Chapitre 20 : Ouroboros

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Laissez-le en dehors de tout cela !
Et qu'est-ce qu'il est pour toi ?
Il est... important.
Pourquoi ?
Un fouillis d'images dans le tourbillon de son esprit, et il se bat pour trouver celles dont il a besoin avec un entêtement qui le surprend même lui, sa conscience se concentrant comme le tranchant d'un couteau alors qu'il cherchait une réponse. Ici ! Un petit garçon aux cheveux de sable ébouriffés, son poing agrippé à la queue d'une chemise fuyante, des jambes courtes trébuchant résolument vers l'avant alors qu'il essayait de suivre le mouvement. Un peu plus âgé maintenant, riant avec les jambes pendant sur le côté d'un pont alors qu'il montre du doigt quelque chose au loin. Lèvre inférieure frémissante, chassant les larmes à côté d'une tombe alors qu'il pose un visage courageux mais se rapproche pour la chaleur et le réconfort. Des yeux gris troublés jetés dans l'ombre par la lumière d'un cercle scintillant qui est à la fois étonnamment complexe et horriblement, horriblement mauvais d'une manière ou d'une autre. Et puis un chevalier en armure lui tendant la main, les yeux rouges brillant de l'intérieur. Les images s'estompent à nouveau, se brisant comme des reflets dans une piscine quand le vent souffle sur sa surface, puis s'arrête, et ensuite ce visage chaleureux est là à nouveau, encadré par une capuche verte, riant alors qu'un bras se tendait vers lui pour le tirer vers le haut. Maniant facilement un long bâton – un bo ? il sait d'une certaine façon que c'est son nom – alors que l'homme court ver une bagarre. Et ces yeux gris familiers qui se détournent de lui et se dirigent vers une lumière brillante descendant du ciel, et il sait que c'est mauvais, qu'il a besoin d'arrêter cela mais il ne peut pas bouger, ne peut même pas fermer les yeux contre la vue... et son esprit murmure un nom, et entend une voix crier pour lui...
Il est mon frère, espèce de bâtard. Et je ne vous laisserai pas lui faire du mal à nouveau ! Vous ne le toucherez pas, vous m'entendez ? Fureur silencieuse, car comment peut-il y avoir une voix sans air ? Pourtant d'une certaine manière il sait que les autres l'entendent, entendent le message qu'il délivre.
Il y a un silence fasciné et enroulé, semblable à celle d'un serpent venimeux qui attend de frapper sa proie. Et puis, une reconnaissance : Très bien. Tu ne cesses jamais de nous impressionner...
...Fullmetal. Il ne sait pas pourquoi il dit ça, mais ça semblait juste. Ça lui va bien, d'une manière ou d'une autre. Quelque d'un avait l'habitude de lui dire ça. Quelqu'un d'autre d'important.
Il sent, plus qu'il n'entend les autres sifflaient sans bruit.
Ha ! C'est une clé, n'est-ce pas ? Fullmetal. Ça a à voir avec la réponse.
Ça n'a pas d'importance. Même si nous ne pouvons pas te garder, il y a toujours ton frère.
Je vous ai dit de laisser Al en dehors de tout ça ! Il se fige. Al... Alphonse... c'est son nom, pas vrai ? Et même avant que les autres puissent répondre, il sait que c'est vrai, car comment pourrait-il ne pas connaître son propre frère ? Et avec cela viennent plus d'images dispersées surgissant de l'écume de la mer de toute connaissance comme des coquillages jetés sur la plage de son esprit. Sa mère. Une période de contentement bien trop brève. Mamie Pinako. Winry. La douleur tranchante de l'abandon...
La voix revient avec plus de confiance : Ce n'est pas à toi de faire ce choix.
Bien sûr que si, je suis le chef de la famille. Depuis que ce salaud nous a quitté, je suis celui en charge, et quand on en vient à mon frère, ce que je dis, on le fait. Compris, espèce de connard suffisant ? Je n'ai pas demandé à être ici, mais vous m'avez amené ici alors vous avez juste à faire avec.
Tu es venu ici de ta propre volonté. Tout comme ton père.
Une répulsion instinctive : Ne vous avisez pas de me comparer à ce pauvre crétin qui nous a abandonnés ! Il nous a juste quittés, et je paris que c'est pour ça que maman est devenu malade, il lui a brisé le cœur... et soudainement son nouvel esprit infini comprend l'horreur de ce que son père a fait, comprend pourquoi sa mère est devenue tellement malade. Un corps ne peut pas survivre sans énergie, et l'amour d'un autre est la forme d'énergie la plus enivrante et la plus puissante qu'il y a dans le monde... Il n'avait jamais été aussi heureux de ne pas avoir de corps, car il sait qu'il aurait eu la nausée autrement. Ce bâtard l'a utilisée ! Utilisée pour ses propres intérêts, l'a rendue malade, a tiré son énergie vitale juste pour avoir assez d'énergie pour ouvrir la Porte à nouveau ? Pour venir ici ? C'était plus important pour lui que sa famille ?
Lui, au moins, était prêt à reconnaître le désir de savoir de son cœur, à tel point qu'il était prêt à sacrifier ceux qu'il aimait dans sa poursuite de l'Unique Vérité. Même sa mère.
Il était un bâtard égoïste qui n'avait jamais compris que la connaissance sans responsabilité est une recette pour le désastre. Il était un alchimiste, il avait un devoir – « Alchimiste, au service... du peuple... »
Ah.
C'est ça. Je suis un alchimiste. Je suis... le Fullmetal Alchimiste ! Pas vrai ?
Sais-tu seulement ce que ça signifie ?
Je...
Comment peux-tu dire que tu sais qui tu es si tu ne comprends pas tout ce que tu es ? Qui tu es ?
Un silence incohérent cria de frustration : Vous allez être tellement désolé quand je mettrai la main sur vous !
Tu n'as pas de mains.
Ce n'est pas le sujet !
Et les mains du temps ne sont pas de ton côté maintenant.
Très bien. Je suis un alchimiste, je vais le découvrir à partir des premiers principes. Et vous allez me dire la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité ou alors aidez-moi...
Quelle réponse veux-tu ? La vérité, toute la vérité ou rien que la vérité ?
Vous êtes encore plus un bâtard que lui, et c'est dire !
Qui ?
Je... ne sais pas. Un éclair soudain d'yeux sombres , pleins de fierté et moqueurs qui scintillent au fond de leurs profondeurs bleu nuit si vous regardiez d'assez près, des yeux qui pouvaient être durs et froids, et doux et chaleureux, et séducteurs et fascinants à tour de rôle. La joie de se battre avec un adversaire digne de ce nom, verbalement, mentalement, physiquement... et puis l'exquise sensation de chaleur et la friction de la peau contre la peau, et il halète silencieusement lorsqu'une douleur fantôme vient à la vie dans ce qui serait sa poitrine s'il en avait toujours une et emporte un souffle qu'il n'a pas à partager. Il est important, il sait qu'il l'est. Lui. Le Bâtard de Colonel. Roy. Je dois revenir vers lui, qu'importe où il est – je l'ai promis ! Et puis une question lui apparaît : Où suis-je ?
Ici.
Il a le besoin soudain de fermer ses poings non-existants et de les planter dans un mur. Calme. C'est seulement comme de la rechercher. Je dois rester concentré. Malgré la facétie de la réponse, il sent une certaine méfiance à son égard, comme si l'autre s'inquiétait d'être tombé sur une piste d'enquête prometteuse, et qu'il s'agissait en soi d'information. La pensée voltige dans son esprit : J'avais l'habitude de faire de la recherche, pas vrai ? J'étais doué pour ça... ils disaient que j'étais... que je suis un vrai prodige. Un sourire fantôme sur des lèvres métaphysiques alors qu'il poursuit son enquête : Qui êtes-vous ?
Une hésitation. Tout est un.
Ce n'est pas une réponse ! Toute la vérité, bon sang, ou dois-je vous frapper pour la faire sortir ?
Ce plan manque de la réalisation physique nécessaire pour cela.
Vraiment ? Tu veux tester la vérité de cette affirmation ? Dis oui s'il te plaît.
La distincte impression d'une reconsidération rapide et sérieuse, et puis : Nous sommes ceux qui joignons ce monde au suivant. L'Alpha et l'Oméga, l'Aleph et le Tau, le Début et la Fin, l'Azoth. Ce qui précède et ce qui suit, l'Arcane Ultime, l'Éternel et le Perpétuel...
D'accord, d'accord, j'ai compris l'idée. Vous êtes un autre dieu en herbe avec des illusions de grandeur. Comment est-ce que je finis toujours par attirer ceux de votre genre ? Juste comme cet imposteur à Lior... et soudain une montée de souvenirs le submerge alors qu'il voit le regard étourdi dans les yeux d'une fille, le regard sournois et lascif d'un messie autoproclamé, la monstruosité d'une créature qui n'aurait pas dû exister, le secouant par le bras – et il s'étonne brièvement de cela, de la sensation d'avoir un bras, du poids physique de cela – et puis la voix grondante de cet imbécile arrogant, traversé par la peur et le choc « Tu es le Fullmetal Alchimiste ! ». Edward Elric. Le Fullmetal Alchimiste.
Et il... se souvient.
- Vous devez être en train de vous putain foutre de moi, je suis coincé dans la putain de Porte de la Vérité encore ? Qu'est-ce que vous voulez en échange cette fois bon sang ?

***

- Vous devez être en train de vous putain foutre de moi, il est coincé dans la putain de Porte de la Vérité encore ? Qu'est-ce qu'elle veut en échange cette fois bon sang ?
Hawkeye ne pensait pas qu'elle avait jamais entendu Alphonse Elric jurer avant cela. Jurer, oui, des serments de loyauté, de fidélité, et tout cela, mais c'était définitivement jurer. Au moins Al n'avait plus l'intention de transformer Envy en passoire, mais d'un autre côté, il n'avait pas non plus l'air particulièrement apaisé, et la position prudente du Général indiquait qu'il était à peu près de la même opinion. La pensée traversa son esprit que pendant tout ce temps, elle avait supposé qu'Edward était le frère volatile et Alphonse l'influence stabilisatrice qui ancrait son frère et l'empêchait d'exploser ; cependant, les détails réels de la relation auraient pu être plus à double sens que quiconque ne l'avait imaginé. Alors qu'Alphonse manifestait une vision plus optimiste de la vie que son frère colérique, comme des eaux calmes qui dormaient encore, et maintenant que le barrage avait éclaté à cause d'un raz-de-marée de colère et de frustration, elle avait la vague suspicion qu'il n'y avait qu'une seule personne dans l'existence capable de renverser le processus... enfin, peut-être deux, mais comme l'autre et ses clés à molette étaient actuellement à des kilomètres dans la sécurité relative de Resembool, c'était vraiment un, pratiquement parlant. Le problème non sans importance de cette personne était actuellement dans les limbes – ou qu'importe comment vous les appeliez, elle n'était pas l'Alchimiste d'État ici – d'après l'hypothèse du Général.
- Je ne sais pas, admit Roy avec frustration. Mais la logique est irréfutable. Wrath ouvrait la Porte dans son esprit, pour obtenir une âme avec Ed en échange équivalent. Wrath a été emporté, avec l'âme d'Ed. Mais rien n'est revenu, ce qui signifie...
- Que la Porte est toujours ouverte. Et dans ce cas, je sais comment récupérer Grand frère.
Et Al était soudainement en mouvement, attrapant la forme molle d'Envy par ses boucles sombres et piquantes et le tirant vers la silhouette allongée de son frère. Roy leva un sourcil et suivit son sillage, évitant précautionneusement les petits cailloux soulevés par le corps battu et rebondissant de l'Homonculus, apparemment inconscient, tandis qu'il glissait sur le sol. Pour tout ce qu'il détestait la créature, ses côtes lui faisaient mal en sympathie.
- Qu'est-ce que tu prévois de faire, Alphonse ?
Al lui accorda à peine un regard, mais la crispation de sa mâchoire disait très clairement qu'il pensait que le Général était obtus.
- Quand la Porte m'a pris quand nous avons essayé de ramener Maman, Grand frère a sacrifié son propre bras en échange de mon âme et m'a lié à cette armure. Ça sera un jeu d'enfant en comparaison. Je vais donner cette merde à la Porte, et ça devrait faire pencher la balance et forcer la Porte à relâcher l'âme de Grand frère, qui devrait être naturellement attirée par sa forme physique. Et si non, je le lierai avec un sceau de sang – il vaut mieux quelques cicatrices que d'être mort. J'abandonnerai même un bras si je dois le faire.
Il secoua la tête avec fatigue.
- Faites confiance à Grand frère pour avoir une âme tellement précieuse qu'il faudrait deux Pierres Philosophales pour le ramener... ou peut-être est-ce parce que les pierres que les Homonculus ont sont imparfaites... oui, c'est probablement ça.
Et la profonde dichotomie entre ce qu'il proposait de faire et la douceur de ses intonations abstraites et réfléchies laissa Mustang sans voix pendant un moment.
- Al – tu ne peux pas simplement sacrifier Envy à la Porte. Sans âme ou non, il est toujours vivant. On ne pratique pas de transmutation sur des êtres vivants !
- Oh, on peut arranger la partie sur être vivant. De toutes manières, je ne vais pas le transmuter, je vais l'échanger contre Grand frère, expliqua Al avec un ton exagérément patient comme s'il s'adressait à un enfant particulièrement lent. Vous voulez qu'Ed revienne aussi... n'est-ce pas ?
Et les yeux gris se rétrécirent suspicieusement alors que les larges épaules se courbaient avec paranoïa.
- Ou est-ce que vous étiez déjà en train de vous lasser de lui, Mustang ? Vous vouliez avancer vers votre prochaine conquête ? Était-il juste une autre tête sur votre tableau de chasse, ô puissant Général ? Y a-t-il encore de la place dessus ? Je suis surpris que vos pantalons restent aussi bien en place.
Roy bénit la prévoyance d'Hawkeye d'avoir envoyé les éclaireurs faire leur rapport sur l'avancement de leur mission et les autres hommes à l'extérieur pour former un périmètre défensif... et les garder hors de portée de voix. La vitesse avec laquelle l'arbre militaire poussait faisait passer les mauvaises herbes pour des fainéantes, et bien qu'il avait confiance en sa capacité à contrôle les détails de sa propre réputation, le contrôle dont il devrait faire preuve pour éviter que des rumeurs se répandent au sujet du meurtrier, paranoïaque et fou à lier Earth Moving Alchimiste, mettrait à rude épreuve ses pouvoirs de manipulation. Mais en réalité, il pourrait simplement s'ajouter au catalogue des Alchimistes d'État devenus fous.
- Si tu cherches des conseils vestimentaires, je préfère quant à moi les bretelles. Plus élégant, moins contraignant autour de la taille, et beaucoup plus rapide à retirer si quelque chose... se produit, dit-il d'un ton désinvolte bien qu'il puisse entendre le tranchant de sa voix.
Ils étaient arrivés dans le petit creux dans lequel reposait le corps d'Ed, et Al sauta légèrement vers le bas, traînant Envy avec lui, sa voix se coupa soudain en morceaux de verre brillant d'une joie folle.
- Tout ce qui vous va, Général ! Je suis un peu occupé là, donc si ça ne vous dérange pas ?
- Tu ne me laisses pas le choix, Al.
Et un mur de flammes se mit tout à coup à flamber entre Al et le corps de son frère, s'arrondissant et encerclant le corps d'Ed dans un anneau de feu. Al lâcha Envy de surprise et de colère et se tourna pour faire face à Roy.
- Arrêtez d'être aussi moralisateur, Flame Alchimiste. Vous avez été un tueur un nombre incalculable de fois avant. Même Grand frère a déjà tué. Et c'est un Homonculus – un de plus ne fera pas de différence.
Les yeux d'Al brûlaient d'une justesse effrayante, ce qui était en soi troublant, mais ce qui inquiétait Roy, c'était le regard presque joyeux dans leur profondeur de charbon de bois.
- Ed a seulement tué pour se défendre, et il n'a jamais apprécié cette perspective.
Et Roy put voir que son coup de semonce avait touché sa cible quand le jeune homme se tenant devant lui se mit à trembler.
- Tu t'approches dangereusement de franchir cette ligne. Chaque fois que tu tues, cela emporte une petite partie de ton âme – crois-moi, je le sais. Et quand tu commences à l'apprécier... tu deviens Kimblee. Ed ne voudrait pas que tu te fasses cela à toi-même.
- Oh, donc maintenant, vous êtes un expert dans ce qu'on mon frère pense parce que vous l'avez baisé une fois ? grogna Al.
Le regard de Roy devient absolument glacial, et sa voix craqua comme un fouet, de ce ton mordant qu'il réservait pour arrêter les interminables réunions du personnel et remettre à leur place des idiots pompeux.
- Non, je suis l'expert parce que je suis le seul à penser rationnellement ici. Grandis, Earth Moving Alchimiste – ce n'est pas à propos de toi et ta revendication d'être la personne la plus proche de ton frère – personne ne te dispute ça !
Sa voix s'adoucit très légèrement.
- Je ne me mettrai jamais entre vous deux, Al. Je te demande seulement de t'arrêter et de réfléchir un instant – est-ce bien ? Même si tu réussis, est-ce qu'Ed pourrait vivre en paix sachant ce que tu as fait pour le ramener ?

***

Bon sang ! Je vais botter les fesses de mon idiot de frère pour l'envoyer d'ici à Xing si il fait quoi que ce soit de stupide ! Et celles de Roy également, s'il ne l'arrête pas. Vous ! Renvoyez-moi ! Maintenant.
Ce n'est pas en notre pouvoir.
Échange Équivalent est tout ce que vous pouvez faire, espèce de bâtard. N'essayez pas de vous en tirer comme ça. Vous avez pris mon bras, ma jambe, une Pierre Philosophale et même, pour ce que ça vaut, l'esprit de cet Homonculus. Que voulez-vous de plus venant de moi ? Combien de temps suis-je censé payer pour cette unique erreur ? D'ailleurs, j'ai répondu à votre maudite question – vous avez dit que c'était tout ce que j'avais à faire pour partir !
Ta réponse est incomplète. Et la Porte a besoin de toi, Gardien. Ton frère a du potentiel, oui, mais tu es... extraordinaire.
Comment m'avez-vous appelé ?
Souviens-toi de tout, Gardien.
Et avec cet unique ordre, il se souvient. Quatre ans d'une vie qu'il connaît intimement, et pourtant pas du tout, cognant sa conscience, brisant la coquille de son identité et il gémirait s'il avait les cordes vocales pour cela. Son esprit brisé essaie de reconstituer l'ensemble, de joindre deux morceaux disparates d'une vie et lisser les fissures, et quand les choses deviennent claires, les deux moitiés grondent comme une seule : Allez en enfer, espèce de bâtard de fils de pute.
D'une certaine manière, les tons sonores réussissent à sonner à la fois irrités et hésitants : Dans un sens, c'est l'enfer. Et le paradis aussi. C'est ce qui vient... après. La plupart avance simplement vers le prochain plan sans aucune connaissance de leur passé ou de leur futur. Mais ceux avec du potentiel.. ceux qui ont repoussé leurs propres limites physiques, qui ont montré une conscience des énergies qui maintiennent l'univers ensemble... ceux que nous testons en tant que Gardiens. Et ceux qui transcendent même cela se voient offrir l'opportunité de nous rejoindre dans la Porte. D'être la source de connaissance infinie, de siéger en jugement et d'équilibrer la balance. Nous devons constamment chercher de telles vies dans le but de nous renouveler. Tu as gagné ce droit quand tu as été capable de voir dans le cycle de la destruction les graines de ta propre résurrection.
Je ne vais pas devenir l'un de vous, espèces de voyeurs flippants. Et de quoi parlez-vous... oh. Ça. Quand j'ai forcé le Vortex à se refermer... wow, on dirait que c'était des ères plus tôt. Loin de moi l'idée de refuser le compliment, mais c'était de l'instinct pur. Pas de réelle planification ou d'éclair de génie. J'étais seulement excédé. Désolé.
Précisément. Autant de potentiel ne doit pas rester inexploité. Ce n'est pas un honneur accordé à la légère. Tu abandonnerais la connaissance infini que ton père a cherché et n'a jamais gagné ?
Vous pouvez prendre votre honneur et vous le foutre au... aucune importance, vous allez juste dire que dans ce plan, vous n'en avez pas. Bien qu'à ce point, je serais heureux de vous en faire un nouveau. Je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas mon frère. Et la connaissance est inutile si elle n'est pas utilisée pour le bien, pour aider les gens, pour améliorer les choses. Je vais rester à mon poste actuel, quel qui soit, merci bien. Maintenant puis-je partir ?
Nous ne pouvons pas te garantir que cette occasion te sera donner une nouvelle fois. Tu pourrais perdre la voie quand tu reviendras au plan physique. Tu abandonnerais tout cela pour des attaches au monde matériel ?
Je ne peux pas le croire, mais je me sens en fait désolé pour vous.
Un distinct sentiment de confusion : Pardon ?
Vous... vous toutes pathétiques petites créatures... vous avez oublié ce que c'est d'être véritablement vivant. Il s'agit de ne pas savoir ce qui nous attend, mais avoir le courage d'aller de l'avant de toute façon. Il ne s'agit pas de tout savoir, mais de s'efforcer de le découvrir et d'apprécier le voyage en cours de route. Il s'agit de faire des erreurs et de tomber et de se relever et de continuer à avancer. Il s'agit de faire confiance à quelqu'un d'autre suffisamment pour être vulnérable. Malgré toute la douleur que cela peut causer, je choisirais cela chaque jour plutôt que de rester assis là à juger avec suffisance, à échanger des atomes contre des atomes et des parties du corps contre des âmes.
L'autre sonna presque triste : Un tel gaspillage.
Il souhaita sans succès pour sa forme matérielle dans cet endroit, pour qu'il puisse rouler des yeux avec humeur ! Qu'importe. En fait, c'est un peu insultant que vous ayez l'impression que je ne puisse pas revenir ici si je le voulais. Mais honnêtement, je suis en quelque sorte dégoûté de cet endroit, alors on pourrait s'y remettre ? Vous avez eu votre Échange Équivalent, et j'ai perdu assez de temps ici.
Un soupir fantôme, inaudible : Alors... sais-tu qui tu es ?
Et il connaissait la réponse maintenant, la connaissait avec chaque fibre de son être : Je suis quiconque je choisis d'être – entier, complet et unique. La pensée est incroyablement libératrice, et il veut en rire haut et fort.
Il sait que si l'autre avait un visage, il serait en train de sourire tristement maintenant. En effet. Alors peut-être que nous devrions nous revoir, Gardien.
C'est Fullmetal Alchimiste et Gardien pour vous, connard. Oh, et si vous toucher mon frère, je vais revenir et vous blesser. Et avec ce dernier mot, il se détend et se laisse... tomber.

...let me fall
If I must fall
I won't heed your warnings
I won't hear them....
Let me fall
Let me fly
There's no reason
To miss this one chance
This perfect moment
Just let me...fall....


L'Ouroboros est le grand serpent qui se dévore lui-même, représentant l'idée que « Tout Est Un », que l'univers est soumis à des cycles périodiques de destruction et de création (ou résurrection).

Full CircleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant