Gala

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Javi

Ça n'avait toujours pas l'air réel.
Pourtant j'avais reçu ma médaille, pourtant j'étais rentré chez moi, j'avais fait la fête avec toute ma famille et mes amis, fait pleins d'interviews avant de revenir pour le gala... Mais ça n'imprimait pas. Peut-être que c'était normal ?...

L'entraînement pour le gala ressemblait à tous les autres, peut-être encore plus surexcité à cause du relâchement post-stress plus important que d'habitude. Tout le monde parlait, riait, patinait dans tous les sens pour faire du curling avec des bouteilles d'eau ou des courses de vitesse (tout sauf du patinage artistique en fait)...
Yuzu irradiait, plus que jamais, à croire que sa blessure avait miraculeusement disparu : il était partout, allait faire les yeux doux à toute personne susceptible de pouvoir le porter pendant le gala et ces-dites personnes lui mangeaient littéralement dans la main. En bref, il était dans son élément.

-Oups !

-Yuzu ! Ne dis pas « oups » en me baissant mon pantalon devant une cinquantaine de personnes et une dizaine de caméras !, glappis-je avec horreur en vérifiant que mon pantalon était toujours en place.

-Oups, répéta-t-il en riant et en se collant contre moi.

J'avais oublié de préciser : il était entré en mode « hyperactif ».
Je ne sais pas d'où il tirait cette énergie mais il semblait être présent à chaque coin de patinoire à la fois, tellement il bougeait non-stop. Discuter avec Shoma et Satoko, jouer avec Misha et Junhwan (qui s'était définitivement fait voler son bonnet Team Korea dès l'instant où Yuzu l'avait repéré), prendre des photos avec tout le monde, faire du charme aux paires/ice danceurs masculins avec un succès ridiculement haut, et accessoirement s'accrocher à mon pantalon. Dans le sens littéral du terme.
J'étais revenu d'Espagne pour l'entraînement avec un jour de retard et je n'avais pas eu le temps de faire plus de trois pas sur la glace que j'avais failli me faire tacler par un Yuzu sauvage. Je n'avais reçu aucune compassion de mes camarades de patinoire, trop habitués à ce genre de scène : la vie était cruelle.

-Combien de gars as-tu convaincu de te porter pendant le gala ?, demandai-je en me félicitant mentalement d'avoir mis une ceinture.

-Tous, ronronna-t-il avec un sourire de prédateur.

-Pardon ?! Mais ça fait combien de portés ça ?!

-J'en fais juste un : je choisirai entre eux au moment où besoin... Peut-être Ondrej ? Ou un autre solide... Tu veux ?, proposa-t-il avec un sourire trop innocent pour être honnête.

-Est-ce que tu es en train de me demander de te porter, là ?

Il acquiesça en faisant des yeux de chien battu et je plaignis les pauvres âmes qui se faisaient prendre au piège...

-S'il te plaît, marmonna-t-il.

-Certainement pas, et ce n'est pas parce que tu te frottes contre moi que je changerai d'avis, répliquai-je immédiatement.

-Je ne frotte pas.

Je haussai un sourcil et baissai les yeux vers sa hanche collée contre ma cuisse.

-Vraiment ? Tu sais ce que veut dire « frotter », n'est-ce pas ?, vérifiai-je.

-Je sais, gronda-t-il en bougeant son bassin contre ma jambe.

Ma répartie se bloqua au fond de ma gorge et je restai bouche bée. Il ne venait quand même pas de...

-Pas drôle Javi... Je t'aurais choisi tout de suite, grommela-t-il en boudant comme s'il ne venait pas de faire ce qu'il venait de faire.

-Yuzu !

-Mmh ?

-Qu'est-ce qui te prend ?!, repris-je à voix plus basse pour ne pas attirer l'attention sur nous.

Baiser (V3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant