Chapitre 12 : Holding Out For A Hero

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Auric remua inconfortablement ses épaules dans les plis inhabituels de leur nouveau manteau. Le manteau qu'un certain Colonel lui faisait porter. Au moins, il avait été autorisé à prendre un couteau dans les manches de la veste pour s'assurer que ses gantelets ne soient pas encombrés par l'excès de tissu. Il les testa expérimentalement, puis fléchit légèrement les genoux, testant l'amplitude de mouvement des vêtements. Bien. Tout semblait en ordre, et au moins il avait été autorisé à garder ses propres bottes. La même chose ne pouvait pas être dite pour ses cheveux, qui étaient ramenées en arrière de manière inhabituelle. Il savait que c'était seulement les vieilles habitudes qui avaient la peau dure, mais c'était tout de même un changement, et il n'était pas très fan des changements dans ses habitudes personnelles, étant donné que tout le reste dans sa vie semblait déterminé à rester dans un constant état de fluctuation. Maes faisait les cent pas autour de lui une fois encore, les yeux plissés, un doigt frottant le côté de barbe d'un air songeur.
- Oui. Oui. Le look déboutonné et à cou ouvert te va bien – très fringant. Hmm. Ce saï enfilé dans ta ceinture à l'arrière ruine la ligne du manteau. Je suppose que tu ne peux pas...
- Non, dit Auric catégoriquement.
Il avait eu à peine deux heures de repos depuis la fermeture du Portail, ses os lui faisaient mal, le café était froid, et son vieux costume lui manquait. Il ne se sentait pas vraiment incliné à faire des compromis sur le moment.
- Oh très bien, je suppose qu'une fois qu'on sera au milieu du combat, ça n'aura plus d'importance, soupira Maes. Confortable ?
Auric lui lança un regard irrité.
- Non. Comment vous vous sentiriez dans cet accoutrement ? Je suis pratiquement une cible vivante.
Mais il savait que ce n'était pas entièrement vrai. Le vrai problème qui l'ennuyait, c'était que ces vêtements semblaient... trop confortables. Trop familiers. Comme s'il les avait portés une centaine de fois avant, même s'ils étaient complètement nouveaux. Ils lui allaient même raisonnablement bien... attendez une minute... il regarda Maes d'un air accusateur.
- Vous aviez prévu cela depuis le début, pas vrai ?
- J'ai considéré les possibilités il y a un bout de temps, oui, admit Maes. C'est la guerre, nous avons besoin de tous les avantages que nous pouvons obtenir, même ceux psychologiques. Alphonse a été capable de me donner tes tailles. D'ailleurs, tu l'as dit toi-même. Ed est la meilleure personne pour une certaine sorte de job.
Auric grogna.
- Je ne suis pas Ed. Et je déteste jouer les héros.
- Tu aurais pu me tromper là-bas. De toutes manières, la perception représente neuf dixièmes de la réalité, dit Maes en souriant avec nostalgie. Oh, j'ai presque oublié – la touche finale !
- Je ne peux pas porter ces choses. Ça m'empêcherait de sentir mes armes.
- Tu dois le faire, au moins au début – ça fait partie du lot ! argua Maes. Écoute, tu dois juste être vu avec et puis tu pourras les enlever, d'accord ? Maintenant nous devons y aller. Prêt ?
Auric se tata pour faire une dernière vérification, puis tira ses saïs et les fit tournoyer avec dextérité, jetant un œil assidu sur les nouvelles runes sur les lames et les poignées.
- Oui... oh, attendez. La dernière communication radio en provenance du front ne disait-elle pas qu'il semblait y avoir des nuages orageux qui se rassemblaient ?
- Oui. Pourquoi donc ?
- J'ai presque oublié mon présent pour le Général. Je vais avoir besoin que vous sacrifiez deux... non, plutôt trois de ces cadres photos en argent sur votre bureau. Et trouvez moi du café pendant que vous y êtes, voulez-vous bien ? Aussi chaud que vous pouvez le faire, et un soupçon de whisky, si vous en avez.
Maes pâlit.
- Pas les photos d'Elysia !

***

Froid. Si froid.
Roy détestait avoir froid. Il savait qu'en théorie, le froid n'existait techniquement pas – c'était simplement un mot utilisé pour décrire l'absence de chaleur. Mais il n'en croyait rien. Le froid était une chose vivante, une malveillante, insidieuse, petite créature qui se frayait un passage lentement mais sûrement à travers ses os. Il détestait la manière dont elle semblait s'infiltrer à travers les lourds uniformes d'hiver, s'enroulant autour et sous les manches et sous les manteaux, ce qui donnait à ses mains une sensation de glisse et d'engourdissement et de raideur et de froid tout en même temps. Et ses gants n'aidaient pas vraiment, étant conçu pour un autre but.
Snap ! Et une autre escouade de soldats de Drachma partirent en flammes, en criant. Roy n'avait pas tourné la tête pour regarder. Il savait bien trop bien ce qu'il aurait vu, et de toutes manières, il avait une image à maintenir pour les gommes. Ils n'avait pas besoin de voir l'agonie et la douleur et la culpabilité gravées sur tout le visage de leur chef. Des traits normalement considérés comme louables, désirables même, chez un chef – empathie, compassion, une portée morale – n'avait pas vraiment leur place sur un champ de bataille une fois engagé dans un plan d'action. Vous faisiez simplement votre devoir, parce qu'il y avait des camarades dépendants de vous, des gens qui pouvaient mourir si vous hésitiez une seconde de trop. Mieux valait du sang sur vos mains que des tombes à vos pieds. Ou du moins c'est ce qu'il se disait à lui-même alors que le serment qu'il avait fait il y a longtemps sur un champ de bataille à Ishbal s'enflammait et s'effondrait en cendres.
Snap! Et juste comme cela, la batterie d'artillerie qui couvrait les arrières des forces de Drachma partirent en flammes, les caisses de munitions explosant émettant un son particulièrement satisfaisant alors qu'elles détonnaient. Il avait fait attention à laisser quelques caisses intactes, et il pouvait voir les soldats du rang s'en emparer, distribuer des cartouches de rechange et des grenades aux hommes. Les sons de la guerre formaient un brouillard épais autour de l'homme aux cheveux sombres, tourbillonnant et tournoyant, à un moment concentré sur cette chose, le moment d'après sur l'autre. Soldats enfermés dans des combats au corps à corps du genre le plus meurtrier. Des cercles étincelants sur des gants et sur le sol. L'odeur tranchante et âcre de la poudre à canon se mêlait à l'odeur sanglante de la mort et la mauvaise odeur de la chair brûlée. Et à travers tout cela marchait la haute silhouette du Flame Alchimiste, austère et intouchable, son grand manteau s'agitant autour de lui. Les hommes chanteraient plus tard des chansons et raconteraient des histoires sur ses yeux comme des charbons ardents dans ce visage froid et sans expression, sur comment il avait géré la mort aussi facilement, presque sans se soucier de rien, d'un claquement de doigts.
« Notre Général » murmureraient-ils fièrement « Il était terrible dans sa droiture. Il nous a tous sauvés. Il était un héro. »
Cela donnait à Roy envie de vomir. Ou peut-être était-ce simplement le froid. Une tempête approchait. Il espérait seulement que cela tiendrait assez longtemps pour qu'il aille jusqu'au bout.
Un coureur arriva, haletant.
- Monsieur ! Nous sommes presque au front, Monsieur, l'ennemi est coincé entre nos deux forces.
Le Général acquiesça d'un air absent.
- Passez le mot pour l'Earth Moving et le Strong Arm Alchimistes, nous allons avoir besoin d'eux ici.
- Oui, Monsieur !
Et le garçon s'enfuit à nouveau. Garçon ? Ce coureur avait au moins vingt ans, après tout. Pourtant il semblait tellement jeune. La jeunesse était toute relative, après tout. Lui-même était considéré ridiculement jeune pour son rang – la guerre avait un moyen d'alléger rapidement la hiérarchie militaire. Et il avait connu une autre paire de garçons qui avaient semblé bien trop vieux quand ils avaient à peine la moitié de l'âge de ce garçon. L'un d'entre eux arrivait par le côté en ce moment même.
Le visage rond d'Alphonse Elric était couvert de sueur et ses gants étaient éclaboussés avec de la poussière et de la boue de ses efforts. Il s'essuya le front avec le dos de la main, laissant une trace marron sur son sourcil.
- Général, vous aviez besoin de moi ?
- Oui, Major. Nous allons essayer et fermer l'espace entre nos deux forces.
Il n'eut pas besoin de dire quoi que ce soit de plus alors que le visage d'Al se durcissait et qu'il acquiesçait. Ils furent silencieux pendant un moment, contemplant ce qui les attendait. Finalement Al s'agita.
- Monsieur... vous n'avez pas eu de nouvelles du... Colonel Hugues, si ?
Roy savait ce qu'il voulait vraiment dire.
- Non. Mais Auric était toujours conscient quand je les ai laissés. Il est la personne la plus forte que je connaisse, Alphonse. Il s'en sortira.
Al se mordit la lèvre.
- Général.
Armstrong était arrivé derrière eux, étrangement silencieux pour un homme aussi large. Ses joues roses étaient striées, mais il se tenait de manière rigide, seul le petit de sa moustache trahissait la douleur que subissait sa douce âme. Roy hocha la tête, souriant, mais il n'y avait aucune joie dedans.
- Eh bien, dans ce cas, messieurs, devrions-nous y aller ?

***

- Eh bien, c'était quelque chose de différent ! haleta Maes quand Auric relâcha ses épaules sans trop de douceur.
Après qu'ils aient essayé sans succès de contacter la force secondaire que le Général dirigeait, le Gardien les avait téléportés à l'endroit où il avait initialement placé la balise, qui ressemblait maintenant à une jachère piétinée, tellement le paysage qui les entourait était déchiré et décimé. Auric tomba sur un genou, se sentant malade devant le carnage autour de lui. Lui et Alp se relayaient toujours à l'avant, parce qu'autrement cela devenait trop lourd – l'odeur, le sang, la douleur. Repoussant ses sentiments avec détermination, il scanna les alentours avec des yeux tranchants qui semblaient ne rien manquer, rappelant à Maes un prédateur à la chasse, les yeux dorés brillants comme ceux d'un chat dans l'obscurité.
- Il semblerait que le Général a fait un plutôt bon boulot pour dégager la voie, dit Auric d'un ton neutre en se relevant et en s'en allant d'un pas décidé. Par ici. Nous avons du chemin à faire pour les rattraper, vous êtes partant ?
- Tu ne pourrais pas simplement nous téléporter là-bas ?
- Je pourrais si je savais où là-bas était, dit Auric avec une certaine aspérité. À moins que vous aimeriez que je vous parachute simplement au milieu des lignes de front ?
Il se raidit lorsqu'une brise froide fouetta l'air autour d'eux.
- Cet orage avance plus vite que nous le pensions, pensa-t-il. Il sera là juste avant l'aube.
Le visage de Maes s'assombrit.
- Allons-y, dans ce cas.

***

Le Flame Alchimiste étouffa un cri de douleur quand une botte atterrit sur ses côtes. Encore une fois.
- Ah, Mustang. Mon chien fidèle. Comment as-tu pu garder des secrets pour ton Führer ?
Son bourreau sonnait presque cordial, comme toujours.
- Traître ! siffla Roy, soulevant à peine la tête du sol boueux et humide.
Cela lui valut un autre coup détendu. Il commençait à délirer à cause de la douleur, il le savait – sa vision commençait à se brouiller. Ou était-ce seulement la pluie ? La tempête s'était abattue sur le champ de bataille un peu plus d'une demi-heure plus tôt, juste avant l'aube, de sombres nuages de pluie qui s'était déchirés et avaient libéré des torrents de neige fondue et de pluie glaçante, éteignant les flammes et rendant le tristement célèbre Flame Alchimiste... complètement sans défense. Armstrong et Alphonse Elric avaient fait de leur mieux pour prendre le relais, mais les soldats d'Amestris étaient naturellement rendus nerveux par la perte soudaine de l'un de leurs principaux avantages. Malgré cela, ils s'étaient bravement empressés et, pendant un certain temps, il avait semblé que tout n'était pas perdu. Et puis les Homonculus étaient apparus.
Mustang lutta pour rester éveillé. Respire lui faisait mal – il était à peu près sûr qu'il s'était brisé quelques côtes, mais au moins il savait qu'il n'avait pas de poumon perforé s'il était toujours capable d'inspirer. Pas que cela importait, vraiment, puisque la probabilité qu'il meurt était plutôt élevée – en fait, plus que certaine, tout bien considéré.
Le Führer. Pas juste de mèche avec les Homonculus, mais l'un d'entre eux. L'alchimiste était surpris de voir à quel point il réagissait calmement à la nouvelle – peut-être que le fatalisme latent d'Auric commençait à déteindre sur lui. Ou son corps pouvait être en état de choc. Il se demanda si il verrait le Gardien blond encore une fois et décida que non. Il se demanda s'il verrait Edward Elric encore une fois quel que soit le monde qui l'attendait après celui-là et décida que finalement oui. Sûrement l'un des rares avantages de l'au-delà devait être le retour des souvenirs ?
Comment quiconque aurait pu savoir ? La véritable guerre n'était pas entre Drachma et Amestris. Les conflits avaient été provoqués par les Homonculus pour leurs propres buts pour affaiblir les humains qu'ils méprisaient et souhaitaient être tout à la fois. Et pour obtenir plus de vies pour consolider la Pierre Philosophal incomplète qui lui donnaient la vie. Roy ferma les yeux. Pas étonnant qu'Edward Elric ait été un athéiste. Il trouvait cela difficile d'avoir foi en la bienveillance d'un pouvoir supérieur en ce moment. Il pouvait vaguement entendre les cris des hommes mourants, et des ténèbres chaleureuses commencèrent à se répandre sur lui. Il les accueillit comme un répit de la pluie froide s'écrasant sur son corps sans défense, bien que le froid engourdissant atténue la douleur causée par les gouges sur son flan faits par les griffes de Lust alors qu'elle le traînait et le jetait sans cérémonie aux pieds de son chef.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda moqueusement le Führer – non, Pride – piétinant le visage de Roy du bout de sa botte, le renvoyant rudement à la dure réalité. Ne t'endors pas maintenant, Flame, je veux que tu vois cela. Le commencement de la fin pour ta bien-aimée Amestris.
Roy tourna la tête avec raideur. Il pouvait distinguer Alphonse Elric combattant Envy, et alors qu'il regardait, l'Homonculus changea de forme comme il avait coutume de le faire. Le visage de l'alchimiste se tordit avec révulsion alors qu'Envy lui souriait avec le sourire d'Ed et ses cheveux et... non, pas les yeux d'Ed. Jamais les yeux d'Ed, parce que les yeux étaient les fenêtres de l'âme, et c'était bien la chose qu'aucun Homonculus ne pourrait jamais feindre. Pride secoua la tête avec mélancolie.
- Quel dommage que l'autre garçon Elric doive lui aussi mourir, un si joli garçon. Pas de doute que c'est lui qui vous a emmené derrière les lignes de Drachma, hein ? Très impressionnant, il faudra que tu me dises comment il a fait cela. Bien sûr, nous pourrions le garder dans les parages et le forcer à nous le dire lui-même, mais cela ruine le moral des soldats de voir leurs héros tomber de façon dramatique – une tactique psychologique très utile, hein, Général ? Rappelle moi de l'écrire dans le Manuel de l'Officier, tu veux bien ?
Tout était de sa faute, pensa vaguement Roy. Il aurait dû être plus observateur, il aurait dû savoir qu'il y avait quelque chose de plus mauvais avec le Führer qu'une simple monomanie générale, il aurait dû agir plus vite pour prendre le pouvoir et arrêter tout cela... « Aurait pu, aurait voulu, aurait dû » dit une voix irritante dans sa tête, et il grogna presque avec amusement quand il la reconnut comme la voix du plus âgé des Elric. « Bouge ton cul paresseux et fais quelque chose pour ça, bâtard de Colonel ! »
Je ne peux pas, répondit Roy en retour. Je suis si fatigué, Ed. Et tu m'as tellement manqué. Je ne savais pas à quel point tu pouvais me manquer jusqu'à ce que tu disparaisses.
Si, tu peux. Al a besoin de toi. Et les renforts sont en route. Tu as juste à y croire.
Croire ? Le délire doit t'affecter toi aussi, puisque tu n'es que le produit de mon imagination. Depuis quand Edward Elric est-il un croyant ?
Je n'ai pas dit de croire en Dieu, vint la réponse sournoise. Crois en moi. Tiens le coup pour un héros.
Les héros sont pour les enfants et les contes de fée, Ed.
Il fait toujours plus sombre avant l'aurore, bâtard, personne ne t'a jamais dit ça ? Regarde, l'aube se lève.
Roy souleva sa tête. Des traînées de rouge commençaient vraiment à tacher l'horizon, luttant pour percer à travers les sombres nuages de tempête qui enveloppaient le champ de bataille. Pride regardait Envy prendre lentement le dessus dans son empoignade avec Alphonse, Mustang temporairement oublié pour le moment. Lentement, douloureusement, Roy déplia une main de son emprise protectrice sur sa cage thoracique, et se mit tranquillement à traîner le bout de son doigt dans la boue. Donc il n'avait pas de feu avec lequel travailler – il était toujours un Alchimiste d'État, pas vrai ? Un cercle se forma doucement sous sa main, un petit – la taille n'avait pas d'importance en réalité, à la grande surprise des novices. Les cercles plus grands étaient simplement plus faciles à dessiner, mais aussi longtemps que les symboles étaient clairement écris, un petit cercle pouvait être tout aussi puissant. Il remua les doigts avec dextérité, puis convoquant les derniers vestiges de sa force, laissa sa main tomber sur le cercle.
Envy glapit avec surprise quand le sol se souleva sous lui, brisant son emprise sur Alphonse. Profitant de ce cadeau divin, Al s'éloigna d'un bond et claqua ses mains l'une contre l'autre, transmutant la première chose qui lui tomba sous la main, qui se trouva être un fusil abandonné. Ramenant son bras, il tourna le harpon nouvellement formé vers l'Homonculus surpris, l'épinglant au sol. Envy se tortilla furieusement.
- Idiot ! Ça ne me retiendra pas longtemps ! rugit-il alors qu'il arrachait brusquement la hampe, ignorant les déchirures dans sa chair tandis qu'il luttait pour retrouver sa liberté.
Pride se tourna pour baisser les yeux sur un Mustang souriant faiblement avec un air narquois.
- Pourquoi, Général, je ne savais pas que vous aviez cela en vous. Un geste si noble, une fois de plus essayer de jouer les héros, mais au final, tellement... futile.
Il marcha délibérément sur la main de Mustang, ignorant poliment le cri de douleur étouffé alors qu'il enfonçait son talon plus profondément. Sa victime marmonna quelque chose, proche de l'inconscience.
- Qu'est-ce que c'était que ça, Flame ? Je ne vous entends pas bien, j'en ai peur. Tous ces gémissements et ces grognements, tu sais.
Roy lécha ses lèvres craquelées, savourant la piqûre du sang et des larmes sur sa langue.
- J'ai dit... que je n'étais pas en train de jouer les héros. Je tiens le coup... dans l'attente d'un.
Le regard perplexe sur le visage de Pride valait les efforts que cela lui avait demandé pour articuler clairement.
- Vous commencez à m'ennuyer, Général, dit l'Homonculus d'un ton menaçant. Je pense que je préfère vous voir souffrir.
Il tira son sabre de manière ostentatoire.
- Peut-être ta main pour commencer ?
La lame rougeoya sous les rayons du soleil levant alors qu'il le levait haut, et Roy ferma les yeux, attendant le coup... qui ne vint jamais. Au lieu de quoi, il y eut un cri de douleur, et il ouvrit les yeux avec confusion, seulement pour voir Pride chanceler en arrière agrippant le côté gauche de son visage, où une dague de quelque sorte avait transpercé son cache-œil et s'était enfoncé jusqu'à la garde, le bout dépassant de l'arrière de la tête de l'Homonculus.
- Vous savez, le problème avec tous vos tous dictateurs c'est que vous parlez bien trop, commenta sèchement une voix rauque.
Roy tourna la tête à moitié pour regarder son sauveur – et arrêta de respirer. Peut-être qu'il avait simplement rêvé les quelques dernières minutes et qu'il était vraiment mort. Parce que se tenant là, étincelant dans la lumière du matin – se trouvait Edward Elric. Ses cheveux et ses yeux dorés envoyaient des étincelles là où le soleil les heurtait, sa tresse voltigeant derrière lui, son manteau claquant dans la brise alors qu'il enfonçait ses mains dans ses poches de pantalon d'une manière insouciante, un sourire cynique sur les lèvres.
- Ed ?

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