Je n'suis pas celle que tu crois.||TOME 2||

Chapitre 35.

« -Mais t'aime pas les sushis. » - Castiel Rogers

Je me prenais la tête entre les mains depuis au moins dix minutes. Castiel faisait les cent pas dans le salon en tenant le bâtonnet que j'avais utilisé le matin-même, avant qu'on ne se réfugie dans la première clinique pour faire une prise de sang. Ce putain de bâtonnet affichait deux traits... j'étais enceinte selon lui, mais je refusais d'y croire.

« -Les tests ne sont pas sûrs à 100%. »

Je me redressai en prenant une profonde inspiration.

« -Ils le sont quand même à plus de la moitié.

-Oui mais j'ai consommé de l'alcool hier, ça peut jouer. »

Je refusais de croire que c'était possible, que ma vie risquait de changer à tout jamais. Quoi que... j'avais toujours la possibilité de faire un retour en arrière et de retirer ce qui prenait forme dans mon ventre avant qu'il ne soit trop tard. Je n'étais pas prête pour tout ça, ma vraie vie commençait seulement à prendre forme. Je vivais enfin pour moi et non pour les autres, je la guidais comme je voulais et non à travers des contrats. Mon instinct maternel ne s'était pas développé et je doutais qu'il se développe un jour.

« -Les résultats seront là dans dix minutes, on sera fixés. » Continua Castiel en s'approchant de moi.

Je reniflai dans le vide en plissant les yeux.

« -Je n'en veux pas. S'il est là, je veux le faire disparaître.

-Tu ne peux pas prendre une décision aussi soudaine sans réfléchir avant, Harleen...

-C'est tout réfléchi ! J'ai aucune envie de vivre pour ce... truc. Je n'ai pas envie de l'avoir Castiel ! »

Il me pris dans ses bras pour me calmer. J'en étais à ma quatrième crise de la journée, je ne pensais qu'à ça et ça me fatiguait. Je frôlais les crises d'angoisse à répétition. J'avais toujours voulus contrôler ma vie depuis toute petite, et voilà qu'elle m'échappait à nouveau. Et cette sensation d'impuissance me rendait folle...

« -Je suis avec toi, d'accord ? T'es pas toute seule. Et on ne sait même pas encore ce qu'il en est. »

Une larme roula le long de ma joue mais je ne la retins même pas. J'étais épuisée, je n'avais rien dormi de la nuit...

« -Qu'est-ce qu'on va faire ? »

Il soupira et m'embrassa sur la joue.

« -Pour l'instant je vais te faire un chocolat chaud parce qu'il paraît que le chocolat remonte le moral, et ça te fera sûrement du bien. »

Je grognai et lui donnai un coup d'épaule, le faisant ricaner. Il avait raison, je n'avais plus rien à perdre de toute manière. Il se leva pour aller me préparer mon gain pendant que je me torturais encore l'esprit sur ma marche d'escalier. Plus que sept minutes... cette attente était bien trop longue, j'avais l'impression de me décomposer à chaque seconde qui passait.

« -Tiens. Tu ne veux pas qu'on aille dehors ? »

J'acquiesçai et le suivis sur notre balcon. L'air frais ne changeait rien à mon état d'esprit mais être avec Castiel me rassurait d'une certaine manière.

« -On va trouver une solution. »

Je soupirai. Mon téléphone vibra dans la poche arrière de mon pantalon et je fus surprise de voir la photo d'Iris m'apparaître. Je décrochai en mettant le haut-parleur.

« -Allô ? »

La voix enjouée d'Iris réussi à me mettre un peu de baume au cœur en cette journée maussade.