Chapitre 22 : Everything Old Is New Again

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- Hm hm. Ouais, c'est vraiment moi, Winry. Ed, pas Auric... enfin, Auric aussi en quelques sortes, mais c'est une histoire pour... oui... oh... Winry... s'il te plaît arrête de crier, je n'ai pas exactement choisi de perdre mes souvenirs et de m'échouer dans le plan suivant pendant plus de... oui, je sais qu'Al était bouleversé...
Edward Elric se déplaça inconfortablement et déplaça le téléphone d'un côté à l'autre de son visage, son cou grimpé dans un angle gênant alors qu'il était assis sur le coin du bureau de Mustang, le récepteur coincé entre l'oreille et l'épaule. Al s'agitait autour avec sympathie, grimaçant lorsqu'il attrapait les faibles échos stridents de la voix de sa femme et quelques bruits d'affrontement probablement causés par les clés à molette de sa femme dans l'agitation. Son frère roula les yeux vers lui tandis qu'il grognait obstinément dans le récepteur.
- Oui. Oui. Je vais être prudent. Non, je réalise que j'ai probablement épuisé mon stock de tickets de retour de la Porte – bien que cette fois ce n'était vraiment pas ma... très bien ! Je le promets ! Écoute, nous n'avons pas beaucoup de temps, alors donne mon amour à la petite et à Mamie Pinako, et je promets que je viendrai toutes vous voir dès l'instant où le bâtard de Col... Général me laisse partir, d'accord ?
Il grinça des dents pendant qu'on entendait crier, puis :
- Al s'est engagé, Winry. Et techniquement, j'ai toujours été porté disparu, donc je suis toujours dans... oh, écoute, ce n'est pas Winnie qui pleure ? Tu devrais aller jeter un œil sur elle, je ferai en sorte qu'Al te rappelle d'accord ? Bye !
Et il raccrocha avec une hâte indécente, un regard de chien battu sur son visage.
- Je suis parti quatre, et rien n'a changé avec cette femme. Je te jure, je pense qu'elle est furieuse que je n'ai plus d'automail qu'elle puisse utiliser pour se venger de moi !
Al grimaça timidement, frottant sa nuque.
- Désolé, Grand frère. Elle est celle qui a tenu le coup quand tu es revenu pour la première en tant qu'Auric, alors je suppose que c'est un relâchement de la pression accumulée. Tu lui as vraiment manqué pendant les quatre dernières années, tu sais. À nous deux.
Ses yeux s'attardèrent joyeusement sur la silhouette de son frère, comme si détourner le regard ferait disparaître Ed à nouveau. Depuis que son frère était revenu de la Porte de la Vérité, Al s'était pris à le coller plus près qu'une ombre, en particulier pendant le long voyage de retour du Champ de Bataille de la Déroute de Drachma jusqu'à Centrale, en éloignant les flagorneurs de lui et en apposant son veto à toute suggestion qu'Ed ouvre un Portail pour accélérer leur retour triomphant. Et pour être juste, Ed n'avait pas vraiment essayé de le dissuader de l'idée, puisqu'il avait été vraiment, vraiment fatigué à ce moment-là. Sans parler du fait que s'il n'ouvrait jamais à nouveau un Portail, ce serait toujours bien trop tôt.
- Ça lui manquait plus probablement d'avoir quelqu'un a abusé, souffla Ed de façon acerbe en secouant l'épaule et en roulant la tête d'un coté à l'autre pour détendre ses épaules.
Depuis leur retour à Centrale, les frères avaient, en plus d'avoir été pourchassé pour la machine de propagande avec un nombre incalculable de requêtes pour des interviews et des apparitions publiques, été inondés de travaux de reconstruction et de restauration en raison du manque d'alchimistes qualifiés, et le peu de temps libre dont ils disposaient était généralement passé à s'écrouler d'épuisement. Une bonne semaine s'était écoulée avant qu'ils n'aient trouvé le temps de penser à leur famille et à leurs amis à Resembool ; malheureusement, ce qui était supposé être un appel rapide à la maison pour laisser savoir à tout le monde qu'ils allaient bien et qu'ils avaient gagné la guerre s'était transformé en une session de marathon téléphonique une fois qu'Al avait laissé échapper qu'Ed se souvenait maintenant de tout. C'était une bonne chose qu'ils aient été capables d'emprunter le bureau et le téléphone de Mustang plutôt que d'utiliser celui du Mess des Officiers. Pas tout le monde aurait en fait osé interrompre les Fullmetal et Earth Moving Alchimistes mais il y aurait un distinct manque d'intimité, et Ed n'était pas particulièrement prompt à avoir sa réputation ternie par la connaissance qu'il y avait une personne dont il était effrayé, et que c'est une fille par dessus le marché.
- Je ne peux pas croire que maman pensait qu'on finirait mariés, j'ai toujours su que ce serait toi, Al, tu es le seul assez calme pour la garder sous contrôle ! On s'entre-tuerait avant la fin de la journée.
- Alors tu n'es pas... en colère ? demanda Al précautionneusement.
Ed sembla déconcerté.
- Pourquoi le serai-je ? C'est une bonne amie, Al, mais je n'ai jamais été amoureux d'elle. Si quoi que ce soit, je suis heureux que vous vous soyez trouvés... ça me fait me sentir moins coupable à propos des quatre dernières années.
Son visage s'assombrit.
- Je suis désolé de t'avoir laissé seul, Al – je ne pouvais simplement pas vivre sans toi... tu as toujours été le plus fort de ce point de vue là.
- Là, tu agis comme un idiot, dit Al avec morosité. Tu l'as fait pour me sauver. Étant donné ce que j'étais préparé à faire quand j'ai pensé... que tu étais mort une nouvelle fois...
Et son visage se voila de culpabilité en un angoissant miroir de celui de son frère.
- Au moins tu n'as pas essayé de blesser quiconque de la manière dont je l'ai fait.
- Arrête ça, urgea Ed doucement mais fermement.
Il tendit la main et releva le menton de son frère avec, forçant l'argent à rencontrer l'or.
- Tu étais bouleversé. C'est terminé, et je suis revenu, et tu n'es pas un tueur. Ce qui est passé est passé. Tourne la page.
Al secoua la tête de détresse.
- Mais le problème est, Grand frère... que je sais que j'aurais pu l'être. J'étais si proche... le Général a essayé de m'arrêter, et je ne voulais pas l'écouter... c'était comme si j'avais été une toute autre personne, et tout ce à quoi je pouvais penser, plus que de revoir Winry et Winnie, était que je devais te ramener, que je ne me souciais pas de ce que j'aurais à abandonner du moment que je pouvais te récupérer, que je voulais te récupérer plus même que maman... et imagine que tu aies été mort et que je t'avais ramené en tant qu'Homonc...
- Arrête ça.
Le ton plat dans la voix d'Ed arrêta effectivement Al au milieu de se phrase. Il fixa avec émerveillement le visage austère de son frère, les sourcils rassemblés en une même ligne au dessus des yeux maintenant ambrés d'émotion.
- Tu n'aurais rien fait de stupide, Al, je suis l'explosif, tu te souviens ? Accepte seulement que tu étais... un peu affligé à ce moment-là, et laisse-le comme ça. Broyer du noir ne changera pas le passé. Le destin est – nous ne pouvons rien y changer excepté la manière dont nous le percevons.
Pour un instant, le fatalisme inévitablement fatiguant d'un Gardien marqua les traits d'Ed alors même qu'il forçait un sourire trop brillant, essayant d'alléger l'humeur sombre.
- Et je n'ai pas défié la Porte de la Vérité pour revenir ici pour t'écouter te morfondre. De toutes manières, ce bâtard de Général t'aurait arrêté – je ne peux pas croire que je dis ça, mais il est un alchimiste à moitié décent quand il arrête de faire l'idiot et se met au travail.
- Merci, je suppose.
Roy Mustang se tenait dans la porte ouverte, s'appuyant avec amusement contre la chambranle de la porte.
- Dans ce cas, si vous avez fini d'utiliser mon téléphone, pourrai-je s'il vous plaît récupérer mon bureau pour que je puisse à travailler à devenir à moitié décent avant qu'Hawkeye ne tire sur nous deux ?
Il inclina la tête légèrement sur le côté alors qu'il saluait Alphonse de manière absente, mais la plupart de son attention était concentrée sur le plus âgé des Elric, qui rougit sous son regard silencieux. Il y avait quelque chose d'intrinsèquement intime dans l'étude appliquée d'un autre, pensa Roy d'un air absent alors que ses yeux retraçaient les plans agréables du visage désormais adulte d'Ed. Les cheveux fins, presque invisibles le long de ses pommettes et de ses clavicules semblaient presque briller dans la lumière du soleil et soulignaient l'élégance des os fins sous la peau clair – c'était étrange, mais depuis le retour d'Ed de la Porte, sa présence physique, étonnamment belle, s'était encore accentuée. Et Roy ne pensait pas qu'il ne s'agissait que de lui – il était suffisamment au courant de la machine militaire pour savoir que la beauté étonnante du Fullmetal Alchimiste était un sujet de discussion populaire parmi les officiers comme parmi les soldats du rang.
Ed s'ébroua.
- Pourquoi s'ennuyer ? C'est une cause perdue – tu seras toujours un bâtard indécent. Je ne peux pas croire qu'ils t'aient fait Fuhrer-elect. Viens, Al, allons à la gym un moment ; j'ai besoin de frapper fort dans quelque chose.
Ses boucles dorées, un peu plus courtes maintenant que les extrémités avaient brûlées, étaient toujours assez longues pour déborder sur ses épaules, et il les ramena en une queue de cheval avec une vigueur non nécessaire alors qu'il glissait gracieusement du coin du bureau. Des brins scintillants brillaient dans les faisceaux de lumière du soleil de fin d'après-midi qui se répandaient à travers les immenses fenêtres et illuminaient sa silhouette élancée, le faisant ressembler à une statue dorée à l'or fin. L'alchimiste en Roy le compara à la perfection d'un métal purifié par le feu – pur, sans tâche, révélé dans toute sa gloire – même si Ed l'avait porté à son extrême littéral en plongeant dans le feu. Dommage pour les cheveux, mais ils repousseraient bien assez vite. En réalité, avec ses cheveux retenus en arrière, Ed ressemblait beaucoup à Auric lors de leur première rencontre – irrité, troublé, prudent... et perdu. Mais pourquoi ce dernier ? Edward Elric était finalement de retour à la maison, après tout, entier de corps et d'esprit, et réuni avec son frère. Ses yeux sombres se plissèrent presque imperceptiblement à la considération de ce nouveau problème alors même qu'il se redressait de l'encadrure de la porte avec une grâce féline et il avança sur le tapis en direction de sa proie.
- Indécent ? Pas encore, mais je serais... heureux de travailler dessus. Et j'ai toujours la bouteille de porto que j'ai volée à Maes si tu es intéressé à aider...
Al fronça les sourcils tandis qu'il regardait l'expression de son frère se tendre presque imperceptiblement à l'insinuation du Général – les piques familières qui semblaient être le style de communication préféré de son frère avec le Général semblait un peu... bizarre, d'une certaine manière. Presque tiède, comme si Ed ne faisait que jouer le rôle qu'on attendait de lui. En y repensant, après cette démonstration d'affection dramatique et très publique quand il était essentiellement revenu d'entre les morts, Ed s'était tenu à l'écart de Mustang, et, pour autant qu'Al le sache, il avait évité de lui parler, sauf pour des raisons officielles, et même alors toujours en compagnie des autres. Il n'y avait simplement pas pensé avant parce qu'ils avaient été tellement occupés, et le comportement d'Ed aurait pu être attribué à la fatigue, ou à un désire d'apparaître professionnel, ou à une simple préoccupation dans les efforts de reconstruction – son frère pouvait être très déterminé lorsqu'il se concentrait sur la tâche à accomplir. Mais à la lumière de l'étrange tension dans l'air, il était à peu près certain que c'était son frère et non pas le Général qui gardait ses distances, ce qui était étrange car Ed était généralement très décidé sur ses goûts et ses aversions. Et Al était à peu près sûr que Roy était un goût.
- Désolé. Occupé, dit Ed rapidement.
Et Al cilla, car pendant un moment son frère avait sonné moins comme le Ed de ses souvenirs et plus comme le Auric qu'il avait appris à connaître.
- Viens, Al. Merci pour l'usage du bureau, Mustang.
Et il passait la porte, son manteau vert de chasseur flottant dans son sillage. À l'instant où ils étaient revenus à Centrale, Ed s'était débarrassé du manteau noir standard qu'il avait été forcé d'utiliser après avoir perdu le sien dans le feu et avait insisté pour adopter le vieux manteau d'Auric avec un entêtement qu'Al connaissait assez pour ne pas poser de questions. Alors à la place il observait. Et il se demanda si le Général avait lui-aussi remarqué l'étrangeté d'Ed.
Des yeux gris inquiets rencontrèrent des yeux noir de nuit dans les profondeurs sombres desquels se cachaient des reflets de douleur et d'inquiétude perplexes. Alors il avait remarqué.
- Ne vous inquiétez pas, Monsieur. Je trouverai ce qui ne va pas avec Grand frère. Il a été... irritable depuis que nous sommes rentrés à Centrale, et nous avons été occupés, à préparer votre intronisation et à aider dans les efforts de reconstruction, offrit Al tristement en voulait consoler le plus âgé. Vous feriez mieux de vous mettre au travail avant que le Capitaine... hm, je veux dire, le Major Hawkeye ne se mette en colère, il y a beaucoup à faire avant les cérémonies pour votre promotion officielle au rang de Führer la semaine prochaine.
Et sur ce, il s'empressa derrière son frère, sentait le regard du Fuhrer-elect percer un trou entre ses omoplates.

***

-Yo, boss.
Havoc salua le blond svelte avec un jet de fumée paresseux alors qu'il passait devant son bureau. Ed se retourna, souriant étroitement tandis que son nez se fronçait de dégoût.
- Capitaine. Toujours en train de jouer avec le feu, je vois. Même si je t'ai dit d'abandonner les cigarettes ; je savais que j'aurais dû faire dépendre la recommandation de promotion de quelque chose.
Il fronça les sourcils.
- Attends une minute, quand t-a-t-on laissé sortir de l'hôpital ?
- Quelques heures plus tôt. Et je m'ennuyais assis dans les Quartiers des Officiers sans rien à faire, alors j'ai pensé que j'allais venir aider avec les grands projets de fête de Mustang – les cérémonies d'intronisation, je veux dire, s'empressa-t-il de s'amender à mesure que l'expression d'Ed s'assombrissait encore davantage. Bon sang, patron, qu'est-ce qui vous prend ? Vous avez l'air un peu coincé – mais ne vous inquiétez pas, je suis sûr que le Général aura plus de temps pour vous une fois qu'il sera Fuhr...
Un coup de feu aiguisé et sa cigarette disparut de ses lèvres, brisée en deux par une balle qui avait à peine grincé devant son visage soudainement pâle.
- Riza ! C'était pour quoi faire ?
La nouvellement nommée Major Hawkeye avança d'un pas dans le bureau, les yeux plissés tandis qu'elle rangeait son pistolet.
- Premièrement pour fumer dans les bureaux. Deuxièmement pour embarrasser le Lieutenant Colonel Elric. Dernièrement, parce que tu es là au lieu d'être dans des quartiers sur ton lit à te reposer comme le docteur l'a ordonné. Une autre question, Capitaine ?
- Non, M'dame ! claquèrent Havoc et Edward simultanément.
Le plus grand des deux hommes sourit victorieusement vers sa petite-amie.
- J'aime quand tu parles durement.
Les lèvres d'Hawkeye se tordirent, mais son regard resta sévère. C'était bien d'avoir que tout redevienne normal – ou aussi normal que cela puisse être avec un changement de régime et une nouvelle relation.
- Très bien. Dans ce cas enlève tes pieds de ce bureau et commence à travailler sur les détails de la sécurité pour les cérémonies d'intronisation, Capitaine. Et quant à vous, Colonel...
- En réalité, je vais à la gym avec Al, dit Ed avec empressement.
Ce qui faisait donc deux personnes, toutes les deux de sexe féminin, dont le Fullmetal Alchimiste avait peur.
- Oh, regardez, Al est là maintenant. Je m'en vais dans ce cas, peut-être que je vous verrai plus tard au mess ?
Alphonse sourit en salutation tandis qu'il arrivait derrière son frère. Hawkeye dut sourire en retour – le jeune homme avait juste une façon si douce et facile à vivre – mais elle devait admettre que depuis qu'elle avait vu ce dont Alphonse était capable quand il était enragé, elle ne pouvait plus vraiment regarder ce visage doux et sans prétention de la même façon. Le lien entre les frère était presque palpable quand on les voyait ensemble, et elle s'émerveilla à nouveau de la façon dont ils se tenaient ancrés l'un l'autre. Ou contenus était-il un meilleur mot ? La paire se tourna comme une seule personne vers la porte, mais s'arrêtèrent rapidement dans leurs traces quand une ombre tomba sur le tapis.
- Salutations, joyeux campeurs, je viens avec des cadeaux ! tinta la voix chaleureuse de Maes Hugues alors qu'il passait la porte. Les dernières photos d'Elysia, prises alors que nous étions au loin !
Ses yeux scintillèrent derrière ses lunettes rectangulaires, ignorant joyeusement les expressions paniquées et innocentes qui l'accueillirent.
- Oh... hm... c'est gentil, mais nous allions justement à la gym ! dit Al avec juste un ton d'enthousiasme de trop. L'exercice ! C'est bon pour le corps. Pas vrai, Grand frère ?
Ed acquiesça avec enthousiasme tandis qu'il ouvrit la bouche pour approuver, mais fut pris de vitesse par Maes.
- Oh, Elysia est très bonne en sport – en réalité il y en a quelques unes d'elle en train de jouer du tennis ! Une excellente coordination œil-main et un excellent équilibre. Ce qui me rappelle, Ed, comment est le tien ?
Le Fullmetal Alchimiste cligna des yeux.
- Pardon ?
- Eh bien, je reviens tout juste d'une réunion pour discuter de l'assermentation de Roy, et tout le monde s'entend pour dire que ce serait incroyablement symbolique et de la très bonne propagande si vous assistiez à l'inauguration – et encore mieux si vous lui faisiez prêter serment. Normalement, un juge, ou peut-être un prêtre, le ferait, mais après la débâcle de l'affaire Lior, on a estimé qu'il serait préférable que le gouvernement ait l'air aussi laïque que possible. Et la science, l'alchimie – est notre plus haute allégeance dans ce pays. Après Amestris elle-même, bien sûr.
Al regarda nerveusement son frère, qui ne paraissait pas emballé. Signe de l'ampleur des changements survenus au cours des quatre dernières années, au moins, il ne fit rien sauter.
- Maes... Je déteste ce genre de choses. La grande pompe, et les circonstances, et tout ça. Il doit sûrement y d'autres d'alchimistes plus anciens disponibles. En plus... J'introniserais ce bâtard avec son éternel sourire en coin. Il sourirait narquoisement. J'aurais envie de le frapper. C'est une mauvaise idée.
- Plus anciens, mais pas plus exaltés. Tu es une légende, Edward – les gens t'ont revendiqué comme étant leur. Ça te tuerait de prêter un peu de ta célébrité à Roy ? Ça ne fait jamais de mal de commencer son mandat de Führer du bon pied, après tout.
- Il en a plus qu'assez de lui-même.
Le visage d'Ed était devenu étrangement inexpressif, pensa Maes, perplexe. Il pensait qu'Ed et son ami avaient finalement atteint une sorte de compréhension – en fait, il avait prévu de les inviter à dîner avec Gracia avant l'intronisation, peut-être même avec Riza et Jean aussi, et Al et Winry – Gracia disait toujours qu'ils ne se divertissaient pas ou ne sortaient pas avec d'autres couples. Que se passait-il ?
- Mais très bien, je le ferai. Quelqu'un doit être là pour lui ramener les pieds sur terre au cas où sa tête commencerait à enfler pendant la cérémonie. Et je devrais être dans les alentours pour m'assurer que mon contrat... enfin, celui d'Auric... est correctement rempli.
Maes acquiesça lentement, toujours en train de digérer la soudaine réserve d'Ed.
- Tu devrais porter un uniforme de cérémonie, bien sûr. Désolé.
L'homme blond haussa les épaules.
- Tu as déjà mes mensurations, souligna-t-il avec une neutralité prudente dans son ton qui le rendait d'autant plus accusateur. Assure-toi juste que quelqu'un me dise où vont les bouts de ruban – je déteste ces petites choses délicates. Et ne pense même pas à m'imposer une coupe de cheveux réglementaires.
- Je n'en rêverai pas, rit Maes. Tes cheveux sont ta signature, Ed. Et Roy me tuerait.
Là encore, ce regard vide qui disait que le porteur cachait quelque chose. C'était étrangement familier pourtant – et puis il comprit. C'était le même regard que Roy avait porté autour d'Auric au début, quand il avait été déterminé à ne pas imposer ses sentiments pour Ed au Gardien. Mais que signifiait-il venant d'Ed ? Tous ceux qui importaient savaient déjà à propos des sentiments entre les Flame et Fullmetal Alchimistes, donc cela ne pouvait pas être cela, sûrement ?
Ed grogna et tourna les talons.
- Si quiconque a encore besoin de moi...
Et la platitude de son ton suggérait qu'il serait très avantageux pour eux de ne pas avoir besoin de lui pendant un certain temps.
- Je serai à la gym avec Al.
Son dos disparut derrière la porte, Al le suivant, et puis le visage d'Ed réapparut dans l'embrasure, avec un air renfrogné.
- Eh – que sous-entendais-tu à propos de mon équilibre ? Et pour ta gouverne, il est très bien, merci bien.
Maes regarda Hawkeye d'un air significatif, qui fixa Havoc d'un regard significatif, qui pinça ses lèvres autour d'une cigarette fraîche et fit un clin d'œil significatif à Fuery, le seul membre du bureau qui était resté silencieux jusqu'alors. Le jeune homme studieux se tortilla inconfortablement sous le regard sinistre d'Ed, cherchant de l'aide mais n'en trouvant pas. Finalement, il grinça :
- Eh bien... vous voyez, le Führer prête serment sur une copie de la Constitution... et c'est un volume plutôt épais, et vous devrez le tenir d'une seule main puisque vous aurez la deuxième levé pour la prestation du serment... et... et...
Un rugissement familier. Certaines choses étaient différentes, décida Maes – et il allait découvrir pourquoi – mais d'un autre côté, certaines choses ne changeraient simplement jamais.
- Qui est-ce que tu appelles petit ?

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