Javi
Quand je me réveillai dans ma chambre d'hôtel pour mon premier vrai jour de retraite, j'avais ma septième médaille d'or européenne sur la table de nuit et mon petit ami serré contre moi. Je ne voyais vraiment pas pourquoi les gens pensaient que ça allait être difficile pour moi : je me portais à merveille pour l'instant.
Je n'essayai même pas de regarder l'heure parce que je n'avais pas la motivation, et de toute façon j'avais autre chose à regarder de bien plus intéressant. Yuzu dormait encore paisiblement un bras autour de ma taille et la tête contre mon torse, ses cheveux partant dans des directions improbables. Je souris tendrement et passai une main dans ses mèches, essayant de ramener un minimum d'ordre dans tout ça sans vraiment réussir. De toute façon il était adorable donc il n'y avait pas vraiment à s'inquiéter... Sauf pour mon cœur peut-être...
Quand il bougea légèrement en commençant à se réveiller et qu'il me serra un peu plus en frottant sa tête en signe de protestation, j'étais quasiment certain que je n'allais pas survivre très longtemps à tout ça.-Habi... Bon matin, marmonna-t-il en levant un peu la tête vers moi avec les yeux entrouverts.
-Bon matin aussi Cariño, souris-je. Bien dormi ?
Il acquiesça en s'étirant comme un chat.
-Réveillé depuis quand ?, demanda-t-il.
-Pas trop longtemps, je t'admirais...
-Rien à admirer, grommela-t-il. Saya dit que j'ai l'air affreux quand je dors : avec un œil ouvert, et les cheveux n'importe quoi.
-Je pourrais rester des heures à te regarder dormir et j'en serais le plus heureux des hommes.
Il m'embrassa en récompense et secoua la tête ensuite.
-Alors j'ai de la chance que tu m'aimes et que tu ne me vois pas comme zombie, soupira-t-il.
-Je ne dis pas que tes cheveux ne sont pas drôles, loin de là...
-Changé d'avis, plus de câlins pour Javi aujourd'hui, bouda-t-il en se levant.
-Tu es magnifique Cariño, ris-je alors qu'il partait à la salle de bain.
J'en profitai pour prendre mon portable et voir l'heure qu'il était, répondant à Brian qui voulait savoir quand on allait descendre et me rappelant que j'avais quelques interviews à faire. Le gala était passé et on allait prendre l'avion dans la soirée mais le travail devait être fait.
-Ce matin il faut que je fasse plusieurs interviews, prévins-je à voix haute pour que Yuzu m'entende. Je devrais avoir fini en début d'après-midi, et notre avion part à 18 heures... Tu vas trouver de quoi t'occuper d'ici là ?
-Oui ; je dois dire à ma Fédération d'arrêter de crier, soupira-t-il en entrouvrant la porte. Ils ne sont pas contents de savoir que je suis ici mais ça va aller. De toute façon ils ne peuvent rien faire...
J'aurais presque eu pitié d'eux, presque...
-En fait, je ne sais pas si tu as vu mais Nathan a battu un de tes records...
-Nathan ?! Quand ? Lequel ? Où ?
-Oui, Nathan Chen, cette semaine, celui pour le programme long, et à ses Nationales...
L'intérêt soudain de Yuzu retomba et je le vis grimacer de dégoût par l'entrebaillement de la porte.
-Avant il n'y avait que les russes mais maintenant l'Amérique fait pareil, grommela-t-il. Qui casse un record aux Nationales ? C'est ridicule...
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Baiser (V3)
DiversosSuite de Étreinte (V2) Avec les Jeux Olympiques de Pyeongchang, une nouvelle page se tourne et Yuzuru découvre que certaines choses ne devraient pas être prises pour acquises. Ou : personne n'était prêt pour le retirement de Javier, et surtout pas Y...