Chapitre 18 : Gate of Truth

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Auric dérapa jusqu'à s'arrêter juste à l'extérieur du campement, la poitrine se hissant plus de panique que d'un véritable effort physique. À quoi pensait-il ? Comment allait-il trouver Al sans aide ? Quinze minutes plus tôt – Al et ces maudits zombies pouvaient être n'importe où maintenant. Il grogna de frustration. Réfléchis, Auric, réfléchis ! Il avait laissé tomber sa garde, il s'était laissé aller à s'adoucir – c'était pourquoi les Gardiens ne s'impliquaient pas avec des gens extérieurs, bon sang, cela obscurcissait l'esprit et laissait la peur altérer le jugement. Même alors qu'il se réprimandait pourtant, il savait que le cas d'Al était différent. Le sang était le sang. Et il n'y avait aucun moyen qu'il ne brise sa promesse à Winry maintenant. Mettant la culpabilité de côté, il ferma les yeux et accueillit les ténèbres obscures qui descendaient alors qu'il se calmait et il mit à profit toute sa formation pour atteindre cet étrange objectif qui permettait aux Gardiens de traverser l'espace et de puiser dans les énergies de la Terre. La clarté descendit avec une rapidité entraînée : Al était avec les Homonculus. Les Homonculus avaient chacun une Pierre Philosophale comme le cœur de leur force vitale et de leur pouvoir. Il pouvait sentir cette énergie et l'utiliser comme un marqueur pour se téléporter jusqu'à Al. Pas de problèmes.
- Juste comme trouver une balise, souffla-t-il pour lui-même. Allons, Gardien, ressaisis-toi.
Il aurait donc à y aller à l'aveugle, avec aucune connaissance du nombre d'adversaires qu'il affrontait. Il avait déjà été dans des situations pires avant cela, pas vrai ? Bien que pour quelques raisons ennuyantes, rien de semblable ne lui vint à l'esprit sur le moment...
Le Gardien haussa les épaules avec irritation à lui-même et jeta son esprit dans l'éther, cherchant pour une signature énergétique qui, espérait-il, le conduirait à son frère capricieux. Attendre que cela arrive... attendre... la patience était la clé... et puis il sentit un signal dans l'éther. Ici ! Alors qu'il sentait le tiraillement familier de la téléportation commençait, la pensée dominante dans l'esprit d'Auric était que quand tout ceci serait terminé, il allait définitivement devoir s'asseoir et avoir une conversation avec le jeune Alphonse, quelque chose du genre, « Comment dire si votre frère est en réalité un Homonculus déguisé et pourquoi vous ne devriez pas aller avec lui si l'est ». Alchimistes. Idiots naïfs, tous autant qu'ils sont.

***
Pour certaines raisons, la pensée dominante dans l'esprit d'Alphonse Elric, à part celle de rester en vie pour revoir sa femme et sa fille, était que quand – pas si, mais quand – son frère le trouverait, il allait tellement recevoir un discours à propos d'être un idiot naïf. Ed avait toujours été extraordinairement bon pour délivrer des sermons déchirants typiques « frère aîné » qui vous laissaient vous sentir incroyablement stupide et inconsidéré, et il suspectait qu'Auric le serait également. C'était en réalité une pensée incroyablement réconfortante, puisque son frère devrait en fait le trouver pour lui délivrer ledit sermon. D'où la certitude d'Alphonse à propos du « quand ».
Mais jusque là, il était coincé à terrain découvert, au milieu d'un cercle enchaînant dessiné avec son sang qui l'empêchait d'utiliser son alchimie ou de marcher hors du cercle, avec un Homonculus à l'air énervé et de petite taille nommé Wrath lui jetant un regard furieux. Pas si bien. Il ressemblait vraiment beaucoup comme leur Maître par contre – ils avaient le même air renfrogné.
- il ne vient pas, gronda Wrath d'un ton accusateur.
Et pendant un horrible instant Al pensa que Wrath avait lu ses pensées. Mais ensuite Envy vint flâner nonchalamment, se défaisant de l'apparence d'Ed et rejetant ses cheveux vers l'arrière alors qu'ils s'assombrissaient du blé au vert sombre. Il sourit narquoisement à Al dans une parodie obscène du sourire qu'Ed portait quand il rendait son petit frère complice d'un nouveau plan, ses yeux voletant avec contentement au dessus des marques gonflées sur la joue et la tempe d'Al, où il avait été violemment malmené.
- Il viendra. Tu sais qu'Al est la personne la plus importante du monde pour lui.
- Il ferait mieux, bouda le plus jeune Homonculus. Autrement je devrais prendre celui de ce corps à la place. Et alors mes bras et jambes n'iraient pas ensemble, et je n'aurais peut-être pas mon âme.
C'était le but de tout cela ? Obtenir le reste du corps d'Ed pour obtenir une âme ? Peut-être que c'était la commotion cérébrale, mais Al se trouva à ricaner haut et fort hystériquement.
- Qui sur terre est arrivé avec ce plan stupide ? Tu ne peux pas obtenir une âme en prenant le corps de quelqu'un !
Les yeux d'Envy scintillèrent.
- Ne l'écoute pas, Wrath. Ça fonctionnera. Nous donnerons à la Porte l'âme de chibi-san, et l'Échange Équivalent signifie que tu en obtiendras une en retour.
- Oh s'il te plaît, dit Al avec dédain en se roulant en boule et en fermant les yeux pendant qu'il essayait de faire disparaître le bourdonnement dans ses oreilles. Qui serait l'expert dans ce domaine ? Moi, l'Alchimiste d'État qui suis allé à la Porte et en suis revenu deux fois grâce à Ed, ou un Homonculus mal-habillé qui ressemble à l'une des plus moches aspidistras dans le bureau du Général Mustang ?
Envy inclina la tête d'un côté avec intérêt.
- Hey, si tu tapes celui-là suffisamment, il commence à parler comme chibi-san !
Il se pencha et frappa le dos de la tête d'Al avec dextérité. Al grinça des dents et resta silencieux. L'Homonculus soupira avec déception.
- Tu n'es pas drôle. Chibi-san serait en train de jurer comme un charretier pour ça.
- Ça a marché pour toi !
Wrath surgit au dessus d'Al juste à l'extérieur du cercle, il pouvait le dire à la proximité de la voix et des ombres qui tombaient autour de ses paupières closes.
- Comment ai-je obtenu mon bras et ma jambe autrement ?
- Grand frère a abandonné son bras pour lier mon âme à ce plan, pas pour obtenir une âme pour moi, corrigea Al. Et pourquoi je t'explique tout cela de toutes manières ? Fais ce que tu veux – tu échoueras. Je doute que tu puisses même ouvrir la Porte.
- Je l'ai fait avant ! tempêta le petit Homonculus en tapant du pied.
- Tu étais déjà à la Porte. Ce n'est pas aussi facile de l'ouvrir depuis ce côté, dit sèchement Al. Maintenant pourrais-tu te taire s'il te plaît ? Ma tête me fait mal.
Envy enroula un bras réconfortant autour d'un Wrath tremblant.
- Ne t'inquiète pas, Wrath. Il essaye juste de t'effrayer, c'est tout. Ça fonctionnera. Et même si tu ne peux pas l'ouvrir... nous avons un expert ici, tu te souviens ? Chibi-san fera n'importe quoi pour garder Al en sécurité. Même se sacrifier – à nouveau. Tu sais, Al, c'est incroyable qu'il t'aime encore après tous les problèmes dans lesquels tu le mets constamment. Il aurait probablement eu une vie bien plus heureuse s'il n'avait pas eu à s'inquiéter pour toi tout le temps.
Il regarda avec satisfaction le jeune homme grimacer au coup bas.
Al enroula ses bras plus fermement autour de ses genoux et se balança d'avant en arrière. Envy avait sans le savoir frappé un nerf bien plus profond que celui qu'il visait. Les Homonculus ne savaient pas à propos d'Auric, bien sûr, mais AL devait admettre qu'Auric était bien plus calme, plus concentré, plus en paix avec lui-même et le monde qu'Ed ne l'avait jamais été – et il se demandait combien de cela pouvait être attribué au fait de ne pas avoir à constamment s'inquiéter pour Al.
- Je suis désolé, Grand frère, soupira-t-il misérablement.
- Bats-toi maintenant, excuse quoi plus tard, vint la réponse laconique. Et puis nous allons devoir avoir une discussion à propos de se balader sans moi. Ou avec moi, le cas échéant.
Les yeux gris d'Al s'ouvrirent brusquement. Son frère se tenait là, les poings sur les hanches, ses yeux dorés lançant des éclairs et ses sourcils fondus en un seul d'une manière qui indiquait qu'il était Vraiment. Très. Énervé.
Ouep, il allait tellement avoir droit à un sermon. Al n'avait jamais été plus heureux dans sa vie à propos de cela.
Envy sourit narquoisement.
- Tu vois, je t'avais dit qu'il viendrait.

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