The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1

Chapitre 14 Le rubis

Londres, Angleterre

Lala

 L'atmosphère sombre et glaciale qui règne dans cette maison, n'arrange en rien mon état, qui va de mal en pire, au fur et à mesure que j'avance dans les couloirs. Henry marche devant moi, et à contrario de Jonathan, il ne peut pas me conduire aussi vite que la lumière, car Henry n'est qu'un humain, comme nous. Il travaille pour les Blackwell depuis la naissance du fils et n'a jamais quitté leur domicile, parce qu'il n'a pas de famille chez qui retourner. J'ai entendu Amanda racontait cette histoire à ma mère.

Nous arrivons devant une double porte, en bois noir renforcé par de l'alliage en or massif. Le majordome frappe trois fois à la porte, et elle s'ouvre sans qu'aucun de nous ne touche les poignets. De l'autre côté, monsieur Blackwell est installé derrière un énorme bureau fait d'un bois sombre presque similaire à celui des portes. Il est concentré sur des documents, tandis que l'homme qui l'a accompagné tout à l'heure se tient à côté du bureau, tablette à la main.

— Approche, me dit le patriarche.

D'un pas hésitant, j'avance dans la pièce décorée sobrement, dont les lumières n'apportent que vision et non-réconfort. Son antre ne pouvait pas être plus flippant, surtout avec le portrait de sa famille accroché au-dessus de sa tête et dont les yeux t'épient même quand tu tourne la tête.

Une fois arrivé à sa hauteur, il relève la tête de ses documents et plante son regard d'acier dans mes pupilles apeurées.

— Tu peux t'asseoir, Alehila, j'aimerais discuter avec toi un moment.

Derrière moi, Henry est resté en retrait à l'extérieur, puis quand je cherche un regard de sa part, il referme les portes et me laisse seule avec eux.

Merci, Henry, je m'en souviendrais.

J'avale difficilement ma salive, tandis que je tire la chaise en cuir marron pour m'y asseoir.

— J'ai l'impression de t'effrayer, poursuit monsieur Blackwell. Tu sais que tu n'as rien à craindre de moi ni de ma famille ?

— Oui, oui, sinon nous ne serions pas là, je réponds honnêtement.

Et je ne mens pas, sans la confiance aveugle que ma mère a envers sa meilleure amie, nous n'aurions jamais emménagé ici sur un coup de tête. De plus, les lois, les alliances et la signature magique qu'émettent chaque être transformé, et qui existent dans le monde depuis des milliers d'années maintenant, nous protégent contre les attaques de vampires ou d'abus de magie sur n'importe quelle communauté. Malgré ce fait, ça n'arrête pas certains rebelles, comme les vampires qu'on appelle gourmands, ceux qui n'ont pas été éduqués pour ne pas mordre à leur guise. Sans eux, le monde serait sûr. Il existe aujourd'hui plus qu'une centaine de gourmands, et ce n'est pas à Londres qu'on les trouve, leur incapacité à s'adapter à la lumière du jour, les empêche de quitter, les tréfonds du gouffre d'Odyme, un pays où ne règne que noirceur et terreur.

— Tu m'écoutes ?

— Non, désolé, je n'écoutais plus, je dis revenant au cours de la discussion.

— Je disais que je ne serais pas long, mais ce que j'ai à te dire, plutôt à te demander est assez important.

— Je vous écoute.

Une assurance déguisée av pris possession de ma personne, car en réalité sa présence me rend toujours autant nerveuse. Son fils et lui ne peuvent pas être plus expressifs et naturels ?

— J'ai entendu dire que tu étais à la recherche de ton père ?

— C'est vrai, il est parti il y a deux ans, mais je ne crois pas qu'il...