Je n'suis pas celle que tu crois.||TOME 2||

Chapitre 25.

« -Je sais, H. J'ai essayé de te buter aussi, j'en ai conscience. » - Stephen

Iris m'avait laissé un message sur mon répondeur me stipulant qu'elle était chez Liam et qu'elle restait quelques temps chez lui pour le retrouver. Je remontai les escaliers de l'agence qui menaient jusqu'à la salle de sport et tombai nez-à-nez avec Stephen. Je soupirai, levai les yeux au ciel et le contournai pour me rendre à mon entraînement. Je l'entendis soupirer à son tour dans mon dos mais n'y fis pas plus attention que cela et montai sur le ring pour commencer mon entraînement de boxe. Mon père avait enfermé Lysandre dans une cellule au rez-de-chaussée et j'attendais qu'il décide de ce qu'il allait faire de lui.

J'entendis la porte de la salle claquer fort derrière moi et je me retournai pour constater que Stephen était prostré devant la porte, les bras croisés, et me fixait d'un air mécontent.

« -Tu ne veux pas lâcher l'affaire ? Je t'ai connu plus rationnel. » Lui dis-je en entrechoquant mes gants entre eux.

Il s'approcha de moi, semblant estimer que j'avais pris la parole pour engager le dialogue.

« -Il faut vraiment que je te parle, Harleen. On a traversé de nombreuses situations chaotiques tous les deux, et on a grandit ensemble. J'estime pouvoir me justifier non ?

-Non. Tu n'as plus ce droit depuis que tu t'es ligué contre moi, tu te rappelles ? A ce moment-là le fait qu'on ait grandit ensemble ne te semblait pas primordial. »

Il soupira en laissant tomber ses bras le long de son corps, démoralisé. Il prit place au bord du ring et s'assit en croisant l'une de ses jambes sur l'autre.

« -Je sais, H. J'ai essayé de te buter aussi, j'en ai conscience.

-Voilà, donc fin de la discussion. »

Je lui tournai le dos et recommençai à frapper dans mon sac de frappe, aussi fort que je pouvais. Mais sentir sa présence dans mon dos me dérangeait et me déstabilisait plus que je ne le voulais. Je finis par me retourner de nouveau, excédée, et plantai mon regard noir dans le sien.

« -Tu veux me dire quoi, à la fin ? Que tu es désolé ? Que tu n'étais pas toi-même ? Que Benckley t'a retourné le cerveau et que tu n'agissais pas selon ton bon-vouloir mais sous une sorte de haine indescriptible que tu éprouvais envers moi ? Que tu n'aurais jamais dû mettre ma parole en doute ?! Je repris ma respiration après cette longue tirade. Je sais déjà tout ça, pas besoin de me le dire. J'ai essayé de te faire retrouver la raison, mais tu te souviens que tu étais bien trop occupé à me balancer sur le sol ? »

Je vis ses yeux s'embuer mais il chassa très rapidement ces larmes en clignant plusieurs fois des paupières. Il déglutit difficilement et soupira longuement. Je restai prostrée, debout devant lui, à attendre sa réponse.

« -Je... oui c'est exactement ce que je voulais te dire. »

Je roulai des yeux, pas surprise. Je le connaissais trop bien.

« -Alors inutile d'user ta salive. Ça ne te pardonne pas. »

Cette fois, je me retournai définitivement et fis abstraction de sa présence dans mon dos pour me concentrer sur mon entraînement. Mon père me donnait rendez-vous une heure plus tard pour me tenir au courant de sa décision et j'avais autre chose à faire que d'engager une discussion sans fond avec mon ancien ami et entraîneur.

Mais il ne fut pas de cet avis et me saisit par les épaules pour me retourner face à lui, avant de me coincer entre le coin du mur et lui. Il posa une main à-côté de ma tête, sur le mur, et fixa ses yeux dans les miens. Je ne le lâchai pas des yeux, le défiant.