Javi
Il y eut encore des félicitations, des interviews, des flashs, beaucoup de bruits et d'excitation mélangés à l'adrénaline toujours présente de la compétition. À un moment Tracy me fourra mon portable dans les mains où ma famille criait et pleurait en me félicitant. Yuzu et Shoma furent tirés d'un côté, moi de l'autre, et je pensai brièvement que j'aurais aimé avoir un moment de calme pour parler sérieusement avec le premier. Cela dit, tout se passait tellement vite que je n'eus pas le temps de trop m'appesantir là-dessus : au bout de presque deux heures au milieu de la foule des coulisses, ballotté de caméra en caméra, je me retrouvai seul dans ma chambre, dans le silence, et je pus enfin prendre une grande inspiration en m'asseyant sur mon lit.
J'avais gagné une médaille olympique. Moi. Ça y est, c'était fini. Une médaille olympique...
Je crois que je ne réalisais toujours pas... Peut-être que ça viendrait au moment où on nous les donnerait vu que pour l'instant la seule chose qui me prouvait que je ne rêvais pas était une peluche tigre sur ma table de nuit.
J'étais exténué maintenant que l'excitation redescendait petit à petit et je faillis m'endormir sous la douche. Je faillis aussi ignorer la personne qui frappa à ma porte au moment où j'allais m'écraser dans mon lit mais par la force de ma volonté, j'allais ouvrir.
-Yuzu ?!
Cette fois je rêvais vraiment... Déjà on était dans le bâtiment espagnol, ensuite si mes interviews avaient pris deux heures les siennes devraient frôler les trois, et enfin, qu'est-ce qu'il foutait là ?
-Salut Javi, sourit-il avec fatigue.
Vu sa tête je n'aurais pas été surpris qu'il s'écroule de sommeil dans mes bras. Heureusement qu'il ne le fit pas car on serait tombé tous les deux, je n'avais plus suffisamment de force là...
-Entre, me poussai-je immédiatement.
Il n'était même pas accompagné, dans quel monde j'avais atterri ?
-Merci, marmonna-t-il en s'avançant.
-Comment... ?
Il comprit sans que j'ai besoin d'élaborer et haussa les épaules.
-J'ai juste dit : fatigué, besoin de tranquillité, et pas de négociation.
-Mmh... Des menaces, toujours des menaces, soupirai-je lassement en retournant près du lit.
-Non : je flirter avec accueil pour rentrer ici, corrigea-t-il en baillant.
-Je ne sais même pas quoi dire...
-Félicite moi : c'était une fille.
J'écarquillai les yeux en le regardant d'un air impressionné.
-Sérieusement ? Tu sais faire ça, toi ?
-Pas difficile : sourire, mauvais anglais, ça passe. Je suis mignon.
-Sans aucun doute... Je ne sais pas ce qui m'impressionne le plus entre ça et ta médaille, avouai-je.
Il renifla et me donna un faible coup dans l'épaule sans conviction, s'asseyant près de moi et venant reposer sa tête sur mon épaule.
-Suis fatigué, Javi, marmonna-t-il.
-Moi aussi mais qu'est-ce que tu fais là ? Je ne me plains pas mais...
-Pas vraiment de raison... Juste pour te voir... sans caméras. Je pense que c'était important...
J'acquiesçai et passai un bras autour de sa taille, m'appuyant un peu sur lui sans commenter. Je n'aurais pas su quoi dire, et de toute façon on pensait la même chose.
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Baiser (V3)
RandomSuite de Étreinte (V2) Avec les Jeux Olympiques de Pyeongchang, une nouvelle page se tourne et Yuzuru découvre que certaines choses ne devraient pas être prises pour acquises. Ou : personne n'était prêt pour le retirement de Javier, et surtout pas Y...