Triangle Amoureux [NoRenMin]

Le Retour pour Renjun

Il part et me laisse planté derrière lui après m'avoir lâché cette bombe. Je le regarde s'éloigner, abasourdi. Attends, on sort ensemble littéralement depuis moins d'une semaine, comment peut-il déjà en avoir marre de moi ? Même Donghyuk me supporte depuis quinze ans sans broncher ! Je me remets en route au bout de quelques minutes et le vois à l'arrêt avec des écouteurs dans les oreilles. Je suis sûr qu'il m'a vu mais il m'ignore. Ça me soule, pourquoi est-ce que je me sens rejeté ? Comme le mec à qui on vient de se prendre un râteau ? Mais attends, c'est lui qui voulait sortir avec moi à la base ! Alors pourquoi est-ce lui qui me rejette ?

Je vais vers lui, décidé à en découdre. Ce mec ne sait pas gérer ses crises de jalousie.

_ « Lee Jeno », dis-je une fois devant lui.

Il ne répond pas et joue les mecs inaccessibles, ce qui m'énerve !

_ « C'est à mon tour de parler ! », dis-je en lui enlevant ses écouteurs. « Qui t'a... »
_ « Moi ou Jaemin ? », me coupe-t-il. « Désolé, mais je ne peux plus. Soit je t'ai maintenant, soit je ne t'ai jamais. Mais si je t'ai maintenant, je t'ai pour moi seul. »

Quoi mais... je n'étais carrément pas prêt pour ça.

Jeno soupire, reprend ses écouteurs et me prend la main pour m'obliger à marcher au lieu d'attendre le bus.

_ « Je t'aime depuis mes sept ans. »

Pardon ?

_ « Je ne te dirai pas pourquoi tu le mérites pas ! », me gronde-t-il. « Mais je te kiffe depuis la primaire. Ne te pose pas plus de questions. On n'était même pas ensemble en primaire. Puis, au collège, alors qu'on est enfin dans le même établissement, tu sors avec la personne que je déteste le plus au monde, Wong Yukhei », dit-il avec dégoût. « Puis, alors qu'en cinquième on est enfin dans la même classe et à côté de surcroît... » Il prend une pause et se tourne pour me regarder, arrêtant de marcher. « Tu n'imagine même pas à quel point j'étais heureux en cinquième en sachant qu'on était dans la même classe. Et quand la prof m'a sorti le plant de classe, j'ai cru mourir d'une crise cardiaque. »

Je fronce les sourcils, je réfléchis, mais n'arrive pas à me souvenir de quoi il parle. Je ne sais même pas dans quelle classe il était en troisième.

_ « J'ai profité d'une seule journée de toi à côté de moi, une journée avant que tu partes en Chine... », continue-t-il, reprenant sa route plus énervé que jamais. « Tu pars en Chine ! Oh, la déception que j'ai vécue... ça m'a brisé le cœur, détruit en miettes », dit Jeno en essuyant une larme. « Puis, tu reviens 3 ans plus tard, tu n'as l'air d'avoir aucun souvenir de moi, tu ne te rappelles même pas de mon prénom. Pas grave, tu es revenue, je me ressens vivre. En trois ans, j'ai changé, je fais du basket, j'ai grandi et j'ai gagné plus de confiance en moi, mais pas assez pour venir me déclarer, juste assez pour te parler », rigole-t-il en se remémorant sûrement l'une de nos conversations dont je n'ai aucun mais aucun souvenir. « Puis, cette année, tu es dans ma classe, mais je n'ai toujours pas ce courage. Puis, tu me dis que tu veux rentrer dans mon club !? », fait-il, s'arrêtant sans me regarder. « Dans mon club, tu le dis à moi... » Il ricane et reprend : « Je me déclare, tu ne comprends rien, mais tu acceptes de sortir avec moi. Dix ans que je rêve de ce moment, je vis ma plus belle des journées », me regarde-t-il. « Franchement, quand tu m'as dit que tu aimais quelqu'un, j'étais préparé. Ça me paraît logique que tu apprécies une personne. J'étais prêt à ce que tu me dises que tu sors avec cette personne... mais non, rien de ça », rit-il. « Mais comment me préparer au fait que la personne sur qui tu louches "m'aime" et détruit le résultat de mes dix années d'amour. Juste parce que si il m'a pas, personne ne m'a. Un taré ! »
_ « Jeno... »
_ « Je n'ai pas fini », me coupe-t-il. « Tu sors avec la pire des merdes, tu pars en Chine, tu sors enfin avec moi, et un gars s'amène et on finit à trois ? C'est trop injuste, je ne peux pas, je ne peux plus ! Il faut que je tourne la page, donc ok, sors avec Jaemin si tu veux, mais je ne pense pas que votre relation aille bien loin. Mais si tu me choisis moi, je sais que l'on pourrait être heureux, Renjun, laisse-moi le temps de te rendre heureux... »

Il me regarde droit dans les yeux, je ressens toute sa passion, son amour et sa sincérité. Je n'arrive pas à soutenir son regard et le détourne...

_ « Et puis tu ne m'as toujours pas embrassé... », reprend-il.

Sérieusement, c'est quelle genre de conclusion ?