Baiser (V3)

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Javi

-Je suis très content que Brian ait accepté de te laisser recommencer à sauter des quads Cari, mais fais quand même attention...

-Si je ne fais pas attention Brian a dit qu'il ferait avec harnais tout le temps, grimaça-t-il avec dégoût. J'ai déjà réussi avec le harnais : aucun intérêt !

-Pauvre Brian, soupirai-je.

-Pauvre Yuzu !, rectifia-t-il indigné.

Sa moue boudeuse était fidèlement retransmise via Skype et je ne pus m'empêcher de sourire.

-Fais attention et tout ira bien Yuzu. Ta cheville ne te gêne plus ?

-Non, c'est bon : les médecins ont dit que tout est ok et je ne sens plus la douleur, sourit-il avec satisfaction. Je vais pouvoir exterminer aux Mondiaux.

Il n'avait toujours pas lâché l'affaire...

-Je dois m'inquiéter ?

-Non... Pourquoi inquiétude ?, ricana-t-il sombrement.

-Qui sait...

Je m'inquiétais.

-Je change de sujet, histoire d'éviter d'être considéré comme complice dans ton plan de massacre de masse, décidai-je. Je sais que tu ne vas pas vraiment sur les réseaux sociaux mais je te le dis quand même au cas où : ne fais pas attention à ce que tu liras si tu décides d'aller jeter un coup d'œil.

-Pourquoi ? Un problème ?, demanda-t-il en fronçant les sourcils.

-Eh bien... Problème, c'est un grand mot, mais disons une espèce de tendance bizarre qui commence à prendre un peu d'ampleur. Est-ce qu'on se déteste ?

-Je ne crois pas, réfléchit-il lentement.

-Tu y réfléchis quand même, reniflai-je.

-Je réfléchis à pourquoi la question. Mais je ne trouve pas, avoua-t-il en me regardant avec curiosité.

-Figure toi que les gens ont décidé... enfin, ont cru deviner ?... qu'on ne s'entendait pas du tout en réalité et qu'on ne pouvait pas se voir : ils ont ressorti des extraits d'interviews, des vidéos et pleins de trucs pour le prouver. C'est ce que j'ai compris.

-Je ne comprends pas... Il n'y a pas d'interviews où on dit du mauvais, remarqua-t-il de plus en plus perdu.

-Oh tu sais, les gens entendent ce qu'ils veulent entendre. En fait c'est assez amusant, souris-je en jetant un coup d'oeil à mon téléphone. J'ai fait une interview à Pyeongchang où j'ai dis que tu étais merveilleux, tout ça, tout ça, MAIS que ton environnement n'aidait pas à mettre à l'aise. Tout est parti de là, je crois.

-Je ne comprends toujours pas, marmonna-t-il. Tout le monde sait que j'ai toujours des gens qui me suivent, c'est normal de dire ça...

-Oui mais je ne sais pas... C'était... impoli ? Je n'ai pas trop compris non plus, je l'avoue. Je me dis que les gens ne savent tout simplement pas que ta fédération essaye d'organiser mon assassinat depuis des années et que tes gardes du corps cherchent à me taser dès que tu as le dos tourné...

-Tu exagères...

-Sur quelle partie ?

Yuzu réfléchit un instant avec sérieux et concentration.

-Mes gardes n'ont pas de taser, répondit-il finalement.

-C'est rassurant...

-Je rigole, je rigole ! Promis, tu ne vas pas mourir par ma fédération.