Chapitre 33 : King and Qilin

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- Colonel ? demanda timidement l'Adjudant Chef Fuery alors qu'il frappait légèrement sur la porte ouverte du bureau et se penchait à l'intérieur, prêt à courir si l'alchimiste blond derrière le bureau était d'aussi mauvaise humeur maintenant qu'il ne l'avait été quand il était entré dans le bureau la première fois.
Heureusement, Fuery avait appris d'années d'expérience plus tôt avec un certain autre alors Colonel, qui se trouvait être aussi un Alchimiste d'État, qu'une offre de café avait une manière de radoucir les plumes hérissées, et là maintenant le Lieutenant Colonel en était à sa quatrième tasse. Noir. Aussi fort que Fuery pouvait le faire sans faire de trou dans la cafetière.
- Pas maintenant, Chef, vint la voix distraite de derrière une montagne de papier. Allez demander au Major Hawkeye à propos de... quoi que ce soit que vous vouliez me demander. Et donnez ça au Capitaine Havoc pour distribution immédiatement.
Et une main gantée s'agita vaguement en direction d'une boîte débordante. Ne jamais laisser dire qu'il n'était pas concentré quand il devait l'être, même sur de la paperasse, contrairement à un autre Colonel auquel il pouvait penser.
Fuery recueillit la montagne de papiers avec obligeance.
- Elle n'a pas l'autorité, Monsieur, et c'est en quelques sortes urgent. C'est à propos de la réception diplomatique pré-intronisation qui commence... hm... tout de suite ?
Un long soupir, et une tête blonde émergea alors qu'Edward Elric se levait et s'étirait de derrière la pile vacillant précairement de cartes et de plans de sécurité qu'il était en train d'étudier.
- Qu'y a-t-il ? Soyez bref – merde, attendez une minute, je suis supposé être à cette réception, n'est-ce pas ?
- Oui Monsieur, mais c'est le problème, nous avons besoin de vous pour escorter l'un des ambassadeurs à l'intérieur.
Fuery semblait extrêmement lessivé.
- Il refuse son escorte actuel – dit que c'est insultant d'avoir le Colonel Winchester pour escorte parce que le Colonel n'est pas un Alchimiste d'État.
Ed marmonna quelque chose à propos des ancêtres de l'ambassadeur que Fuery choisit soigneusement de ne pas entendre.
- Envoyez Al. Maintenant où ai-je laissé ma veste... bon sang, je déteste ces uniformes formels, trop de parties pas pratiques... ha ha !
Il arracha l'objet en cause du sol où il l'avait abandonné plus tôt, faisant courir une main rapide sur le devant pour redresser les nombres rubans pour lesquels Hugues avait insisté qu'il devait les épingler dessus. Comme si les épingles sur le col montant, torsadées dans le même design qui ornait sa montre de poche, et la tresse dorée qui ornait chaque bord et chaque face n'étaient pas suffisantes. Dans ce qui devait être l'idée universelle de l'échange équivalent, sa nuit extrêmement enrichissante avec Roy et son réveil romantique subséquent, son petit-déjeuner, et ce qui avait commencé comme la continuation des efforts de la nuit dernière avaient été brusquement réduits à néant par un appel d'urgence du QG à la fois pour le Fuhrer-elect et le Héros du Peuple. Il supposait qu'il était seulement naturel que tout se passe mal à la veille du plus grand Événement de l'État dans au moins la dernière décennie, mais pourquoi devait-il se retrouver coincé avec le nettoyage des dégâts logistiques ? N'y avait-il personne au QG capable de garder la tête froide sous la pression ? Comment pouvait-il revenir à lui, Edward Elric, Fullmetal Alchimiste, Gardien et plus grande tête brûlée d'être soudainement la voix de la raison ? Merde, il avait dit à Hugues qu'il était un agent de terrain, pas un valet de bureau. Al allait tellement l'entendre pour s'être esquivé et l'avoir laissé régler les détails de sécurité avec le prétexte de devoir 'superviser' la transmutation du pavillon qui devait servir de cadre au bal officiel d'intronisation de ce soir... même s'il était également vrai qu'Ed n'aurait pas été à l'aise de laisser quiconque d'autre s'occuper des détails de sécurité étant donné qu'il avait un intérêt personnel à garder Roy en vie dans le but de rejouer régulièrement la nuit précédente... mais cela n'était vraiment pas le sujet. Et qu'est-ce que Fuery avait bien pu mettre dans son café de toute façon – cela lui donnait le trac et le mettait sur les nerfs. Cela n'avait pas aidé le moins du monde de voir Roy l'expédier sans un baiser ou une caresse alors qu'il était sorti de la voiture que Maes avait envoyé pour eux, même si pour être honnête, il avait seulement fait la leçon à Roy sur le fait de ne pas traumatiser les plus jeunes avec des démonstrations ouvertes d'affection possessive depuis... eh bien... depuis son voyage le plus récent jusqu'à la Porte de la Vérité. Ce qui faisait deux ou trois semaines maintenant. Mais ce bâtard devait-il choisir le matin suivant pour commencer à suivre les ordres d'Ed ? Il grogna, un bruit irrité qui enflait de quelque part un peu plus au sud de ses tripes, et qui parvenait à être à la fois effrayant et incroyablement séduisant, bien que cette dernière interprétation ne fût certainement pas celle qu'un seul de ses subordonnés allait retenir même pour une seconde. Immoler par le Flame Alchimiste jaloux était une mauvaise façon de partir. Et... Et...
Peut-être qu'il avait besoin de limiter le café.
- Monsieur...
Fuery tordait ses mains alors qu'il s'agitait nerveusement d'un côté à l'autre.
- L'Earth Moving Alchimiste est occupé avec le pavillon d'intronisation comme vous le savez bien, et de toutes manières, il est seulement un Major. Il faut être au moins un demi-Colonel.
- Hugues.
- Il n'est pas un Alchimiste d'État, Monsieur. Et il est déjà dans le hall de réception.
- Armstrong.
Fuery fixa avec incrédulité le Fullmetal Alchimiste.
- Le Colonel Armstrong ?
Ed grimaça alors que Fuery et lui partageaient un moment, avec la gracieuse permission des étincelles roses.
- Oubliez que j'ai dit ça. Très bien, je vais le faire.
Il mit ses bras dans sa veste sans cérémonie, arrachant sa queue de cheval de son col alors qu'il l'installait sur ses épaules et remontait rapidement les fermetures, grimaçant à l'étranglement inhabituel causé par le matériau rigide de l'uniforme formel. Fuery sortit de nulle part une brosse à peluches et attaque l'arrière de la veste d'Ed avec vigueur, amenant le jeune Colonel à lever un sourcil curieux vers lui alors qu'il se fouillait rapidement pour s'assurer que ses armes étaient toutes bien en place. Ses lourds gantelets de cuir ne tiendraient pas sous les manches étroites, à son grand désarroi, mais les étoiles et les pointes à lancer s'adaptaient presque partout, et il avait institué pour substituer ses saïs à l'épée de cérémonie et à la ceinture de fusil. Deux d'entre eux reposaient facilement à l'arrière de sa ceinture, cachés par sa veste, et Maes avait pleuré la ruine de la 'ligne' à laquelle il ne cessait de faire référence à chaque fois qu'il regardait la silhouette bien habillée d'Ed. N'ayant jamais été du genre à se soucier de son apparence, que ce soit en tant que Gardien ou en tant qu'alchimiste, il ne partageait pas les scrupules du plus âgé.
- Les uniformes de cérémonie noirs attirent la poussière facilement, Monsieur, offrit Fuery timidement. J'ai déjà dû brosser celui du Général Mustang deux fois, les femmes des diplomates insistent toujours pour l'embrasser et laisser des traînées de poudre sur son col.
- Oh elles font ça ?
Et Ed grinça parce que les yeux jaunes du Colonel s'étaient abruptement rétrécis d'une manière qui indiquait qu'il n'était certainement pas amusé. Ed se tourna brusquement sur ses talons et descendit le couloir jusqu'à l'antichambre où l'ambassadeur devait l'attendre. Donc. Il n'avait même pas le droit à une bise sur la joue pour se dire au revoir et quelques matrones prétentieuses d'une société arrogante pouvaient mettre leurs visages et leurs lèvres mastics et tachetés partout sur Roy juste parce qu'elles étaient mariées à des Ambassadeurs ? Ses doigts se mirent à trembler et s'agrippèrent inconsciemment aux armes pressées dans le creux de son dos. Cette journée se déroulait tout simplement à merveille.
- Est-ce que celui-là est marié ?
Son visage devait avoir trahi ses intentions, parce que Fuery pâlit visiblement.
- Non, Monsieur, il a en réalité environ votre âge ! appela le Chef à lunettes en retenant le Colonel. Et Monsieur ! Monsieur ! S'il vous plaît ne blessez pas les invités ! Et ne tuer pas l'ambassadeur. Ou qui que ce soit !
Ed marcha délibérément un peu plus vite. Peut-être que s'il distançait Fuery, il pourrait argumenter qu'il n'avait pas entendu l'homme plus tard. Déni plausible et tout cela. Il pivota habilement sur ses talons alors qu'il tournait le long du couloir suivant et ouvrait brutalement la porte avec une main gantée de blanc, faisant sursauter les occupants de la pièce. Tous sauf le plus grand, qui se retourna dans un tourbillon de robes brocardées et qui se réjouit en le reconnaissant. L'esprit d'Ed se troubla temporairement – bien qu'il ait noté que l'homme était toujours plus grand que lui d'une demi-tête, bon sang ! - alors qu'il secouait la tête avec incrédulité et commençait à reculer hors de la pièce.
- Oh non. Non, non, non, non, non.
Il étouffa un glapissement en tombant sur Fuery, qui avait fait preuve d'une prescience surprenante et s'était stationné à la porte pour empêcher un tel événement.
- Edward Elric ! Comme c'est merveilleux ! Oui, cette escorte fera l'affaire.
Et l'ambassadeur de Xing secoua négligemment la main en direction de l'Adjudant Chef, le congédiant. Fuery ferma la porte discrètement avec soulagement, mais pas avant d'avoir pointé au Colonel blond de manière significative les doubles portes menant aux salles de réception, et seul le fait de savoir qu'en se téléportant très, très loin d'ici, il révélerait ses capacités à l'ambassadeur, et le fait qu'il pouvait entendre les tons caractéristiques de Roy dans la salle d'à côté, l'empêchèrent de fuir la scène.
- Ça faisait si longtemps, Ed ! Comment vas-tu ? Tu as certainement l'air en forme, mis à part les rides causées par toutes ces airs renfrognés.
Et la moue touchée dans la voix de l'homme fit rouler les yeux d'Ed alors même que l'instinct de Gardien s'installait, lui permettant de forcer un sourire éclatant sur son visage alors qu'il s'inclinait petit à petit devant l'ambassadeur flamboyant.
- Salut, Ling.

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