Chapitre 31.

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« -C'est moi qui lui ai dit de prévenir les flics. » - ?

Le bureau de mon père était un désordre sans nom. Les papiers étaient en pagaille ou, pour la moitié, déchirés sur le sol. Certains livres s'étaient ouverts et pliés en tombant des étagères, un ordinateur dernier cri disjonctait dans le coin de la pièce, une gigantesque flaque d'eau était présente sous le bureau. Je m'attelai frénétiquement à retrouver les dossiers des agents de l'agence, pour trouver leurs antécédents et savoir si -comme trois ans plus tôt avec Yella, une taupe était parmi nous et essayait de me faire descendre.

Rien. Il n'y avait strictement rien.

J'avais tout retourné en quête de réponses ou d'indices, risquant l'électrocution, pour ne trouver que des dossiers nickels qui ne nécessitaient pas d'interrogations particulières.

« -Fais chier... » Marmonnais-je pour moi-même en contemplant le foutoir que j'avais causé.

Je me tournai vers Lysandre, assis sur le sol en tailleur qui lisait les derniers dossiers sans jamais rien dire. Pas un mot, rien. Un putain de rien qui commençait à m'emmerder sérieusement.

Rageuse, je me dirigeai d'un pas rapide vers la sortie pour questionner Gary et le confronter en face à face. Quitte à passer pour une folle, j'allais le faire jusqu'au bout.

« -Tu vas répondre à mes questions aussi sincèrement que possible, sale con ! » J'hurlai en déboulant dans sa pièce maîtresse avant de l'agripper par le col de son gilet pare-balles.

Je le plaquai contre la photocopieuse, un peu bancale contre lui, et les yeux noirs de colère. Ma mâchoire me faisait mal à force de la contracter durement pour contenir mes cris rageurs. Et mes poings me picotaient, j'avais vraiment envie de foutre une raclée à quelqu'un.

« -Qu'est-ce qu'il te prend ? » Demanda mon bras droit calmement, les yeux exorbités.

Je ne décolérai pas pour autant. C'était même pire, à voir.

« -Ce qu'il me prend, c'est que j'en ai marre de me faire avoir ! Je sais que t'as appelé les flics quand j'ai confronté Lysandre dans le parc, et à cause de toi non seulement j'ai failli crever, mais en plus il m'a filé entre les doigts ! »

Un petit mensonge s'imposait quant aux réels évènements qui avaient suivi cette altercation, mais je ne devais pas entrer dans les détails. Il posa sa main sur le bras que je maintenais contre lui en suffoquant légèrement.

« -J'ai pas appelé les -

-Arrête de me mentir ! Et droit dans les yeux en plus, comment j'ai pu te faire confiance pendant trois ans. »

Je grinçai des dents en resserrant ma poigne sur son col. Ma respiration était forte, saccadée.

« -Harleen –

-Harleen, lâche-le ! »

Je me figeai. Mon père. J'allais me prendre une sacrée raclée s'il avait vu l'état de son bureau. S'il n'avait pas vu... tant mieux pour moi. Je me retournai lentement, non sans fixer Gary de mon regard le plus noir.

« -Tu vas m'expliquer ce foutoir dans mon bureau, et ce qu'il y foutais ? »

Il poussa quelqu'un devant lui et je reconnus Lysandre. Les quelques agents présents poussèrent des cris d'effarement en le revoyant -depuis qu'il s'était « échappé » de l'agence quelques semaines plus tôt.

« -Et pourquoi tu t'en prends à l'un de mes agents. »

Son regard dur et sévère trahissait la colère qu'il retenait dans ses mots et son ton cru. Je ne me laissai pas abattre et fis passer Gary devant moi pour qu'il vienne s'expliquer avec nous.

Je n'suis pas celle que tu crois.||TOME 2||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant