Chapitre 17 : Aspects of Love

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L'homme aux cheveux dorés dans le manteau rouge caractéristique fredonnait pour lui-même avec contentement alors qu'il trottinait à travers le terrain de parade irrégulièrement défini au milieu de la masse de tentes, léchant ses doigts et époussetant les miettes sur le devant de sa chemise. Il avait fait un arrêt rapide à la tente du mess, espérant y trouver Al et aussi pour y attraper un petit pain collant qui lui donnait maintenant un sentiment agréable en plus du café. Un soldat époustouflé s'était porté volontaire en pensant que le Major Alphonse Elric avait peut-être pu aller visiter certaines des blessés en post-op, et par conséquent il avait fait tourner les pas d'Auric, après avoir gentiment transmuté la cuve d'eau couleur drain qui se faisait passer pour du thé – ou pour du cacao, ce n'était jamais très clair – en café, gagnant de cette façon l'adoration des hommes, ce qui était toujours bon pour l'égo, si un peu anathème à la préférence d'Auric pour un profil bas. Il n'en fallait pas beaucoup pour rendre les gens heureux, pensa-t-il avec philosophie, et alchimie s'avérait en fait être plutôt amusante. Bien qu'il n'était pas encore tout à fait prêt à entreprendre quoi que ce soit d'autre que de simples transmutations.
Il avait aussi réussi à sous-entendre que la suggestion venait du Général Mustang, ce qui serait certainement bon pour la réputation de Roy en tant que chef bienveillant et clairvoyant sur lequel on pouvait compter pour s'occuper de ses hommes dans toutes les affaires, grandes et petites, et contribuerait efficacement à générer le genre de bonne volonté dont il aurait besoin pour s'élever au rang de Führer. Lequel événement mettrait effectivement fin au contrat, son objectif ayant été satisfait. Ce qui retirerait les restrictions imposés par la conscience d'Auric en considération de la règle de la Guilde à propos de ne pas établir de relation personnelle avec des clients. Ce qui incitait donc Auric à veiller à ce que le contrat soit mené à terme aussi vite que possible afin qu'il puisse découvrir si les mains de Mustang étaient aussi bonnes à... d'autres choses qu'elles l'étaient à tresser les cheveux. Hmm. Il détourna son esprit du sujet avec un effort. Oui, une matinée de travail décente jusque là.
Auric renifla avec amusement tandis qu'il se prenait à analyser et à dissecter ses propres motifs ultérieurs ; on pouvait retirer le Gardien de la Guilde, mais apparemment pas la Guilde du Gardien, semblerait-il. Mais alors s'il fallait croire les histoires d'Al et les vieux rapports d'Ed, Ed avait eu quelques plans tout aussi sournois dans le passé, donc peut-être était-ce seulement un talent inné pour l'intrigue. Sans parler de l'impatience légendaire du Fullmetal Alchimiste, Auric avait plutôt l'impression que sa précédente identité avait été l'une de ces personnes pour qui les choses venaient facilement, y compris des subterfuges pénétrants ou élaborés, s'il décidait de s'y mettre – cette affaire avec l'or et l'acte de propriété de la ville minière, par exemple. Le Gardien rit pour lui-même – il commençait à beaucoup aimer Ed. Il y avait de pires personnes à avoir été.

***

Jean Havoc était allongé sur le ventre et observait la longue allée qui courrait furtivement le long de la salle des post-op. Pas une infirmière en vue, et Riza était parti pour assister à la réunion du personnel du Général Mustang. Excellent. Il tendit prudemment la main vers le paquet de cigarettes et la pochette d'allumettes qu'il avait planqué sous le matelas après l'avoir caché à l'un des aides-soignants. Tapotant le paquet contre sa paume jusqu'à ce qu'un bâton mince glisse hors, il sourit avec satisfaction tandis qu'il levait la cigarette jusqu'à ses lèvres... seulement pour la voir soudainement emportée par une personne blonde à l'air ennuyé. Et ce n'était même pas celle avec les seins.
Auric fixa avec irritation son occasionnel subalterne.
- Pour l'amour de Dieu, c'est un hôpital, Havoc. Tu ne vas pas fumer ici.
Havoc retomba mollement, le visage dans les oreillers.
- Allons, boss, ayez un cœur ! Je vais devenir fou ici !
Il releva la tête.
- C'est déjà assez dur de rester allongé sur le ventre à cause de ces maudits trous que cet Homonculus a fait dans mon dos, mais maintenant ils veulent m'empêcher de fumer ? C'est une punition cruelle et inhabituelle, voilà ce que c'est !
- Quel meilleur moment pour arrêter ? répondit Auric sans sympathie. C'est mauvaise habitude de toutes manières – tu devrais l'abandonner si tu veux avoir une chance avec le Capitaine Hawkeye.
- Nah, je pense qu'elle tombe déjà pour mon charme désinvolte, dit Havoc allègrement.
Puis son front se rida.
- Hey boss... est-ce que ça signifie que tu te souviens avoir été Auric ?
Le rappel qu'Havoc – et probablement tous les autres membres de l'entourage de Roy à part Maes et Al – croyait qu'il était Ed secoua Auric pour une seconde, même s'il se réprimanda pour avoir oublié momentanément qu'il avait un rôle à jouer. Il avait travaillé avec ces personnes pour seulement un petit moment, mais il avait appris à les connaître et à les respecter, et même à les apprécier, et il avait espéré que le sentiment était mutuel. Étaient-ils si pressés de se débarrasser de lui et de récupérer Ed ?
- Hum. Bien sûr. En quelques sortes. Pourquoi ?
- Je ne sais pas. Je suppose que je voulais le remercier pour ses conseils avec Riza, et je m'inquiétais de ne jamais en avoir l'occasion. Mais si vous vous souvenez de ce qu'il a dit, alors je suppose que vous remercier reviendrait au même. C'est génial que vous n'avez pas perdu vos souvenirs d'avoir été lui, boss, il était un type bien. Pas que ce ne soit pas merveilleux de vous avoir de retour, bien sûr, ajouta Havoc précipitamment, ça manquait au Général de ne plus vous avoir pour vous crier dessus, il s'en prenait à à Fuery et moi à la place, mais ce n'est pas la même chose.
Auric grogna avec ambivalence.
- Bâtard de Colonel, nous verrons qui crie sur qui. Alors vous l'appréciez ?
- Bien sûr, il était cool. Il avait un tempérament comme le vôtre parfois, mais il était un peu meilleur pour le contrôler, c'est tout. Par contre vous semblez... différent, boss. Plus calme maintenant, moins grognon. Je suppose que ça a quelque chose à voir avec le fait d'avoir achevé ton but de récupérer le corps d'Al, hein ?
- Quatre ans, c'est beaucoup de temps pour mûrir, dit Auric avec fatigue.
Il était certain d'avoir eu une conversation similaire avec Mustang avant. Avait-il vraiment été une telle tête brûlée dans le passé ?
Havoc haussa les épaules aussi bien qu'il le pouvait avec les bandages enroulés autour de lui et les multiples intraveineuses dans son bras.
- Hey, vous vous souvenez comment vous battre comme Auric ? Et comment vous avez récupéré vos souvenirs de toutes manières ?
Optant pour passer sous silence la deuxième question, le Gardien leva les sourcils avec incrédulité.
- Tu as manqué la chose entière avec le Führer ?
- Désolé, chef... J'ai entendu dire que c'était très impressionnant, et que vous l'avez désintégré à la fin ! Je suppose que votre alchimie n'a pas souffert de ne pas être utilisée pendant quatre ans. Mais je n'ai rien vu, désolé... j'étais en quelques sortes occupée à être noblement blessé dans les bras du Capitaine, si vous voyez ce que je veux dire, dit Havoc avec un clin d'œil.
Auric soupira, mais un sourire étira les coins de sa bouche alors qu'il secouait la tête face à l'irrépressible Lieutenant.
- Prends un peu de repos, Havoc. Et si tu penses même à fumer, je le dirai à Hawkeye. Félicitations, au passage – maintenant ne fais rien de stupide pour la perdre.
Havoc sourit avec nostalgie.
- La seule façon pour que ça arrive serait que le Général change d'avis.
Une paire d'iris dorés s'éleva pour rencontrer son regard, et il fronça les sourcils devant le regard énigmatique qu'elles contenaient.
- Qu'y a-t-il ?
- Petit un, aies plus de foi en Riza. Elle ne prend pas ses décisions à la légère, fut la réponse calme. Et petit deux... ne vous inquiétez pas à propos du Général changeant d'avis.
L'homme blessé cilla.
- Pourquoi pas ? Il l'a déjà fait avant, juste pour m'ennuyer.
Un grognement à moitié amusé.
- Ouais, il peut être un vrai connard – crois moi, je le sais – mais il n'est pas du genre à tromper. En particulier quand il sait que la personne qu'il tromperait n'hésiterait pas à le blesser. De manière permanente.
Et Auric s'autorisa un éclair de croc tandis que ses yeux scintillaient dangereusement.
Le bouche du plus âgé s'ouvrit à tel point qu'il pensa qu'il allait se disloquer la mâchoire. Et puis un gigantesque sourire lui fendit le visage.
- Est-ce que je vous ai jamais dit que je vous aimais, boss ? Non, attendez, parlons plutôt de profond respect et d'admiration – Mustang me ferait griller s'il pensait que je vous draguais. En réalité, je pense que je parle pour tous les hommes d'Amestris quand je dis que vous avez ma gratitude éternel ! Je ne peux pas y croire ! Je veux dire, je sais qu'il penche des deux côtés, mais... wow ! Quand ? Avant ? Avez-vous – non, après réflexion, je ne veux pas savoir ! Mais... wow ! Le Flame et le Fullmetal – le Duo Dynamique ! Qui aurait pensé que... et... wow !
Havoc savait qu'il foulait un sol dangereux quand des yeux fauves se rétrécirent et que la couleur monta sur les joues du blond. Il pointa en toute hâte les intraveineuses dans son bras.
- Voyons, boss, vous savez que vous ne pouvez pas blesser un invalide drogué ! dit-il avec un sourire en coin.
- Je pourrais essayer, fut la réponse menaçante.
- Aw, il n'y a pas besoin d'être embarrassé, chef ! Je suis heureux pour vous – et pour moi ! gargouilla Havoc tout étourdi.
Et Auric se mit une note mentale pour vérifier avec les infirmières le dosage de morphine qu'Havoc recevait ; cela semblait... excessif.
- C'est en réalité plutôt romantique, vous savez... vous : revenant, ne sachant pas qui il est, lui : ne vous disant rien, voulant vous laisser être libre alors qu'il souffre en silence ; vous : vous remémorant finalement qui vous êtes dans le but de sauver sa vie... traça-t-il rêveusement. Je me demande quelle sorte d'histoire les gens raconteront à propos de Riza et moi ?
Auric tiqua, roula des yeux et se tourna pour partir.
- Épargnez-moi, Lieutenant ; vous commencez à parler comme le Major Armstrong. Et j'abandonnerais tant que tu le peux encore, conseilla-t-il par dessus son épaule, ou avoir Hawkeye qui t'utilise comme cible d'entraînement semblera comme une promenade de santé dans un parc à côté de ce que je te ferais.
Une pensée le frappa, et il se retourna pour faire face à un Havoc qui souriait toujours stupidement.
- Dis-moi, tu as vu Al ? Je suis venu ici pour le chercher.
- Al ? Bien sûr, il était ici, approuva Havoc et sa folle expression se fana. Mais boss... Al est parti avec vous, il y a quinze minutes. L'avez-vous perdu ou quelque chose ?
Leurs yeux s'accrochèrent dans une compréhension terrifiante. Et puis Auric se précipita hors de la salle alors qu'Havoc criait pour les gardes en faction devant la porte.

***

Roy s'appuya à nouveau dans sa chaise et fixa l'indistincte teinte de vert de la tente qui lui servait actuellement de bureau et de logements tandis qu'un Colonel nerveux parlait de divers détails logistiques. Ce qui avait semblé spacieux avec seulement Auric et lui-même à l'intérieur devenait de plus en plus claustrophobe avec son personnel bien plus nombreux qui s'asseyait sur n'importe quelle surface disponible. Pas de remède pour cela cependant, puisque les tentes les plus grandes avaient été réquisitionnées sur ses ordres pour des objets plus essentiels comme accueillir les blessés et nourrir les hommes. Il savait qu'il y avait un certain nombre d'officiers vraiment ennuyés en ce moment, mais honnêtement, il s'en fichait à ce stade. Comment certaines de ces excuses pompeuses et égoïstes de chefs avaient réussi à monter aussi haut dans l'échelle le dépassait – il considérait leur expulsion des somptueux quartiers qu'ils avaient occupés au milieu d'une zone de guerre sans une pensée pour le bien-être des troupes comme un premier petit pas vers un changement pour le meilleur. Ses yeux se perdirent dans le vague alors qu'il commençait à trier les différentes intrigues politiques qu'il manipulait là-bas à Centrale.
De son étrange perchoir avec un crayon et du papier sur une boîte mystérieusement étiquetée « Fournitures Générales », Hawkeye regardait avec affection son officier supérieur tandis qu'il se penchait vers l'arrière, posant ses doigts devant son visage et adoptant l'attitude négligente qui avait bercé les hommes de moindre importance dans la pensée complaisante que Roy Mustang s'ennuyait, ou qu'il n'était pas intéressé, ou qu'il était simplement en train de rêver, quand la vérité était qu'il était simplement tout à fait capable de déléguer une partie de son esprit à la tâche d'écouter et de passer au crible les informations arrivantes pour quoi que ce soit d'important pendant que le reste de lui-même était engagé dans une planification abstraite. Quiconque qui penserait qu'il pourrait prendre avantage du Général apparemment distrait était très rapidement remis à sa place, et peu avait déjà fait la même erreur deux fois. Elle supposait que cette attitude désinvolte qui démentait un intellect et une volonté féroces faisait partie de ce qu'elle aimait chez l'homme.
Aimait ?
Oui. Mais elle n'était pas amoureuse. Une fois de plus Auric avait fait preuve de ce satané talent pour voir à travers le cœur des choses jusqu'à l'unique vérité. Il avait posé qu'elle aimait le Général, et c'était entièrement vrai. Riza Hawkeye n'était pas une femme sentimentale, et maintenant qu'elle s'était débarrassée du brouillard du besoin dans cette purge cathartique des pleurs, elle comprenait finalement qu'elle avait confondu son amour de la personne qu'il était pour elle avec le fait d'être amoureuse. Oh, elle le chérissait énormément comme une personne, et elle croyait toujours en ses rêves, et admirait sa force, et se laissait mener par lui. Elle se laisserait toujours mener par lui. Et Roy avait compris cela, avait apprécié son amitié et respecté son courage, et avait volontairement pris le lourd fardeau que c'était de guider. Contrairement à elle, cependant, il n'avait jamais confondu cela avec le fait d'être amoureux. Cet état dans lequel vous aimiez la personne non pas pour leurs forces, et non pas malgré leurs défauts, mais pour ce qu'elle était, pour les faiblesses et les particularités qui la rendaient humaine, cet état dans lequel vous désiriez faire face aux démons de l'autre et le laisser faire face aux vôtres – ceci était être amoureux. Et pendant qu'une petite partie d'elle souhaitait que Roy puisse être cette personne pour elle – un vœu partagé par la majorité de la population femelle célibataire d'Amestris, elle savait qu'elle n'était pas capable de prendre en charge ses démons, qui étaient particulièrement vicieux et qui feraient trembler même les plus forts des hommes. Elle avait besoin qu'il soit le Flame Alchimiste, Roy Mustang, le magnifique, arrogant, charismatique chef qu'il était, qui lui faisait croire que le monde pouvait être changé pour le meilleur à travers leurs efforts. Et elle lui serait toujours reconnaissante de ne s'être jamais plaint une seule fois du poids de ces attentes ou de ne jamais l'avoir laissé le voir les abandonner. Elle l'aimait pour cela. Mais elle n'était amoureuse de lui, ni lui d'elle.
Elle savait qui était l'objet de son affection par contre. Et parce qu'elle l'aimait, elle espérait que cette personne était amoureuse aussi. Si quelqu'un avait besoin d'être sauvé de ses propres démons, c'était le Flame et le Fullmetal. Pour le bien de Roy, elle était vraiment heureuse qu'Ed soit revenu. Bien qu'elle espérait qu'Auric n'ait pas complètement disparu – elle ne l'avait jamais vraiment remercié de lui avoir ouvert les yeux et l'avoir libéré de la prison dans laquelle elle s'était mise. Amusant comment quelqu'un qui professait un détachement des liens émotionnels en dehors de sa Guilde pouvait être aussi bon pour naviguer dans l'espace entre les autres. La clarté de la distance combinée à la capacité innée d'Ed pour l'empathie et la compassion, supposa-t-elle. Pas qu'il n'ait jamais vraiment fait bénéficier le Général de ces sentiments – ou peut-être qu'il avait seulement un moyen unique de les exprimer. En y repensant, le sarcasme du Général tombait probablement dans cette catégorie également.
- Je crois que la 101e a bougé vers l'ouest, Colonel Schmidt, pas l'est ? Ou nos boussoles ont-elles toutes spontanément inversée leur polarité ?
Le Général Mustang n'avait ni ouvert ses yeux ni élevé la voix, mais le ton qu'il utilisait fit lâcher au Colonel déjà nerveux le rapport qu'il était en train de lire. Il s'empressa de le ramasser, déposant d'autres papiers dans le processus, mais il fut sauvé d'une nouvelle mortification par l'entrée soudaine d'un sergent paniqué.
- Je vous demande pardon pour l'intrusion, Général Mustang, Monsieur ! haleta le soldat alors qu'il tentait d'attirer l'attention sur lui, retirant son casque et saluant dans l'espace limité dont il disposait, entouré de tous côtés comme il l'était par les officiers.
Les yeux de Roy s'ouvrirent brusquement et il était sur ses pieds en un tour de mains, toute apparence de léthargie partie en un instant tandis qu'il identifiait la tension non feinte dans la voix de l'homme.
- Qu'y a-t-il, Sergent ?
- C'est le Major Elric, Monsieur ! Il a disparu, et nous pensions que les Homonculus l'ont attrapé. Et le Fullmetal Alchimiste est parti à sa poursuite seul, Monsieur !
Un silence assourdissant s'abattit sur la réunion. Il fut brisé une seconde plus tard par des cris frénétiques alors que les officiers élevaient la voix avec des suggestions, chacun essayant d'obtenir l'attention du Général. Et puis un silence assourdissait tomba à nouveau alors que le Général envoyait une flamme dans l'air à quelques centimètres au-dessus de leur tête. Ils le regardèrent tous silencieusement. Roy les fixa avec un regard froid, puis il lança :
- Doubler les sentinelles autour du camp principal. Rééditer les signes et les contre-signes, et ils doivent tirer pour tuer immédiatement si les réponses sont insatisfaisantes, peu importe qui la personne semble être, est-ce que c'est clair ?
Hochements de tête tout autour.
- Général de Brigade Hugues, je vous laisse le commandement ici. J'accélérai l'évacuation des blessés autant que possible.
- Où allez-vous, Monsieur ? demanda urgemment Hugues.
Roy lui donna un regard d'avertissement.
- Je vais prendre une équipe de recherche et partir à la poursuite de Fullmetal et Al.
- Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur... commença son ami, et Roy le coupa, sachant ce qu'il allait dire, sachant qu'il avait raison intellectuellement, et sachant pourtant à une échelle complètement différente que Maes avait tort.
- Les Homonculus sont notre menace la plus immédiate, Hugues. Si nous nous en occupons pas maintenant, le chaos et le carnage qu'ils pourraient entraîner avec l'aide de leurs alliés seraient dévastateurs, pas seulement ici mais dans tout le pays. Cela pourrait nous jeter dans une guerre civil. Et nous ne pouvons simplement pas nous permettre de perdre plus d'alchimistes – nous avons déjà perdu une génération entière, pratiquement, dans cette maudite guerre, et nous aurons besoin d'eux pour nous aider à reconstruire Amestris.
- Roy...
Tu rationalises cela, semblait dire le regard furieux de Maes.
- Fullmetal est plutôt capable de se défendre lui même, tout comme l'Earth Moving Alchimiste, Monsieur. En l'état actuel des choses, avec le Führer mort, vous êtes trop important pour vous mettre en danger de cette manière, Monsieur.
Il aimait les deux garçons profondément, presque autant qu'il aimait Elysia, mais il avait aussi un travail à accomplir en tant que cadre dirigeant, et en haut de la liste des choses dont un cadre dirigeant était responsable était la sécurité de son officier supérieur. En particulier sachant que ledit officier supérieur avait probablement de la difficulté à être objectif dans cette situation.
- Contre un Homonculus, oui. Mais nous ne savons pas combien ils en restent là dehors. Nous savons que Lust et Envy sont toujours en vie, et peut-être Wrath et Sloth. Les chances de gagner à deux contre un ne sont pas bonnes quand on combat des créatures sans âme, Général de Brigade. Et bien que j'apprécie l'inquiétude, je suis toujours, avant tout autre chose, un Alchimiste d'État. L'Artillerie Humaine : ce que les militaires sortent lorsque toutes les autres méthodes ont échoué, tu te souviens ? Je pense que cette situation le requiert.
Roy était déjà en train de boutonner sa veste et les autres officiers qui avaient observé ce petit face à face la bouche ouverte suivirent hâtivement l'exemple.
- Messieurs, vous avez vos ordres. Major Armstrong, restez ici, rassemblez les autres alchimistes et fortifiez les défenses du camp. Capitaine Hawkeye, vous...
- Je viens avec vous, Monsieur, l'interrompit-elle fermement. Alchimiste d'État ou pas, quelqu'un doit surveiller vos arrières.
Elle rencontra son regard fixement alors qu'elle ramassait son fusil et fouillait dans ses poches pour trouver des munitions de rechange.
- Je ne voudrais pas avoir à gérer la paperasse si vous vous faisiez tuer, Monsieur.
Cela lui valut un regard sardonique, mais il ne fit pas d'autres commentaires, il hocha simplement la tête.
- Allons-y.

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