The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1

Chapitre 19 : Merci... Haz

Académie Rose

Yienna

Une voix s'éleva au fond de la salle, et elle appartenait à la fille que j'avais vue se tenant devant l'entrée. Elle s'était avancée dans l'allée, juste à ma gauche, et descendait les escaliers pas à pas, me laissant la voir de plus près. Un visage fin et harmonieux, sa grosse tignasse bouclée cachait une partie de son visage, mais ça n'empêchait pas de voir la couleur de ses yeux verts.

— Non, c'est trop tard, répondit Katerina, provoquant l'hilarité de l'assemblée.

— Je viens d'arriver, alors je n'ai pu m'inscrire à temps, se justifia-t-elle.

— Je vois... Alors de quelle communauté viens-tu ?

— Communauté ?

Toute l'assemblée suivait avec attention l'échange entre les deux filles, tandis qu'elle ne cessait de descendre les escaliers. Malgré son timbre de voix faible, elle parlait assez fort pour que sa voix porte dans l'auditorium, enfin j'imaginais qu'elle atteignait ceux qui étaient plus loin, de l'autre côté de la scène.

— Je reformule, es-tu dotée de magie ?

— Non, mais je...

— Alors, ça ne sert à rien que tu participes, conclut Katerina.

— Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas. N'était-il pas marqué dans le règlement, ouvert à tous ?

— Oui, enfin tout le monde sait que ce n'est pas réellement le cas.

— Pourquoi ? C'est de la discrimination envers les humains.

Elle se défendait en plus, alors que Katerina avait toutes les contre-attaques, la nouvelle arrivante ne voulait pas lâcher l'affaire et j'étais totalement de son côté.

— Tout simplement, parce que vous pouvez vous faire tuer plus facilement.

Des rires s'élevèrent à nouveau, et je sentis que la nouvelle était mal à l'aise, car elle regardait autour d'elle toutes les paires d'yeux qui la fixaient et se moquaient. J'eus l'impression qu'elle venait juste de découvrir le monde qu'il y avait autour d'elle, et je pouvais imaginer que ça pouvait être déstabilisant. J'avais l'habitude de me retrouver entouré de monde, et de savoir qu'ils me fixaient ou me jugeaient, et même si c'était devenu courant, je n'étais toujours pas confortable face à cette idée.

— Mais, ça ne m'arrivera pas, reprit-elle. Je peux être chasseuse.

— Et comment peux-tu en être si sûre ?

— Mon père est Brandon Taylor, l'un des meilleurs chasseurs d'Europe et il m'a tout appris.

— Bien, tu ne m'en voudras pas de vérifier tes dires. Marie, peux-tu aller donner une arme à notre nouvelle arrivante, s'il te plaît ? demanda-t-elle, semblant connaître ce Brandon Taylor.

Ladite Marie, se leva de son fauteuil qui était juste devant la scène, une humaine qui était la troisième vice-présidente du conseil, si je m'en référais à ce que me chuchotait Lyra. Marie sortit une arme à feu d'un compartiment en dessous de la scène, dont je ne me serais jamais doutée de l'existence. Puis elle rejoignit la nouvelle et lui remit la petite arme.

— Tire-moi dessus, reprit Katerina.

— Quoi ?

— Tu as bien entendu, tire-moi dessus avec cette arme qu'on utilise pour chasser. Ne t'en fais pas, même si par miracle tu arrivais à me toucher, la balle ne me fera aucun mal.

Déstabilisée, la jeune fille observa un instant le pistolet qu'elle tenait entre ses mains pas plus grandes que les miennes. Doucement elle la leva, mais ne semblait pas certaine de ce qu'elle faisait. Comme toute l'assemblée, je languissais d'impatience de voir si elle allait le faire.