peu importe.

— Comme vous êtes là, monsieur Jonathan, nous pouvons passer à table, annonça Henry.

Je regardai autour de moi, et remarquai que mon paternel n'était pas là. Il m'aurait déjà réprimandé pour mon imprudence sur la route s'il avait été présent.

— Le vieux ne rentre pas dîner ?

— Non, monsieur Blackwell à un dîner avec des investisseurs, rétorqua Henry.

Je soupirai et suivis ma sœur jusque dans la salle à manger. La table étant déjà dressée et les coupes de sang posés sur la table, je compris qu'elles m'attendaient depuis un moment. Elles auraient dû au moins boire sans moi, mais ma mère ne pouvait s'empêcher de toujours manger avec nous.

The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant