The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1

Chapitre 26 : Me menacer

Académie Rose

Lala

Le chevalier des ténèbres était une légende urbaine, il serait le premier vampire créé par le Dieu Khaien et aurait engendré la première guerre des espèces. Il aurait massacré des milliers de sorcières, d'êtres féeriques et d'humains, car il était totalement contre l'union et la paix entre les communautés. C'était une histoire qu'on racontait aux enfants pour leur faire peur, pour qu'ils soient tolérants envers les autres communautés. Mais, ce n'était rien d'autre qu'un mythe, son existence n'avait jamais été prouvée.

—  C'est impossible, il n'existe pas, affirmai-je, même si le doute s'était mis à planer au-dessus de ma tête à cause de la réaction de Jonathan.

—  N'en sois pas si sûre.

—  Quand bien même il ait existé, ça fait des milliers d'années. Les chasseurs de vampires l'ont déjà tué.

Il appuya ses mains sur la table ronde dans un soupir de frustration et celle-ci s'illumina comme un écran tactile.

—  Je ne vais pas débattre avec toi si oui ou non, il existe. L'histoire d'Azzo est longue et complexe. Mais ce vampire qui se cache sur les îles, il n'est pas comparable aux gourmands qu'on abat sans effort, sa force est décuplée par une magie ancestrale pratiquée par les descendants de Khaien. Il n'est pas seul.

Encore une fois, si Jonathan disait vrai, je ne comprenais pas pourquoi une telle tâche était confiée à de simples étudiants, alors qu'il y avait un centre de formation de chasseurs professionnels sur Lys.

—  Si c'est aussi dangereux que tu le dis, tu ne devrais pas partir à sa poursuite non plus, laisser des chasseurs ou des enseignants s'en charger.

—  Tu n'as pas entendu ce que j'ai dit quand j'ai parlé d'une magie pratiquée par la descendance de Khaien ? La seule capable de rivaliser c'est celle des Bénis, et il en existe quatre dont un qui est un Alpha.

—  Haz, complétai-je.

Il se mit face à moi, appuyé contre la table, les bras croisés, une expression neutre sur son visage. La colère et la frustration l'avaient quitté pour laisser place à son masque d'indifférence.

—  Maintenant, tu comprends ? Donc, je te laisse jusqu'à ce soir pour me remettre le rubis, on se débrouillera, dit-il en se redressant.

Alors que j'avais toutes les raisons de l'écouter et de ne pas m'engager dans cette mission suicide, quelque chose me disait que je ne devais pas renoncer. Monsieur Blackwell m'avait confié le rubis, peut-être n'avait-il pas mesuré le danger, mais ça ne changeait pas le fait que dans leur groupe de chasseurs, j'étais la seule à pouvoir la manier. Et s'il arrivait malheur, je pouvais abattre le vampire à distance.

—  Non.

—  Non ? répéta-t-il.

—  Je ne vais pas te le donner. Ton père me l'a confié et je compte honorer ma part du marché. Que tu veuilles de moi ou non dans ton équipe.

Un rire rauque passa les parois de ses lèvres, lui conférant ce côté effrayant que ce genre de réaction pouvait transmettre.

—  Tu crois que c'est un jeu ? Si tu veux mettre ta vie en danger, soit, mais ne viens pas compromettre tout notre travail, cracha-t-il avec hargne. Tu n'as même pas les capacités pour devenir bêta, je ne comprends pas ce que mon père a pu te trouver.

La porte qui nous séparait du reste de la loge s'ouvrit dans un fracas et il passa son seuil sans se retourner. Je l'avais mis en colère, et je m'en voulais, mais je ne regrettais pas ma décision. De plus, je ne croyais pas à cette histoire de partisans du Chevalier des ténèbres, il avait sûrement essayé de m'effrayer, mais je ne marchais pas. Enfin pas totalement. J'irai me renseigner pour tout mettre au clair.