Epilogue.

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| 5 ans plus tard. |

Des cris plus stridents les uns que les autres résonnaient depuis la porte en face de moi. Je secouais ma jambe comme une folle, stressée au plus haut point, la tête entre mes mains. Ça faisait trois heures que j'attendais sur ce foutu siège... trois heures interminables qui allaient finir par me rendre barge si un foutu médecin en blouse blanche ne débarquait pas d'une minute à l'autre pour me dire où c'en était. J'étais descendue fumer plusieurs fois devant le hall de l'hôpital pour me changer les idées et essayer de me détendre en vain. Cette merde toxique à 10 balles le paquet ne m'avait rien apporté d'autre qu'un foutu risque de cancer. En plus de nos problèmes, ça n'allait pas en s'arrangeant. Je me relevai subitement pour regarder par la fenêtre en y collant mon front.

« -Madame Rogers ? »

Je me retournai d'un coup d'un seul en manquant de faire tomber un portique à côté de moi.

« -Oui ? »

Je m'avançai à grandes enjambées vers le médecin d'une trentaine d'années qui tenait un bloc de feuilles, la mine grave.

« -Vous pouvez aller le voir, il est en salle 15. »

Malgré mon envie, non, mon besoin de bouger, je ne réussis à rien d'autre que de rester plantée devant ce brun ténébreux aux yeux noirs. En attente. Il fallait que je sache à quoi m'attendre avant de débarquer dans cette chambre, au bout de trois heures d'attente, après une entrée fracassante aux urgences. Il releva un sourcil intrigué auquel je répondis par un claquement de langue au palais.

« -Il est réveillé, ne vous en faites pas, il n'a pas eu de complication. »

Il ne m'en fallu pas davantage pour me précipiter comme une folle derrière les portes battantes qui le recueillaient et derrière lesquelles je l'avais vu disparaître. Je ralentis ma course pour voir défiler les numéros sur les portes. 7,10,13,14...

« -15 ! » M'écriais-je en me stoppant devant la porte.

Je vis une infirmière sursauter du coin de l'œil mais ne m'y attardai pas. La main tremblante, je baissai la poignée pour entrer dans la chambre. Presque morte de trouille et n'ayant pas envie de relever les yeux sur lui, je finis par pousser un soupir de soulagement en le voyant couché dans son lit, sans plâtre, sans tubes dans les orifices du nez ou de la bouche. Il était seulement vêtu de cette horrible chemise d'hôpital blanche à poids verts et il avait un méchant hématome sous la pommette droite. Je m'approchai de lui pour prendre sa main dans la mienne et m'accroupir à sa hauteur.

« -Putain Castiel ! »

Il ricana devant ma mine inquiète et je dus me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas le frapper.

« -T'as eu peur de ce qui aurait pu m'arriver ?

-Bien sûr que oui, sombre con ! ça fait trois heures que j'attends dans la salle d'attente ! Une opération des côtes, ce n'est pas rien ! »

Il se contenta de me sourire tendrement. Je soufflai de nouveau et calai ma tête sur son torse pour m'imprégner de son odeur.

« -Je suis peut-être un peu trop expressif.

-Un peu ?! »

Il roula des yeux.

« -J'étais content pour eux ! Une petite fille après deux garçons, ce n'est pas rien ! »

Cette fois c'est moi qui roulai des yeux. Castiel avait réagi à l'annonce du sexe du troisième enfant d'Iris et Liam en montant sur le comptoir de l'accueil pour danser comme un fou, glissant sur le téléphone posé sur le bord et se fracassant les côtés contre le bord coupant de l'imprimante. Il s'était évanoui de suite et du sang avait presque giclé de son t-shirt. J'avais hurlé de peur mais heureusement, des médecins avaient débarqué pour le prendre en charge le plus rapidement possible, me demandant d'attendre dans la salle d'attente. Je n'avais appris qu'une demi-heure plus tard qu'il fallait une opération puisque l'une de ses côtés s'était fendue et avait presque perforé son poumon.

Je n'suis pas celle que tu crois.||TOME 2||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant