Chapitre 17

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Elena était à bout de souffle. Avec toutes ses émotions, c'était difficile de faire le vide dans son esprit, mais elle était heureuse d'avoir Chris à ses côtés.

- Je ne peux plus faire semblant de n'être rien pour toi. Je t'aime, Elena, tu ne t'imagines pas à quel point tu me rends fou.

Chris avait plaqué deux doigts contre les lèvres de la jeune femme, qui voulait lui répondre. Il l'observa avec minutie, comme si c'était la plus belle chose que ce monde avait pu lui donner, comme si c'était la dernière fois qu'il pouvait poser ses yeux sur elle.

- Chut ! Mon choix est fait, je n'aurai pas dû fuir la réalité, il y a de longues années. J'aurais dû affronter mon père, nous n'en serions pas là aujourd'hui.

La jeune femme savait ce qu'elle voulait, mais pouvait-elle réellement l'avoir ?

- Chris... Nos familles se haïssent, tu en as fait les frais aujourd'hui et puis, je t'ai légèrement poussé à accepter l'inévitable.

- Je t'aime !

Elle s'enfouit dans les bras de cet homme imposant. Son regard cherchant celui qui n'avait jamais quitté son cœur. Elle avait peur, peur que cet instant ne soit qu'une infime parcelle de bonheur dont elle devrait prochainement oublier.

- Mais nous ne pourrons jamais être ensemble... Tu le sais...

Elena avait besoin de temps, mais elle l'aimait, oui, c'était son drame.

- Chris, je t'aime...

Sa plus grande faiblesse.

- J'aimerais tellement que cela ne soit plus le cas...

Sa voix était un murmure, mais Chris pouvait ressentir dans l'intonation toute la détresse dans ses mots.

***

Chris avait accompagné Elena à son appartement. Elle avait pu s'endormir sur le canapé du salon. Avant de partir, il lui avait déposé un plaid, en éteignant la lumière avant de quitter les lieux.

Il lui avait laissé un mot, pour qu'elle ne s'inquiète pas de son absence.

Après cette matinée forte en émotions. Chris devait parler une fois pour toutes à ses parents, afin de leur expliquer ses intentions envers Elena. Kelly serait la suivante sur la liste.

En arrivant sur le domaine familial, une pointe d'adrénaline tenait en haleine le jeune homme. Lors du trajet, il n'avait eu de cesse de reformuler chaque mot, chaque phrase qu'il allait devoir prononcer à sa famille. Il s'attendait à la réaction de chacun.

- Mon grand ! Quel plaisir de te voir.

Son père empoigna fièrement la main de son fils avant de lui faire une tendre accolade.

- Maman est avec toi ?

- Elle est dans le salon.

Son père n'était pas né de la dernière pluie et sentait le trouble dans le regard de Chris.

- J'aurais besoin de vous parler à tous les deux, ensemble.

Eugène prit les devants en se dirigeant dans l'immense salon de la demeure. Cette pièce était le lieu de la maison, le plus lumineux, le plus chaleureux. Il y avait de grandes arabesques au plafond taillé dans le granit. De grands lustres avec des perles en cristal jonchent le salon.

Sa mère était en pleine lecture, une tasse de thé à la main. À l'entente des pas, se dirigeant vers elle, elle sortit la tête de son livre, en le reposant rapidement sur la table en marbre.

- Mon chéri !

Elle se précipita dans sa direction pour embrasser chaleureusement son fils.

- Je croyais que tu étais en Écosse pour encore une semaine. Il est arrivé quelque chose ?

À l'ombre de mes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant