The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1

Chapitre 47 La traque

Académie Rose

Julian

De retour dans ma chambre, je retirai mon veston et le balançai sur le dossier de ma chaise de bureau dans un soupir las. Nous venions de passer une journée fatigante à cause de la chasse et pesante avec la conversation sur le décret du Coventus que nous devions aborder avec les principaux intéressés. Pour me mettre un bon coup au moral et m'achever, la soirée s'était terminée par une querelle avec Camilla qui m'a sorti le fond de sa pensée après plusieurs semaines d'incertitude sur notre amitié.

Je ne savais pas qu'elle avait gardé toute cette rancœur et ce mal être depuis si longtemps, je pensais sincèrement que nous avions réussi à passer au-delà de cet événement, de ce baiser. Il avait bien eu une signification, néanmoins j'ai dû taire jusqu'à aujourd'hui tous les signaux que mon corps me renvoyait en sa présence, les sentiments contradictoires que je ressentai pour une personne que j'appelai mon amie. Pour la simple et bonne raison, qu'il ne pourrait jamais rien y avoir entre nous. Mon père me l'avait bien fait comprendre, non seulement parce que j'étais un Blackwell, mais surtout parce que j'étais l'héritier du trône de Valencia, le principal royaume de vampires au monde. Et Camilla était une humaine, qui n'avait rien avoir avec mon monde, malgré le fait d'avoir grandi ensemble, elle ne pouvait pas entrer dans mon monde et moi dans le sien.

Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé, d'avoir défié les règles de ma famille et de ma communauté pour me rapprocher d'une façon plus qu'amicale de la plus belle personne que je connaissais. Son addiction aux morsures de vampires, c'était ma faute, sa participation à des soirées de notre communauté à laquelle elle n'aurait jamais dû être invité, mon ressort. Et ce baiser qui me hantait toujours deux ans plus tard, encore moi. J'avais tenté de la faire rentrer dans mon monde, mais le roi ayant compris mes sentiments, avait été catégorique, c'était impossible. Je devais me marier à une femme vampire ou une sorcière pour perpétrer l'héritage familial et garder la puissance des Blackwell à travers les âges. Des foutaises, mais des foutaises vieilles de plus de deux milles ans, respectées par tous mes ancêtres, en tout cas ceux qui étaient montés sur le trône. D'où le fardeau de ma couronne, qui pesait un peu plus sur ma tête.

J'avais mal géré les événements, il y a deux ans, l'ignorant pendant des semaines, pour essayer de remettre mes sentiments en place au détriment des siens. Grâce à Jonathan, nous avions pu recoller les morceaux brisés de nos deux cœurs meurtris. Enfin, c'était ce que je pensais, je n'avais pas été assez claire sur ce que j'attendais d'elle. Pour elle, notre relation s'était dégradée après cette nuit-là et c'était vrai, mais je voulais tout de même garder son amitié car elle était importante pour moi, primordiale même, dans mon monde rempli de guerre de pouvoirs, sa belle âme était la lumière de mes ténèbres. Mais elle en avait décidé autrement.

— Si tu soupires encore une fois, je te vire de la chambre.

L'insolence du cousin avec qui je partageais ma chambre me fit doucement sourire, avant de lever les yeux vers les pupilles glaciales du blond de plus d'un mètre quatre-vingt-six, soit deux centimètres de plus que moi. Ce n'était pas grand chose, mais dès que nous avions atteint l'âge adulte, et comparé toutes nos tailles, j'ai ressenti ce que faire deux centimètres de moins que ce lunatique représentait, une vraie emmerde.

— J'ai plus d'autorités que toi, je doute que tu réussisses ton coup.

— Ah, donc, vous comptez utiliser vos privilèges royaux, votre altesse ?

— Il faut bien que cette couronne me serve à quelque chose, non ?

Son sourire suffisant s'estompa pour laisser place à un regard inquisiteur, il me sondait, l'air inquiet.